Ils ont surgi de la nuit : Quand les objets des victimes des camps nazis sont restitués à leurs familles

Après avoir lu le bureau d éclaircissement des destins que j ai beaucoup aimé, j avais hâte de découvrir ce livre.
Les deux livres évoquent le travail colossal des Archives Arolsen. le premier est plus romancé et donc plus facile à lire pour moi et le second est plus un essai, un témoignage. Mais les deux se complètent et sont intéressants.
Il s agit de restituer aux descendants des personnes déportees des objets qui ont été confisqués : photos, alliance, porte monnaie… Pour que les bourreaux ne gagnent pas. Pour que ces personnes ne soient pas oubliées.
Les archivistes mais aussi bénévoles effectuent un travail de fourmi. Les difficultés sont multiples: obstacle de la langue, erreurs d orthographe dans les noms de famille, faux renseignements donnés par les personnes arrêtées pour ne pas mettre leurs proches en danger… de multiples déplacements en Europe. Des rencontres souvent bouleversantes. Des parcours de vie retracés.
C est très émouvant à lire.
Merci à babelio et aux éditions de l observatoire pour leur confiance et l envoi de ce livre.

J'avais vu passer une mention des archives Arolsen lors d'une exposition sur la deuxième guerre mondiale, mais sans explication ni contexte.
L'auteur, dont les ancêtres sont juifs, découvre cette organisation presque par hasard, lors d'une restitution. Cet évènement va titiller sa curiosite et démarrer un voyage de recherches et questionnement.
Les archives sont une organisation presque centrale pour le travail de mémoire, pour obtenir des réponses parfois restées sans réponse pendant plus de 80 ans. Après plusieurs décennies au main d'un homme aux intentions douteuses et avec des personnes parfois mal intentionnées qui ont enrayé le partage des informations, elles sont maintenant aux mains d'une historienne française, et les recherches sont faites par des personnes passionnées. Grâce à un travail titanesque, des descendants récupèrent des objets, photos, documents si longtemps perdus ou oubliés.
Aux suites de plusieurs interviews, l'auteur se pose enfin des questions sur sa propre lignée, sur ces informations passées sous silence parfois par peur, par désintérêt, par un désir de tourner la page ou par oubli.
Cette lecture ne laisse pas indifférent. A la fin de ma lecture, je me retrouve avec beaucoup de questions, mais encore plus d'intérêt pour ce projet.
Les différentes réactions au contact des archives sont aussi fort intéressantes, entre désir de souvenirs et besoin de rejet, entre peine et espoir.
Par les récits rapportés, c'est l'histoire de plusieurs générations qui transparait, les conséquences d'un mal que certains voudraient effacer des livres d'histoire et la force de ceux qui se battent pour le devoir de mémoire, ceux qui souffrent d'un mal générationnel, sans pouvoir mettre des mots sur les silences et ceux qui jusqu'au bout, continueront de raconter leur vécu.

Après avoir lu et adoré le roman de Gaëlle Nohant: « Le bureau d'éclaircissement des destins », j'ai immédiatement été attirée par ce livre d'Elise Karlin. Elle y évoque elle aussi ces archives d'Arolsen où sont conservés les objets confisqués aux déportés dès leur entrée aux camps et où l'on s'efforce depuis de longues années déjà de trouver la trace de leurs descendants afin de pouvoir leur restituer ces souvenirs, douloureux parfois, mais qui constituent un pan de leur histoire familiale. L'auteure partage avec nous de nombreux récits de déportés dont bon nombre ne sont jamais revenus et dont les effets personnels: une lettre, une photo ou un bijou, ont retrouvé le chemin vers leurs familles qui parfois ne savaient que peu de choses, voire rien, de leurs ancêtres. Au cours de son enquête Élise Karlin va croiser la route de sa propre lignée. Elle prendra conscience du peu d'intérêt qu'elle avait prêté jusqu'alors au sort de ses aïeux et va découvrir tout un passé qui lui permettra de souligner l'importance du souvenir et du devoir de mémoire.
Un beau texte où l'histoire officielle se lie à un parcours personnel ce qui rend cette lecture plus touchante encore!

Après avoir adoré le livre de Gaelle Nohant " le bureau des éclaircissements", j'ai continué avec le livre de la journaliste Elise Karlin : même sujet mais façon documentaire.
J'ignorais tout de cet institut et de son travail de recherche et de mémoire avant ces deux lectures. Prise de curiosité, j'ai consulté le site Arolsen et j'ai tenté une recherche avec le nom de mes grands-parents et .......aucun résultat, bon tant pis.
En revanche , je salue le travail incroyable et nécessaire de ces personnes. Malgré tout l'auteur nous rappelle à travers les témoignages recueillis que certains préfèrent que la mémoire reste enfouie, elle est pourtant indispensable pour la vérité et l'éducation des générations suivantes.
Un poil fastidieux à lire par le souci des détails énumérés il faut s'accrocher, plusieurs passages sont étonnants et émouvants, je me rends compte aussi que certains ont été arrêtés pour des motifs "légers", que les familles sont souvent loin de connaitre les parcours de leurs morts ou disparus.
L'auteur prend elle même conscience de l'oubli dans sa propre famille, dans tous les cas pourtant il reste des traumatismes.

Livre très intéressant. On suit l'auteur qui dans sa quête de l'histoire de sa famille, découvre les Archives Arolsen et leur travail. de la reconstitution de l'itinéraire concentrationnaire de déportés a le restitution d'objets, ces archives sont une mine d'informations impressionnante. Se mélange alors le récit des découvertes que l'auteur fait sur les membres de sa famille, mais aussi ses rencontres avec des personnels des archives et des chercheurs bénévoles.

J'ai beaucoup aimé découvrir les différentes histoires racontées, mais aussi le travail et le point de vue de ceux qui donnent de leur temps pour ces recherches. C'est une facette très méconnue de l'après seconde guerre mondiale qui est pourtant d'une importance colossale.
Le côté très descriptif ainsi que la présence de nombreux noms et liens de parenté rendent certaines parties plus difficiles à lire (il faut être concentré).

Pour ceux qui souhaiteraient d'autres lectures sur le même thème, "le bureau d'éclaircissement des destins" de Gaëlle Nohant (qui est cité dans le livre) est une version plus romancée que personnellement j'ai beaucoup aimé lire et qui m'a fait découvrir l'existence de ces archives.