AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782930235646
(30/11/-1)
5/5   1 notes
Résumé :
roman,
15 février 2006
96 pages (carré, collé)
14,8 x 20,50 cm

Journal d'un incapable
Alain DANTINNE, Jean-Claude PIROTTE (couverture et avant-propos)
En écrivant ce journal d’un incapable, Alain Dantinne tente une ultime renaissance, face à un père qui l’a jusqu’ici empêché de naître et dont il assiste à l’agonie. C’est ce rapprochement douloureux au seuil de la mort que ce journal décrit, du 29 octobre au 20 avril.... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Journal d'un incapableVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Journal d'un incapable qui vient de paraître aux Éditions des Carnets du Dessert de Lune est le deuxième roman d'Alain Dantinne. Ce livre, qui n'a plus rien de potache, peut s'envisager comme un contrepoint à L'exil intérieur, le premier recueil de poèmes qui vient d'être réédité à l'Arbre à paroles. le narrateur du roman est bien celui des poèmes, même si la révolte érigée en mode de vie («Ils ne savent que je m'équilibre dans le déséquilibre») a cédé du terrain à l'amertume. L'exergue de Perec («Le projet d'écrire mon histoire s'est formé presque en même temps que mon projet d'écrire») et celle de Nietzsche («Les poètes n'ont pas de pudeur à l'égard de leurs sentiments : ils les exploitent») donnent le ton et règlent aussi la question du caractère autobiographique de ce qu'on va lire.
Le roman se déroule entre le moment où le narrateur apprend que son père est condamné («Je suis foutu» lui dit-il dès la première page du livre) et la mort de celui- ci sur laquelle le livre se termine. le livre est présenté sous la forme d'un journal dont on sait donc d'emblée qu'il finira mal. C'est la seule concession faite aux exigences de chronologie et de tension dramatiques. Une fois le dispositif mis en place, c'est surtout à une réflexion philosophique à la fois mélancolique, désabusée mais pas tout à fait résignée, que nous convie Alain Dantinne. Dans un texte qui imbrique dans un mouvement à la fois hybride et fluide, les anecdotes, les extrapolations, les commentaires et les citations.
Le thème principal du livre est la relation, ou plutôt l'absence de relation, entre un père et son fils. le premier, en dépit d'un caractère qui le narrateur prendra la peine de nuancer, s'est campé, dès avant que le fils en prenne conscience, dans la posture caricaturale du père bardé de principes également hostile au dialogue et à la remise en question. L'affirmation de la personnalité du fils n'arrangera rien. Ni son homosexualité, ni l'orientation de ses études (les lettres qui ne servent à rien plutôt que les maths qui sont utiles en tout) ni ses aspirations d'écrivain ne seront de nature à favoriser l'échange que le fils souhaite malgré tout. Une tentative épistolaire lui occasionnera d'ailleurs une fin de non-recevoir cinglante et lapidaire : «Tes états d'âme minables ne m'intéressent pas...»
Quand le livre commence, le narrateur semble aussi s'être accommodé de sa manière d'aimer qui ne se réalise jamais dans la plénitude et n'atteint au sublime que dans l'expression de son manque. A l'approche de la mort, le père semble, consciemment ou non, baisser un peu la garde. le narrateur grappille des bribes de tendresse parfois à l'insu de son père et se trouve tiraillé entre l'espoir d'un dialogue engagé in extremis et l'interrogation que pointe Jean-Claude Pirotte dans sa préface : «Faut-il que meurent les êtres aimés, familiers et méconnus, intouchables et souverains, pour que nous nous sentions autorisés à naître?»
© le Carnet et les instants - Thierry Leroy
Longtemps rejeté par son père, ou se croyant tel, le retrouve, alors que, très malade, il va disparaître. le père juge incapable ce rejeton qui ne réussit pas comme il le souhaiterait, ne lui ressemble pas, vit une sexualité différente de la sienne : autant de barrières entre leurs deux destins. Cette suite de notes, de réflexions, d'anecdotes, de souvenirs s'amalgament petit à petit à la manière de scènes qui se juxtaposent, pas toujours signifiantes séparément, et recréent vraiment l'histoire remise en ordre. On joue au fur et à mesure sur les deux tableaux du passé, de l'enfance, où l'incompréhension s'établit, et du présent, avec la fin inexorable et son compte à rebours. L'écriture d'Alain Dantinne est limpide, sans bavure ni scorie. Il détecte les sentiments souvent retranchés et opaques et les restitue fidèlement. Incapable peut- être mais certainement pas du côté de l'auteur. Un livre émouvant qu'on a hâte de
finir, un livre poignant. Avec un avant-propos et une couverture de Jean-Pierre Pirotte.
© Décharge Jacques Morin
Publié antérieurement au Petit catéchisme à l'usage des désenchantés, ce livre s'en démarque radicalement, tant par sa forme que par son contenu et sa charge émotionnelle remplace l'humour du « catéchisme » présenté ci avant. Quand ma tante annonce à mon père que le dernier-né de ses enfants est un gamin, il ne peut retenir un rictus...Ça fait plus de 30 ans que j'essaie d'effacer la grimace. En écrivant ce journal d'un incapable, Alain Dantinne tente une ultime renaissance, face à un père qui l'a jusqu'ici empêché de naître et dont il assiste à l'agonie. C'est ce rapprochement douloureux au seuil de la mort que ce journal décrit, du 29 octobre au 20 avril. Un rapprochement fait de silences opaques. Les mots d'un rejet trop longtemps subi ne parviennent pas à faire place à ceux d'une réconciliation pourtant désirée de part et d'autre. Reste l'écriture, cet « aveu de faillite » porté sur le papier. Écrire ce journal pour en finir avec certains recoins de l'enfance, arracher le chiendent, extirper ronces et chardons jusqu'à la racine. Au travers de ses notes douloureuses, Alain Dantinne vit son propre accouchement à côté d'un père que la vie va quitter sans que ce rapprochement physique n'ait pu dénouer les incompréhensions entre deux êtres souffrant sans doute d'un même manque d'amour. le journal d'un incapable, en tout cas, fait preuve de la capacité de son auteur à exprimer sans retenue cette rencontre ratée. Et ce livre aura constitué pour lui une évidente nécessité.
© Alain Helissen In Dièrese N°46
Commenter  J’apprécie          00


Video de Alain Dantinne (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Dantinne
« […] C'est Achille Chavée [1906-1969] qui sans conteste a été le premier à me donner le goût de la forme brève, la passion de l'aphorisme qui fait sourire ou laisse rêveur, le plaisir de déguster ces phrases courtes, incisives, qui parfois ressemblent à de la poésie, mais qui aussi invitent à la mutinerie, à l'insurrection, qui stigmatisent la bêtise et la cruauté de l'âme humaine. Il me semblait juste de rendre hommage au vieil Indien en tentant de rassembler, en ce cinquantième anniversaire de sa disparition, l'ensemble de son oeuvre aphoristique. […] » (Jean-Philippe Querton)
« L'aphorisme […] doit faire preuve d'une lucidité malveillante. […] les poètes surréalistes, les Belges surtout, utilisèrent ces ready made de la poésie pour exprimer leur révolte. […] […] l'aphorisme dérange par vocation, il est ce petit caillou dans la chaussure de la littérature […]. » (Alain Dantinne)
« […] […] Cette sorte d'épouvantail mobile à la statue aristocratique parsemait l'irrévérence sur son passage et clamait en ses repères nocturnes les vertus de la désobéissance. » (Jean-Pol Baras)
« Il y a en moi, depuis longtemps déjà, un personnage sceptique et désabusé, un personnage que j'ai maintes fois pendu aux réverbères multicolores que mon lyrisme allume dans la nuit, mais chaque fois, le bougre parvient à se dépendre et se remet à marcher sur mes traces à la manière d'un philosophe ou d'un assassin. » (Achille Chavée, cité par André Stas)
0:00 - 1er aphorisme 0:16 - 2e aphorisme 0:25 - 3e aphorisme 0:37 - 4e aphorisme 0:49 - 5e aphorisme 0:58 - 6e aphorisme 1:09 - 7e aphorisme 1:21 - 8e aphorisme 1:29 - 9e aphorisme 1:38 - 10e aphorisme 1:49 - 11e aphorisme 1:59 - 12e aphorisme 2:08 - 13e aphorisme 2:17 - 14e aphorisme 2:27 - 15e aphorisme 2:45 - 16e aphorisme 2:55 - 17e aphorisme 3:03 - 18e aphorisme 3:13 - 19e aphorisme 3:23 - 20e aphorisme 3:32 - 21e aphorisme 3:44 - 22e aphorisme 3:53 - 23e aphorisme 4:02 - 24e aphorisme 4:13 - 25e aphorisme 4:24 - 26e aphorisme 4:34 - 27e aphorisme 4:45 - 1er poème 4:55 - 2e poème 5:06 - Un poème, quand même… 5:38 - Générique
Référence bibliographique : Silence, Chavée, tu m'ennuies, 1031 aphorismes rassemblé par Jean-Philippe Querton, Cactus inébranlable éditions, 2019
https://cactusinebranlableeditions.com/produit/silence-chavee-tu-mennuies/
Image d'illustration : https://www.facebook.com/318025235521224/photos/a.318025275521220/318027048854376/
Bande sonore originale : Dream Machine - Soliloquy Soliloquy by Dream Machine is licensed under a CC-By Attribution license.
Site : https://icones8.fr/music/track/soliloquy--dream-machine
#AchilleChavée #Aphorismes #LittératureBelge
+ Lire la suite
autres livres classés : journalVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4873 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}