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EAN : 9782754107945
236 pages
Fernand Hazan (14/10/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
Objet de luxe proche de l’édition bibliophilique de 1913, le fac-similé de Klänge rend toute sa saveur à l’invention poétique de Kandinsky et au jeu qu’il impose entre texte et image. Œuvre charnière de Kandinsky, Klänge opère la transition entre figuration et abstraction, autour des thèmes qui traversent son travail.L’étude critique de Philippe Sers éclaire les poèmes autant que la recherche picturale de Kandinsky. Le texte original est accompagné de la traduction ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
De ce superbe objet en 2 tomes contenant le fac simile du recueil illustré des Klänge (Résonnances) de Kandinsky ainsi qu'une étude de l'oeuvre par Philippe Sers et une description, gravure par gravure, des oeuvres inspirées ou ayant inspiré le maître, j'avais retenu l'oeuvre peinte (qui soi dit en passant mériterait bien plus que les 5 étoiles, cote maximale accordée par Babelio pour les ouvrages lus et critiqués) mais avais, honte sur moi !, passé par dessus les poèmes de Kandinsky.
Était-ce négligence, distraction ou peur de ne pas trouver le texte (traduit de surplus) au niveau de la peinture de celui qui m'a amené à aimer la peinture abstraite et même à m'y essayer.
Cette fois-ci je parlerai du texte. Et seulement du texte.

Ce qu'on y lit d'abord ce sont des couleurs, des formes qui génèrent le texte, des vers descriptifs qui se muent discrètement en récits car les formes cachent des histoires, insignifiantes, de petits riens qui s'animent - car, vous le saviez, les peintures de Wassily s'animent de même façon.
"Le nuage orange disparut. le ciel d'un bleu aigu. La ville jaune à pleurer. "

Vision est le maître mot, la poésie de Kandinsky réside dans son étonnante capacité à déduire à partir des formes colorées une vie en mouvement, une expressivité de petits détails, une vivacité des lignes pures qui se font sujets d'historiettes cadencées. Car il y a un rythme dans cette prose poétique, rythme induit des répétitions mais surtout des éléments visibles qui se combinent et explosent en un imaginaire débridé et décomplexé.

À l'abstraction lyrique de ses estampes, gravures et peintures correspond cette poésie que l'on peut qualifier de dada sans tordre l'histoire de l'art. Je vois dans dada et l'art abstrait la même volonté d'exprimer jusque dans ses derniers retranchements une liberté nouvelle.

Mais à la liberté acquise se greffe une nouvelle exigence : la simplification, la règle exigeant de se débarrasser du superflu, ne garder que l'essence, trouver les lignes directrices que ce soit avec le pinceau mais surtout avec le verbe... Finies les rimes, la versification, finies les métaphores et finis surtout les symboles, rien que les mouvements minimaux de personnages, d'éléments de décor (montagnes, arbres, ciel, nuages...) en quête de leur vérité première.
"Vous, quatre fenêtres carrées avec au milieu une croix.
Vous, fenêtres de la salle vide, du mur blanc contre lequel personne ne s'est appuyé. Vous, fenêtres qui racontent en soupirant imperceptiblement.
Vous paraissez froides à mon égard: vous n'êtes pas construites pour moi."

Ces thèmes, ces couleurs et d'autres éléments de récits disparates se répondent et résonnent tout au long de l'ouvrage comme la porte grise ou celles qui se ferment, les tours qui apparaissent dans le paysages, de petits personnages insignifiants ou encore les chevaux... ces chevaux si importants en 1913 pour le peintre et ses amis du Blaue Reiter.

Des résonnances donc, faites d'un vocabulaire simple, d'une syntaxe résumée à son minimum accompagnées d'un graphisme qui ne montre bien souvent que son squelette, ses lignes directrices et quelques taches mouvantes avant de disparaître.
"Qui sait quand commence le silence ?"
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Poème de W. Kandinsky

Toi, écume sauvage.
Toi, escargot qui ne vaut rien, toi, qui ne m'aimes pas
Silence vide des pas de soldats qui n'en finissent pas, que je ne peux pas
entendre ici.
Vous, quatre fenêtres carrées avec au milieu une croix.
Vous, fenêtres de la salle vide, du mur blanc contre lequel personne ne s'est
appuyé. Vous, fenêtres qui racontent en soupirant imperceptiblement.
Vous paraissez froides à mon égard: vous n'êtes pas construites pour moi.
Toi, colle véritable.
Toi, hirondelle qui pense et qui pense, toi qui ne m'aimes pas.
Silence absorbé par des roues qui roulent, qui chassent et créent
des silhouettes.
Vous, milliers de pierres qui n'ont pas été placées et enfoncées pour moi
à coup de marteau. Vous empêchez mes pieds de bouger. Vous êtes petites,
dures et grises. Qui vous a donné le pouvoir de me montrer l'or étincelant?
Toi, l'or qui parle. Tu m'attends. Tu me témoignes de la chaleur :
tu es créé pour moi.
Toi, colle de l'âme.
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