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Histoire de France Belin tome 3 sur 13
EAN : 9782701133607
776 pages
Editions Belin (13/09/2011)
4.14/5   29 notes
Résumé :
Le long XIIIe siècle marque l’âge d’or de la dynastie capétienne, qui compte des personnalités fortes : Philippe II Auguste, saint Louis, Philippe IV le Bel. Il bénéficie d’une dynamique agricole soutenue et d’une révolution technique, qui s’exprime notamment dans l’érection des cathédrales. La prospérité – relative – des campagnes permet aussi l’essor des échanges et des villes. Littérature courtoise et naturalisme gothique témoignent d’une certaine douceur de vivr... >Voir plus
Que lire après L'Age d'or capétien (1180-1328)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
La collection Histoire de France par Belin n'est plus à présenter ; collection ambitieuse et d'une exceptionnelle qualité qui s'est donnée pour objectif d'écrire une histoire de France nouvelle, vivante, moderne et surtout réactualisée grâce à une nouvelle génération d'historiens spécialistes et talentueux. Une collection ambitieuse dans le fond donc mais aussi la forme; les ouvrages sont des petits bijoux esthétiques où la richesse iconographique a été mise au centre de la conception. Les illustrations abondantes et de grande qualité donnent au livre une indéniable valeur supplémentaire. (et que dire de la beauté de la couverture, la qualité du toucher et du papier qui sont remarquables et font du livre une pépite que l'on aime à admirer, à toucher et avoir près de soi !)
La collection se compose donc de treize tomes divisés en différentes périodes marquées/signifiées dans le titre par une année de début et une année de fin, allant de 481 jusqu'à 2005. Chaque tome est très dense, faisant en moyenne 500 pages, donc c'est dire le niveau de complétude et d'érudition de la collection. Ils sont souvent considérés comme un excellent outil pour les étudiants néanmoins ce sont ils sont aussi adressés aux passionnés d'histoire qui y trouveront une extraordinaire source de savoirs !

Ayant lu l'année dernière le tome Les guerres de religion, 1559-1629 par Nicolas le Roux, pour lequel j'avais eu un immense coup de coeur, je n'avais donc qu'une hâte : lire le reste de la collection !
J'ai eu envie de remonter un peu le temps et de me plonger dans le Moyen-Âge central avec ce tome intitulé L'âge d'or Capétien, 1180-1328 par Jean-Christophe Cassard. L'historien va retracer ici cette longue période de presque deux siècles durant laquelle la France a connu un âge d'or non seulement artistique mais aussi agraire, administratif et monarchique. C'est donc un ouvrage extrêmement transversal, hétéroclite, puisqu'il va aborder à peu près chaque aspect de la société de ce Moyen-Âge central.

L'ouvrage se découpe en onze chapitres aussi divers que variés et qu'il serait fastidieux de retranscrire ici, néanmoins ce que l'on peut dire c'est que l'auteur débute par un état des lieux de la monarchie en cette fin de XIIe siècle. Il nous expose les faits marquants et important du règne de Philippe Auguste, premier monarque la période. C'est d'ailleurs sous le règne de ce monarque que la notion de « France » va commencer à émerger — il sera le premier à être « Roi de France » et non plus roi des francs — et que le royaume va enclencher une unification qui ne fera, dès lors, que croître.
À la suite de cet état des lieux commence le tour de France thématique, où l'on va aborder tour à tour : la géographie du territoire, l'organisation urbaine, l'organisation sociale, la vie quotidienne, l'essor des arts, les tensions religieuses, le progrès intellectuel, artisanal et technique, la fonction monarchique, le développement administratif, et enfin l'auteur termine sur un chapitre consacré au déclin à la fois monarchique (crise dynastique de la fin des Capétiens) et économico-social du pays enclenché vers 1270 qui laisse entrevoir les troubles et la guerre de Cent-ans poindre au loin.

Il faut préciser que chacun de ces chapitres est bien-sûr subdivisé en de multiples sous chapitres permettant d'entrer en profondeur dans chaque sujet, mais qui aident également à un repérage claire et aéré de chaque thème abordé. Ce découpage thématique a un grand avantage : permettre une lecture aléatoire ; on peut lire le chapitre que l'on souhaite sans craindre d'être perdu, bien au contraire, ça ne rend l'ouvrage que plus intéressant. Néanmoins il faut garder à l'esprit le niveau d'érudition de cette collection, donc de sa densité informationnelle et intellectuelle. Même si encore une fois (comme je l'avais expérimenté avec Nicolas le Roux), Jean-Christophe Cassard permet par sa plume une lecture plutôt fluide et agréable. Cela dit on aborde une si large période et de si nombreux thèmes que l'intérêt du lecteur peut évidemment osciller c'est tout naturel, ce fut le cas pour moi par moments, par exemple lorsqu'il s'agissait des finances ou de l'agriculture, mais au vu de la longueur de l'ouvrage ça devient presque anecdotique. Donc, au final, tout passionnée d'histoire et surtout du Moyen-Âge y trouvera une formidable richesse de savoirs dans laquelle il pourra naviguer selon son gré !

Un mot sur la dernière partie du livre, commune à tous les ouvrages de la collection, et indépendante du contenu mais non moins complémentaire : l'Atelier de l'historien. Formidable idée et atout incontestable de cette collection, chaque auteur y présente l'historiographie des sujets abordés et nous éclaire sur les différentes sources existantes, la façon de les traiter et quels enseignements en tirer. En fait c'est une sorte de recul critique sur l'histoire de l'histoire. Une idée que je trouve excellente et qui montre d'autant plus l'ambition d'excellence de cette collection.

C'est un ouvrage absolument passionnant qui nous en apprend énormément sur une période, le moyen-âge, que l'on est souvent tenté de voir comme une période uniforme (et négativement), ici on découvre que non seulement ce fut une époque au multiples variations mais qui a aussi eu une véritable phase de prospérité.
Un ouvrage que j'ai donc pris grand plaisir à lire, à feuilleter, à naviguer, il est riche en plus d'être esthétiquement superbe.
J'ai hâte de poursuivre mon chemin dans la collection, en essayant d'aller cette fois ci dans l'ordre chronologique (des livres) car le suivant que je vais lire sera le temps de la guerre de Cent Ans, 1328-1453 par Boris Bove !
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L'âge d'or capétien (1180-1328) est le troisième volume de la collection Histoire de France dirigée par Joël Cornette pour les éditions Belin. J'avais beaucoup aimé le premier tome (La France avant la France), le deuxième (Féodalités) m'avait également plu mais avait moins suscité mon enthousiasme.

Dans ce troisième volume, confié à l'historien breton Jean-Christophe Cassard, c'est un long XIIIè siècle qui est évoqué :

" Un long XIIIè siècle marque l'âge d'or de la dynastie capétienne. Jusque vers 1270, elle bénéficie d'une forte dynamique agricole, ainsi que d'une révolution technique diversifiée, qui trouve sa meilleure expression dans la floraison des cathédrales. La prospérité - relative - des campagnes fonde l'essor des échanges et des villes. le commerce international a ses centres en Flandre et en Champagne. L'époque connaît un certain bonheur de vivre qui se discerne dans la littérature courtoise et la sculpture gothique.

En parallèle, la monarchie construit progressivement un territoire et un Etat. Toutefois, après 1270, la crise du système féodal provoque famines, chômage et troubles sociaux, préliminaires aux difficultés du XIVè siècle. Pour autant, le pouvoir monarchique ne cesse de se renforcer. Apparait alors le binôme caractéristique du futur Etat moderne : guerre et fiscalité.

Cartes, textes et iconographie concourent à mettre le lecteur de plain-pied avec un des "grands siècles" de l'histoire de France. "

L'ouvrage commence avec le récit du règne de Philippe Auguste, qui marqué les débuts de l'affirmation du pouvoir royal, que ce soit face à ses vassaux (notamment la dynastie Plantagenet, à la fois détentrice des fiefs en Aquitaine, en Normandie et en Anjou, mais aussi de la couronne d'Angleterre), face à ses voisins (l'Empire) et face à la papauté.

A travers plusieurs chapitres, l'auteur s'attache ensuite à dresser un tableau très complet de la société française au XIIIè siècle :  diversité des "mondes français" (diversité géographique et linguistique, attraction française hors des frontières, francs d'outre-mer) ; la monarchie et le gouvernement royal ; normalisation catholique, inquisition et éradication de l'hérésie ; progrès technique (agriculture, artisanat dont le textile, transport, médecine, urbanisme, ingénierie militaire) ; savoir, éducation et législation ; art gothique ; la société rurale ("nobles et manants") ; la société des villes ; culture et mentalités (famille, place des enfants, plaisirs, sports, divertissement, littérature).

Après ce long interlude sur la société du XIIIè siècle, Jean-Christophe Cassard reprend un récit plus chronologique avec un chapitre sur "l'Empire du roi" sur l'affirmation du pouvoir monarchique et les prémices de la construction d'un Etat, puis un dernier sur les crises qui agitent le royaume à partir de 1270 : famines, misère, révoltes urbaines, lèpre, crise dynastique, etc.

Comme pour les premiers volumes de la collection, l'ouvrage s'achève (avant de longues annexes), sur une partie intitulée "L'atelier de l'historien" qui revient sur certains thèmes sous le prisme de l'historiographie et du métier d'historien.

J'ai bien aimé l'atelier sur l'historiographie de la bataille de Bouvines et plus encore sur Saint-Louis, dans laquelle l'auteur parle longuement de la biographie du roi par Jacques le Goff, au point de m'avoir donné envie de la lire (alors que je ne suis pas forcément un grand amateur de biographies).

L'atelier suivant, sur les "questions en débat" m'a également bien plu, en particulier la partie sur l'Inquisition dont l'auteur rapproche les méthodes d'enquête et d'interrogatoire de celles utilisées les régimes totalitaires du XXè siècle (nazisme en Allemagne et communisme en Union Soviétique).

Les deux autres ateliers (sur la "fabrique des saints" et sur les "réminiscences de la France capétienne) m'ont bien intéressé, hormis une partie sur l'image des Templiers et sur les Rois Maudits.

Dans l'ensemble, cette collection nous offre une fois de plus un ouvrage de grande qualité. le texte est très bon, ainsi que la documentation : textes, images, cartes, etc. C'est un tour d'horizon très complet du XIIIè siècle, à travers ses dimensions politique, sociale, économique, et culturelle. Avec toujours ce gros "plus" de la collection, à savoir le fait de s'appuyer sur les dernières recherches historiques, l'évocation des débats qui ont agité ou agitent encore les historiens, et la vision de l'évolution de l'historiographie sur l'époque.

J'ai toutefois adopté une lecture différente pour ce troisième volume : là où j'avais lu le premier de la première à la dernière, et où je m'étais un peu forcé à tout lire dans le deuxième (en abandonnant cependant quelques pages en cours de route lorsque le sujet ne me disait vraiment rien), j'ai volontairement passé rapidement les chapitres qui m'inspiraient peu, me contentant de feuiller et parcourir rapidement les pages concernées à la recherche d'informations m'intéressant particulièrement. Je sais de toute façon que je pourrai m'y référer et en faire une lecture pour approfondie si j'en ai le besoin ou l'envie un jour.

Je pense poursuivre très vite avec le prochain tome, consacré à la guerre de cent ans.
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Un manuel d'universitaire très attachant pour une fois. J'aime beaucoup cette édition en général car elle très illustrée, et c'est un véritable plaisir de parcourir le XIIIe siècle Capétien au milieu des enluminures, des vitraux et des arcs gothiques. J'aime beaucoup la clarté de J.C Cassard, qui ne se retrouve pas dans tous les ouvrages de la collection. Sa réflexion, parfois chronologique, mais plutôt thématique, repose sur un véritable problématisation de la période, et peut vraiment nourrir la réflexion de tout lecteur. C'est donc un manuel auquel je me réfère souvent, et dont je relis souvent des extraits avec plaisir d'autant plus que l'écriture est très agréable, sans jargon.
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Cartes, plans, schémas, enluminures, photos, textes historiques, généalogie des rois... non seulement cet ouvrage sur le Moyen-Age est bien écrit mais il regorge de sources (textes et iconographie) plus intéressantes les unes que les autres. Dans ce documentaire l'approche de l'histoire se fait aussi bien par les grands faits historiques que par la société, l'économie ou l'art.
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Superbe collection et donc superbe ouvrage sur l'âge d'or des Capétiens.

J'ai beaucoup apprécié le sérieux de ce document d'autant plus que je lis en parallèle un autre livre sur la même période ( 1180 - 1304 de Jules Michelet ).

Je continue donc mon aventure historique avec le temps de la guerre de cent ans...
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critiques presse (1)
NonFiction
16 avril 2012
Une présentation complète et magistrale d'un long XIIIe siècle, moment charnière dans la constitution du royaume de France, qui intègre et restitue les derniers champs de recherche de l'historiographie.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Après 1250, le prince se dit assez souvent roi de France», rex Franciae, et non plus rex Francorum, «roi des Francs». Le pouvoir royal s'applique encore à des hommes, mais sur une base territoriale, celle du royaume, et non plus à travers la médiation de plusieurs échelons de seigneurs divers. La monarchie féodale évolue vers une structure différente. Souverain d'un territoire, le roi est celui de tous les hommes qui l'habitent et sa « jurisdictio » s'étend à tous sans restriction. Les régnicoles ne relèvent plus de lui à titre personnel, mais au titre de leur appartenance à une communauté territoriale. Le lien d'homme à homme s'efface derrière le ressort territorial, sur lequel s'exerce, de manière générale, la puissance monarchique. Il s'agit d'un changement majeur.
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L’idée de progrès était-elle concevable au Moyen Age? On a pu en douter. En tout cas, le XIIIe siècle marque une rupture franche par la documentation qu'il nous a laissée: de plus en plus abondantes au fil des décennies, les sources écrites deviennent aussi plus diversifiées, mieux ordonnées, dépouillées des scories du passé, attentives au détail. Conçues, en un mot, pour être utiles et profitables à ceux qui ont ordonné leur rédaction. Les témoins architecturaux comme les objets de la vie quotidienne découverts en fouille traduisent une semblable recherche d'efficacité, doublée d'une maîtrise technique souvent audacieuse. En définitive, dans nombre de domaines essentiels à la vie des hommes, la France capétienne enregistre des progrès qui rendent l'existence plus facile et fluidifient la société en l'enrichissant.
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L'époque de Philippe II marque des temps nouveaux. Le développement agricole, monétaire, commercial y porte tous ses fruits. Les formes politiques changent. La royauté relègue les principautés dans un rang second et la monarchie féodale évolue vers une monarchie administrative, pourvue d'une capitale fixe.
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Selon Godefroy de Fontaines, l'homme appartient à un corps collectif abstrait, moral et politique ; ce corps se définit sur une base territoriale et s'incarne dans la monarchie et le roi. Personne sacrée, lieutenant du Christ sur la terre, éventuellement sanctifié, il concourt à la sacralisation de l'Etat nouveau.
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Tout l'art du conducteur consiste à tracer un sillon bien droit en jouant sur les tenons de guidage qu'il tient ferme en mains, tout en commandant de la voix le cheval (dans les sols plus lourds, on attelle de préférence à la charrue des beufs, considérés comme plus puissants).
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