Ne résistons pas à la réalisation unanime de nos rêves. Tous les mondes, à l'unisson, nous convient chez nous, à travers toutes les nuances de soleil.
Du noir au blanc jusqu'au jaune, les visages nous accueilleront, de la pagode à la mosquée. La poussière du désert ne nous cachera point la poudre d'or dormant au couchant sur la majesté des ruines, et les tissus rares croiseront dans notre vision éblouie, avec les fières hardes, comme défileront les monuments fastueux et le plus modeste abri sous nos yeux extasiés.
Ce sont les religions différentes qui ont ordonné les lignes et formes de l'architecture, sinon les expressions d'art tout entières. La cathédrale est née du catholicisme comme la mosquée, de la foi musulmane, comme la pagode des contrées d'Extrême-Orient, du bouddhisme. C'est au culte de Çiva et de Vichnou, mêlé d'un peu de bouddhisme, que l'art khmer doit sa teneur merveilleuse.
Or, il faut avouer que les mondes lointains présentent leur esthétique à nos yeux européens sous les auspices du mystère le plus favorable. C'est Lamartine qui a dit que la distance jetait un prestige sur les choses éloignées. Un art concret, non extériorisé, impassible à la vie, réfractaire, par conséquent, à certain progrès dans la vérité plastique, se nimbe, ainsi, en notre concept, avec une puissance que seul exploite l'irréel ou l'inconnu.
A la satiété des habiletés successives, des formules nettes, a succédé le goût des puérilités cédant à la logique de se reposer de certaine force traductive, oiseuse à la longue. C'est dans le charme indéfinissable plutôt que dans la beauté stricte que, de nos jours, l'opinion se réfugia.
Jamais donc, autant qu'aujourd'hui, l'art n'a été apprécié différemment par ses fidèles qu'en ses intentions qu'il ne lui vient jamais à l'idée de taxer d'impuissance.
La sensation d'art succède, dès lors, à l'analyse, et nous voici excessivement disposés à des enthousiasmes subordonnés à des impulsions intimes.
Mais, en abandonnant au snobisme l'empire de la raison affranchie des lois du savoir, nous nous rallierons à un style colonial objectivement émouvant, non sans avoir fait auparavant la part à la curiosité dans l'admiration souvent démesurée, — et en tout cas distribuée à tort et à travers, — qui célèbre l'inaccoutumance et la frénésie de l'exotisme.
Jamais donc, autant qu'aujourd'hui, l'art n'a été apprécié différemment par ses fidèles qu'en ses intentions qu'il ne lui vient jamais à l'idée de taxer d'impuissance.
La sensation d'art succède, dès lors, à l'analyse, et nous voici excessivement disposés à des enthousiasmes subordonnés à des impulsions intimes. Mais, en abandonnant au snobisme l'empire de la raison affranchie des lois du savoir, nous nous rallierons à un style colonial objectivement émouvant, non sans avoir fait auparavant la part à la curiosité dans l'admiration souvent démesurée, — et en tout cas distribuée à tort et à travers, — qui célèbre l'inaccoutumance et la frénésie de l'exotisme.