Au titre de mes contributions minuscules, je vais aujourd'hui essayer une formule inusitée pour moi : c'est-à-dire faire court. (Ça commence mal Nastasia, abrège.) Okay, comme vous voudrez. Eh bien, j'ai trouvé ce petit livre vraiment excellent : beaucoup de schémas, beaucoup d'infos pertinentes qui remettent à jour mes savoirs un peu datés sur la question. Que du bien à en dire et à en penser, merci, à bientôt. (Psst, ça va, j'ai pas fait trop long ce coup-là ? Non, je dis ça parce que j'ai parfois eu des remarques, alors je m'adapte...)
P. S. : au travers des citations de l'ouvrage que je glisserai jour après jour, j'essaierai de rendre cette non critique plus parlante, mais, chuuuut, j'en ai déjà trop dit, ferme ta gueule Nastasia, tu parles trop, tu nous soûles.
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COMMENT RENDRE PERCEPTIBLE CETTE VITESSE DE DÉPLACEMENT ?
Les mouvements terrestres semblent lents à l'échelle humaine, si bien que l'on a l'impression qu'il n'y a pas de déplacement. Une manière de faire " sentir " cette vitesse, et en raison de notre tendance naturelle à l'anthropocentrisme, est de la comparer avec des mouvements lents propres à notre corps comme la pousse des ongles ou des cheveux. (Fig. 40, 41)
Fig. 40 - On a beau regarder ses ongles, on ne les voit pas pousser.
Pour autant, on n'en conclut pas qu'ils sont immobiles car on sait bien que l'on doit les couper régulièrement (pour la plupart d'entre nous tout au moins). Effectivement, ils poussent d'environ 5 cm/an. Cette vitesse est celle avec laquelle l'Amérique s'éloigne de l'Europe.
Fig. 41 - Cheveux et plaques : même vitesse.
Nous allons chez le coiffeur (la plupart d'entre nous, ici aussi) pour (leur redonner une forme et une couleur, certes mesdames) couper nos cheveux car ils poussent d'environ 10 cm/an. Ils le font invisiblement, sans bruit, mais le constat est aisé chez ceux qui se teignent les cheveux, au bout d'un mois, les racines sont bien blanches. Cette vitesse est celle des mouvements rapides de certaines plaques, telles les plaques qui concernent l'océan Pacifique.
Chapitre 4 : La vitesse de déplacement des plaques.
Les plaques tectoniques se déplacent lentement à l'échelle humaine, mais elles ont une telle inertie que l'on peut aisément se projeter dans l'avenir pour au moins quelques millions d'années. Elles continueront leur ballet avec des rapprochements, mariages, chevauchements, divorces, fractures pendant quelques centaines de millions d'années tant que l'intérieur du globe ne sera pas suffisamment refroidi. Même si ce temps semble très long à nos yeux, il ne s'agit cependant pas d'une éternité car progressivement la Terre refroidit : les échanges de chaleur se feront de moins en moins importants pour finalement s'arrêter. La Terre deviendra un solide parfaitement stable sans déplacement, comme le sont aujourd'hui la Lune ou Mars. Mais cette échéance nous laisse encore quelques centaines de millions d'années de danse des plaques.
Chapitre 7 : Les continents de demain.
Les interprétations données par la science, à la différence du dogme, fluctuent au gré des découvertes. Ces modifications de conception font les délices des historiens des sciences qui s'interrogent sur l'aspect culturel d'une nouvelle conception, ou au contraire, sur un certain immobilisme, sur la palétiologie, etc.
Au milieu du XXe siècle : Xavier Le Pichon a démontré dans sa thèse de physique soutenue à Strasbourg en 1966, que la dérive des continents était impossible. Sa démonstration était logiquement exacte et géologiquement fausse. Le Pichon écrira : " Je fis de ce désaccord quantitatif l'argument central qui me conduisait à rejeter l'hypothèse du renouvellement océanique de Harry Hess. […] L'encre de ma thèse venait à peine de sécher que sa principale conclusion s'écroulait. "
On sait qu'il est devenu par la suite l'un des principaux chantres de cette théorie. Une belle illustration de ce qu'est la science : une perpétuelle remise en question des faits, des interprétations, de soi…
Il faut donc parfois se renier pour pouvoir avancer et ce n'est pas forcément une frustration, X. Le Pichon dit d'ailleurs lui-même : " La science n'est pas, comme on l'imagine trop souvent, ce musée glacé où trônerait la Déesse Raison. " Nous la considérons plutôt comme une histoire policière : il faut suivre des pistes, le plus rigoureusement possible et de temps en temps, quand les faits y invitent, savoir changer de piste, avec la même rigueur. Qui trouve un (bon) polar ennuyeux ?
Chapitre 9 : Histoire de la découverte. Comment est venue l'idée ?
Patrick de Wever - le beau livre de la Terre .Patrick de Wever vous présente son ouvrage "Le beau livre de la Terre, de la formation du système solaire à nos jours" aux éditions Dunod. Avec la collaboration de Jean-François Buoncristiani. http://www.mollat.com/livres/wever-patrick-beau-livre-terre-formation-systeme-solaire-anthropocene-une-histoire-200-9782100701759.html Notes de Musique : Jan Morgenstern/Big Buck Bunny/01 Prelude. Free Music Archive.