Livre est très surprenant. Dans un village, les récoltes sont mauvaises depuis plusieurs années. le jour du marché, un nain annonce une prophétie : "lorsque vous aurez réussi à élever une variété de chèvre bleue, dont la taille soit deux fois la mienne, alors votre monde deviendra meilleur". le conseil des sages se réunit et s'aperçoit que pour obtenir une telle chèvre il leur faut des chèvres plus grandes et plus bleues. Il est donc décidé que 7 villages seraient mis à l'essai. Trois villages pratiqueraient des modifications sur la taille de leurs chèvres, trois autres sur la couleur et le dernier servirait de référent et ne ferait rien.
La quatrième de couverture nous dit que ce livre permet d'expliquer aux enfants, de manière simple et ludique, la sélection naturelle, mécanisme fondamental de l'évolution des êtres vivants.
Or c'est là que je trouve ce livre étonnant car, en réalité, il n'explique pas la sélection naturelle mais l'élevage sélectif des animaux par l'homme. Ce qui est notablement différent car la sélection artificielle est dans de nombreux cas très contestables. J'ai donc lu le livre en ayant en tête que "le monde meilleur" annoncé dans la prophétie du nain serait celui de la dépréciation de certaines races au détriment d'autres supposées génétiquement supérieures.
L'histoire se termine de manière tout aussi étrange qu'elle commence : après des années de sélection artificielle et les croisements de grandes chèvres avec des chèvres bleues les villageois obtiennent enfin une grande chèvre bleue. Celle-ci attire des licornes curieuses. Les villageois sont ravis car là où il y a des licornes les récoltes sont bonnes.
Je trouve que la morale de ce conte est douteuse. En effet j'ai du mal à expliquer à un enfant que pour qu'un agriculteur ait de bonnes récoltes il lui suffit de faire de l'élevage sélectif.
En tout cas ce livre permet de soulever certains problèmes et d'ouvrir le dialogue avec les enfants.
Enfin, et cela me semble important d'en parler, les illustrations de
Pauline Comis sont très belles simples et expressives, cela fait déjà une bonne raison de lire ce conte.