Je lis très rarement des
nouvelles. le dernier recueil remonte aux « Presqu'îles » de Yann Lespoux et avant
lui, quelques
nouvelles de
Mérimée ou
Maupassant, il y a sûrement plus de 20 ans.
J'ai rencontré l'écriture de
Fabien Pesty à l'occasion d'un projet littéraire qui pour l'instant doit rester secret et sa patte m'a intrigué, séduit, il fallait que j'en découvre plus et quoi de mieux que de commencer par son premier recueil de
nouvelles édité chez Paul & Mike ? Bien m'en a pris ! Les quinze
nouvelles qui couvrent
La Cour des Innocents sont des moments savoureux de lecture pendant lesquels le sourire vous reste collé aux coins des lèvres tel le bout de pomme de terre que t'as sur la joue. Si les histoires sont parfois sombres, imprégnées d'un cynisme mordant, elles n'en restent pas moins des terrains de jeu littéraire pour l'auteur qui manie la langue avec une dextérité qui rend votre lecture jubilatoire.
La truculence des phrases sert ici des textes dans lesquels la gravité enfile son masque de légèreté, revêt son habit d'impertinence et d'humour (noir, parce que c'est plus chic !) et se coiffe parfois d'absurde. On y croise entre autres des regards d'enfants, des mémoires de vieux, un Darwin et un Dieu, une caissière de péage et une famille de forains… tout un petit monde auquel on s'attache le temps d'une histoire aussi brève qu'intense. Cette « cour des innocents » est un recueil de
nouvelles qui non seulement vous offre des histoires fortes, construites avec habileté dans le crescendo qui vous mène à la chute (souvent cruelle – on est victime ou on ne l'est pas !), mais qui, en sus, vous fait passer un moment de lecture réjouissant. L'écriture de Pesty en est la preuve, la valeur n'attend pas le nombre de pages tournées, et «
la cour des innocents » finit de me convaincre que la nouvelle, qui n'a sûrement pas assez d'écho par ici, est un genre qui va surement accompagné une bonne partie de mon été.