Attention, Pol[ys]sémique déboule dans la stratosphère de la nouvelle, vous savez, ces petites histoires qui n'ont rien de petites, et cachent une ribambelle de styles, d'effets, de techniques narratives, un laboratoire d'exploration littéraire trop peu mis en avant, mais qui gratifie les lecteurs en quête de forme, de plumes et de diversité.
Dans cette revue annuelle qui prend l'aspect d'un livre tout ce qu'il y a de plus correct dans une bibliothèque digne de ce nom, chaque nouvelle est précédée d'une biographie de l'auteur, souvent amusante et décalée, elle-même gratifiée d'un portrait, parfois risible, souvent humain. Ça n'a l'air de rien, mais la mise en bouche est savoureuse, nous fait toucher l'homo sapiens sapiens derrière la bête à écrire, démythifie le Dieu créateur et nous donne vraiment envie de se pencher sur la bafouille à suivre ! Pour avoir souvent vu disposées ces biographies en fin d'ouvrage, de façon brute, impersonnelle et détachée du texte, l'idée est ici brillante et sert à tous ! Nous voilà immédiatement sous le charme, désireux de découvrir untel ou unetelle. Et les découvertes sont belles...
"Paul et Mike" nous offrent là une bien belle vitrine des talents qu'ils couvent, un écrin promotionnel de haut vol, un éclectisme porteur. On s'étonne à vouloir poursuivre la lecture avec Fabien Pesty, approfondir le dialogue avec Fabien Muller, s'amouracher de Laurine Roux, épousseter Alain Emery et consort. Plus qu'une hâte : découvrir les recueils de chacun et sombrer dans la collection aveugle mais confiante de leurs savantes propositions. Je vous le dis, voilà des auteurs auxquels s'enticher, des éditions à embrasser !
(grand merci à Babelio et son opération masse critique pour la belle découverte et la variété de vos offrandes)
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Merci au masse critique de m'avoir permit de découvrir cette revue au format livre.
On y découvre une masse différente de nouvelle,toute plus différente les unes que les autres, une revue sympathique à lire et qui permet de découvrir une autre forme de lecture.
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"(...) Ça faisait une sacrée paye que j'avais pas entendu une voix. Et un bail que j'avais pas croisé une autre tronche que celle du sale type. Vu que je regardais dans un miroir, y'avait des chances pour que l'espèce de croisement entre une méduse et une hyène déprimée qui me dévisageait, ce soit moi. (...)"
Fabien PESTY, "In memory I am", dans Pol[ys]émique déconnecté.e.s, 2018, Paul et Mike (p. 39).