L'amour en quatre actes

— Ce que je veux, c’est un nous. Le nôtre, rien qu’à nous. Je ne veux pas celui qu’on décrit ou que l’on nous impose, mais celui qu’on s’inventera. Je veux des disputes à réveiller tous les voisins, de la vaisselle cassée et des réconciliations à rendre l’immeuble jaloux. Je veux me battre pour le programme télé, grogner parce que tu prends toute la place dans le lit et sourire le matin juste parce que tu es là. Je veux…
— J’dois y aller, mon patron m’appelle.
La communication est coupée. J’ai beau le savoir, je continue d’énumérer toutes ces petites choses que l’on ne trouve que dans un quotidien à deux. Chaque phrase me fait mal. Je m’effondre un peu plus en comprenant tout ce que j’ai perdu bêtement. Parce que, au final, c’est tout cela, la vie à deux : des choses idiotes et sans intérêt, mais qui rendent le quotidien brillant juste parce qu’on est deux… avec la bonne personne.