Bourgeon est agaçant : il ne sait rien produire en dessous de l'excellent.
Il nous offre ici une nouvelle incroyable balade sur une planète exotique. Ce n'est pas parce que Cyann dispose à un passeport VIP pour parcourir les tunnels de l'espace qu'elle sait bien s'en servir. le point de départ, ici, est une erreur de navigation due à un serveur vocal qui comprend la voix humaine de travers. Et c'est ainsi qu'on arrive sur Aldaal, une planète dont les périodes de révolution spécifiques sont la cause du comportement particulier de toute vie sur la planète. Rien de bien séduisant d'ailleurs ; comme d'habitude, la vie doit lutter pour survivre, guerre civile la plupart du temps. Sur Aldaal, les hommes et les femmes ont développé des méthodes de survie originales, et sans merci pour le voisin. Tombée comme un cheveu dans la soupe, Cyann va devoir collaborer avec Aïeïa pour retrouver son chemin perdu. Elle découvrira au passage ses véritables ennemis, des enfoirés qui exploitent sans scrupules la misère humaine.
Comme dans le tome précédent, le héros principal est cette planète fabuleuse et dangereuse qu'on nous décrit par le menu en cherchant à éviter ses pièges. Pas question de nous faire croire que l'homme, s'il s'éloigne de l'industrie, peut vivre en harmonie avec la nature ; la nature n'a que faire de la philosophie, elle te marche dessus si tu n'es pas attentif. Et les humains n'étant qu'une expression élaborée de la nature, elle sait mieux que toute autre forme de vie se marcher dessus. Sur Aldaal, on est plus proche de l'esprit de Mad Max que de Gandhi. C'est une nouvelle occasion pour Bourgeon d'évoquer l'esclavage et les horreurs associées.
Le dessin est toujours aussi fantastique : des marais qui font penser à la Louisiane, des collines érodées rappelant la Cappadoce, des troupeaux de castors montés en graine, des vers des sables émigrés d'Arrakis (cf. Dune) et qui ne mettent pas mille ans à vous digérer (cf. le Retour du Jedi), des navires qui évoquent les bateaux à roue du Mississippi. On en prend plein les mirettes.
Chaque fois que j'en lis un tome, ce cycle monte de plusieurs crans dans la liste de mes BD préférées. On n'est plus très loin du maximum, là.
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Mal prononcé lors du passage de la porte, Cyann se retrouve sur la planète Aldaal au lieu d'arriver à Aldalarann. Faite prisonnière elle est achetée par Aïeïa pour lui servir d'esclave. Enfin Aïeïa souhaite surtout que Cyann lui serve de partenaire sexuelle mais la princesse refuse tout net.
Sur la planète Aldaal si vous vous ne voulez pas mourir vous êtes toujours obligé d'être en mouvement pour ne pas que la nuit vous rattrape, elle y dure dure un peu plus d'une année et le froid qui y règne est glacial. Ah oui au fait appliquez-vous pour prononcer le nom de Aïeïa, elle ne supporte pas qu'on l'écorche.
Perso je n'y suis jamais arrivé, je bredouille une espèce d'Aïa est l'affaire est faite. Nous avons là un monde imaginaire très complexe avec des tournures de phrases très particulières. J'ai trouvé l'action un peu molle, par contre les dessins sont toujours à couper le souffle et ça jusque dans le moindre détail.
Bref un excellent numéro même s'il y manque un petit quelque chose de plus piquant.
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Dans son voyage dans l'espace , Cyann se retrouve sur Aldaal à la place d'Aldalaraan.
Encore une planète très différente, sombre , glauque,tout comme ses habitants pour qui la notion de respect de la vie est par exemple assez limitée .
Cyann va se retrouver sous la protection d'Aïeïa, jeune femme un peu fruste, qui n' a aucun scrupule à user de violence pour survivre sur cette planète hostile.
Il faut un peu de temps au lecteur pour comprendre le fonctionnement de ce nouveau monde qui possède aussi un langage et des expressions qui lui est propre.
L'histoire continue de s'étoffer , on comprend certains liens et en même temps d'autres questions se posent à Cyann ...et au lecteur.
Les dessins sont magnifiques, et ils restituent superbement l'ambiance de cet episode.
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Ce troisième tome du cycle de Cyann est celui qui fut réalisé sous la menace de poursuites judiciaires par le groupe Flammarion/Rizzolli. Bourgeon contestait la validité du contrat le liant à Casterman, considérant que la société Casterman avec laquelle il devait collaborer après le rachat n'avait aucun lien avec celle après le rachat en cascade par Flammarion et Rizzolli. S'en suivit une bataille juridique, l'éditeur exigeant la livraison immédiate de l'album, considérant que 3 ans était un délai suffisant pour réaliser un album et avait obtenu des astreintes de 1000 EUR par jour de retard. heureusement ce jugement a été cassé en appel, mais il est symptômatique d'une vision mercantile de la création qui fait froid dans le dos.
Bourgeon et Lacroix purent finalement dénoncer le contrat et ont rejoint Vent d'Ouest. En 2005, soit 8 ans après la publication de Six Saisons sur ilO, Aïeïa d'Aldaal arrive enfin dans les bacs. Malheureusement, ce tome est le plus faible de la série, selon moi. les difficultés rencontrés lors de sa réalisation n'y sont sans doute pas étrangers.
Ce tome marque aussi le début de la seconde partie des aventures de Cyann. Elle peut désormais utiliser librement le réseau de porte du Grand Orbe. Mais une fausse manoeuvre la fait échouer sur Aldaal, une planète miséreuse. Elle s'y associe avec Aïeïa, une femme violente et blessée par les conditions de vie extrême, pour quitter cette planète. Mais elle découvre que le réseau est utiliser pôur exploiter la population de Aldaal. Ce troisème tome m'a paru lent et inutilement confus. Une fois de plus les auteurs apportent un soin particulier à la création d'un environnement complexe. Ils imaginent une planète dans laquelle la nuit dure un an. les habitants n'ont d'autre choix que de vaoyager perpétuellement pour rester du côté "jour" de la planète. En découle toute une strcuture sociale encore infleuncée par le mécanisme d'asservissement mis en place. le livre est nettement plus court que les 2 premiers tomes. L'équilibre entre description du monde d'Aldaal et la quête de Cyann est plus difficile à établier? Cela se ressent et ce tome laisse un vrai goût de trop peu.
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Les gnons, j'les sens même plus ! Je m'en suis tellement ramassés que je préfère me dire que c'est toujours le même.
Tu voulais prouver quoi ?... Qu’ toi aussi tu peux tuer ?...
Whaouhou ! Tu m’impressionnes ! Mais je vais te dire un truc que j’te redirai pas : C’est après que ça s’gâte ! Entre une fois dans la peau d’un tueur et t'en sors plus jamais, princesse !
C'était pas bien ensemble...Tot ou tard je t'aurais tuée...
Et je m'serais retrouvée seule
-Et dire que sur Olh, on ne trouvait cynique...
-Si t'es si nique que ça, y faut pas te priver!
-Très drole...
Aïeïa ! Aïeïa ! Bordel ! ...C'est pas parce que tu sais lire que t'as le droit d'massacrer mon nom !
François Bourgeon, au naturel