Je ne connaissais pas cette poétesse portugaise ,une grande découverte !
En attendant de recevoir
le Livre des Chagrins (Éditions L'Escampette qui promeut, notamment, la poésie portugaise) , j'ai tenté de découvrir Flor Bela de Alma da Conceição (1894-193O) dans les ouvrages que je possède sur le Portugal : Aucun n'en parle ni les beaux livres, ni les guides touristiques dans la partie dédiée à la culture et à la littérature. Je me suis donc rabattue sur internet !
Elle naît, d'une relation extra-conjugale , à Vila Viçosa (près d'Evora), qui fut la résidence des ducs de Bragance et de plusieurs rois. (« Florebela a eu deux mères. L'une fut payée, louée pour la porter, et elle ne cessa jamais de la chercher en vain. L'autre qui la désirait, mais ne pouvait la porter, et l'éleva, semble-t-il, avec amour et bonheur »
Al Berto)
Ses trois mariages ( Alberto Moutinho – 1913- ), António Guimarães – 1921), Mário Lage - 1923).ne lui apportent pas le bonheur souhaité mais plutôt de multiples déceptions.
Féministe, « trop » émancipée pour son époque, elle traduit son mal-être, dans de merveilleux sonnets (« parce que la forme est plus contraignante, l'idée jaillit plus intense »
Baudelaire)
le Livre des Chagrins (Livro de magroas) sera sa première publication en 1919.
La mort brutale de son frère bien aimé, Apeles (peut-être un suicide déguisé) sera un élément de plus pour qu'elle mette fin à sa vie à Matosinhos près de Porto.
Le livre reçu (deux jours après la date d'envoi!) reprend des poèmes
Du Livre des Chagrins, de Soeur saudade (Livro de Soror Saudade 1923), de Bruyère en fleur (Charneca em flor - 1930) et de Relique (Reliquiae 1934). La traduction de
Claire Benedetti est excellente et n'obère en rien la qualité de l'oeuvre originale.
J'ai apprécié grandement la belle préface lyrique d'al Berto (Alberto Raposo Pidwell - Coimbra 1948 - Lisbonne 1997) « Deux ou trois choses que je sais de Florbela ».
En fin de livre, quatre sonnets repris en portugais , avec traduction, démontrent pleinement la richesse de l'écriture poétique et élégiaque de Florbela (- au loin les astres viennent danser au milieu des syllabes arrachées à la musique de la douleur »
Al Berto) : les effets de rythme, la qualité les rimes (embrassées)... Ses poèmes exaltent la saudade , cette fameuse nostalgie qui étreint l'âme portugaise , ils dévoilent l'intensité vraie de ses émotions , de ses envies, de ses passions, et l'étreinte acérée de ses illusions, bien vite transformées en désillusions mortelles.
Un grand merci aux Éditions L'Escampette et à Babelio.