Le nom du vent - Intégrale

Mais quel ennui... Je pensais réussir à m'accrocher et à arriver jusqu'au bout, continuant d'espérer que ce roman finirait par rimer à quelque chose, mais c'était vraiment trop chiant, j'ai laissé tomber. J'en ai quand même écouté plus des deux tiers, sur un enregistrement de 30h je pense qu'on peut dire que j'ai fait l'effort de lui donner sa chance 😅
Il ne se passe rien, il n'y a ni action ni intrigue digne de ce nom. Patrick Rothfuss s'écoute beaucoup parler (enfin, tu vois ce que je veux dire) et s'adonne à beaucoup de longueurs, de digressions et de remplissage, sur fond de fantasy qui a mal vieilli alors que ça n'a qu'une quinzaine d'années...
J'ai détesté la place donnée aux femmes dans cette histoire. Elles sont quasi inexistantes et quand elles sont là, ce n'est que pour faire de la figuration niaise ou mettre le personnage principal en valeur. On a ici un parfait exemple de male gaze, qui ne voit certes pas tellement les femmes comme des objets sexualisés, mais qui les présente tout de même comme des choses douces et fragiles, qui ont besoin d'être courtisées et secourues. Bon, ça "irait" si c'était le seul et plus gros défaut.
Mais le pire, c'est Kvothe, le narrateur et personnage principal. Kvothe est un personnage qui se veut humble et intelligent mais dont le traitement en fait surtout un personnage imbu de sa personne et agaçant, un monsieur je sais tout horripilant qui aurait mérité bien plus de raclées que les quelques-unes qu'il a essuyées. Les résumés des diverses éditions le présentent comme un personnage exceptionnel, autant dans ses talents que dans ses faits, mais rien dans la narration n'a réussi à en faire à mes yeux un personnage admirable, appréciable ou même un peu attachant. Il est fade et niais et tête-à-claques.
L'univers, le système de magie, l'organisation de l'université, tout cela avait vraiment un gros potentiel pour éveiller mon intérêt, mais à cause de ce narrateur tout naze, je suis vraiment passée à côté.

Voilà sans doute le plus ancien livre de ma PAL ! Je ne sais pas pourquoi j'ai tant tardé à commencer cette saga, car elle se lit très bien ! Bon, le tome 2 est paru il y a plus de dix ans, et pas de troisième en vue... J'ai comme un air de déjà vu avec le Trône de fer, dont j'attends la suite depuis plus de dix ans (oui, je préfère les livres à la série...)

Bref, assez de digressions ! de quoi parle-t-on ici ? D'un roman de fantasy globalement classique, dans lequel un ancien héros nous raconte son passé et une partie de ses exploits.

Kvothe, légende parmi les hommes, se cache derrière le masque d'un aubergiste. Débusqué par le Chroniqueur, il lui donne 3 jours pour prendre en note sa vie. C'est parti pour les années d'enfance heureuse, le drame, la survie et l'entrée à l'Université, où Kvothe se forme à la magie, et enquête sur les mystérieux Chandrians...

Un roman initiatique donc. On retrouve un schéma, bien classique désormais, de héros qui se découvre des pouvoirs, et qui va sauver le monde, ou presque. Malgré tout, on se laisse bercer par la narration.

L'ambiance de ce récit aux allures de conte est bien menée : un mélange de légendes, de récit d'apprentissage et d'errances dans un monde médiéval bien construit.

C'est dense, les personnages secondaires sont développés peu à peu, sans trop de manichéisme. de nombreux mystères et zones d'ombres subsistent, de quoi donner envie de se jeter sur le suivant.

Petit bémol, cela reste un univers très masculin, j'aurais aimé voir plus de personnages féminins.

Bref, un très bon premier tome, dans la plus pure tradition des récits d'heroic fantasy !

A mon sens, avec le tome 1, c'est le meilleur livre que j'aie jamais lu. Il mêle aventure, poésie, humour, surréalisme. Malheureusement, on attend toujours les tomes suivants, et je crains qu'ils ne paraissent jamais.
Pour nous faire patienter, Patrick Rothfuss nous a offert un bijou de poésie, "la musique du silence". Il en dit lui-même qu'il ne croit pas que qui conque pourra lire ce livre jusqu'au bout, mais qu'il "devait" l'écrire. Une vraie merveille. Pas ou peu d'action (le moindre événement demande 10 à 15 pages, mais on est, comme toujours avec Rothfuss, saisi, enveloppé, par le texte, et transporté ailleurs.