Attention : coup de coeur !
Le Roi d’Ys est la quadrilogie co-écrite par Karen et Poul Anderson entre 1986 et 1988. C’est un savant mélange d’histoire et de fantasy. J’ai déjà lu les deux premiers tomes en français mais les deux suivants n’ont jamais été traduits (quel monde cruel!!!). Qu’à cela ne tienne… armée de mon courage et de mon niveau d’anglais ‘intermédiaire’ je me suis lancée dans le tome 3.
Pour rappel, notre héros (je l’adore) est Gratillonius (ou Grallon) un centurion envoyé par Maximus à Ys afin d’y prendre la fonction de préfet de Rome. Un concours de circonstances va l’amener à devenir le Roi d’Ys et il va se retrouver contraint d’épouser les Neufs Reines. Il va tomber profondément amoureux de l’une d’entre-elles : Dahilis qui lui donnera sa première fille, Dahut. Pour info, toutes ses épouses ne peuvent que lui donner que des filles.
Gratillonius est un homme de principes : « a man without law is a beast » et pour cela sa vie est très compliquée. En effet, il tient a respecter ses engagements envers Rome et envers Ys. Il doit aussi suivre les préceptes de sa religion (le Mithraïsme) qui n’est pas celle de Rome (le christianisme) ni celle d’Ys (ses dieux sont Taranis, Belisama et Lir).
Gratillonius est un bon roi mais ses décisions ne font pas toujours l’unanimité. Dans cette troisième partie, tout le monde semble vouloir sa mort…
!!! LONG RéSUMé !!! et donc spoilers !!!
Tout le monde semble donc vouloir la mort du roi, et Nagon Demari le premier. Celui-ci, si j’ai bien compris, a été banni d’Ys par Grallon. Son idée (avec la complicité du gouverneur provincial Glabrio et le procureur Bacca – des Romains) est d’envoyer un challenger par jour pour défier Grallon. Nagon se dit qu’il finira bien par périr. Il faut savoir que pour devenir le Roi d’Ys il suffit de défier le roi en poste et de le tuer dans un duel dans le « Bois du Roi ».
Certains Romains pensent que Grallon est ambitieux et ne pense qu’à sa petite personne mais ce n’est pas du tout le cas. Il a conscience de ses responsabilités et les assume du mieux qu’il peut pour contenter tout le monde.
Une armée de challengers francs sont envoyés à Ys et leur chef ne cache pas ses intentions. Grallon remporte son premier duel mais il est gravement blessé. C’est Dahut qui va le soigner, elle a un don. Avant que le challenger suivant ne se manifeste, il rassemble ses hommes et les fait déguerpir en invoquant ses dieux mithraïques :
« And yet, and yet, they did ! When they had finished, Gratillonius rose to give benediction. Suddenly, uncontrollably, he threw his head back and laughed into the sky, at the Gods of Ys. »
C’était loin d’être l’idée du siècle. Pour se venger de l'offense, les Dieux d’Ys vont rappeler à eux la Reine Fennalis (qui était mourante au début de ce volume) et marquer comme élue… qui donc ? Dahut bien sûr. L’inceste n’est pas interdit à Ys, mais pour Grallon c’est tout à fait inconcevable et il s’y refuse catégoriquement. Il préfère encore se laisser tomber sur son épée.
Mais voilà, Dahut espère depuis toujours devenir une des Neufs Reines. Préférée de son père, son éducation a fait d’elle une jeune fille arrogante et imbue d’elle-même. Elle va essayer de piéger son père mais va subir une cuisante humiliation.
Elle décide donc de trouver un challenger pour défier son père dans le bois. C’est pour elle, le seul moyen de parvenir à ses fins : devenir reine. Il ne suffit pas d’être choisie il faut aussi être consacrée par le mariage et la nuit de noces.
Elle va donc séduire successivement : Tommaltach (il meurt), puis Carsa (il meurt aussi), ensuite elle va essayer de séduire Budic (un légionnaire de son père) mais cela ne marche pas. Elle séduit donc Gunnung (un marin danois de passage) mais celui-ci va vite comprendre que ce qu’il a de mieux à faire est de prendre la poudre d’escampette. Elle va donc revenir en force vers Budic et elle va lui retourner le cerveau… (là je n’ai pas pu m’empêcher de faire un grand O avec ma bouche) mais il va aussi périr sous l’épée de Grallon qui va mettre du temps à comprendre (et surtout à accepter) que sa fille cherche à le faire tuer. Elle est vraiment démente.
Ensuite, Gratillonius va être rappelé par sa hiérarchie et c’est pendant son absence que va se jouer le grand final. Dans le tome 1, on fait la connaissance de Niall Maqq Echach, le roi de Tara et suzerain de Mide en Irlande. Son fils Breccan a été tué lors d’une bataille à Ys. Il rêve depuis toujours de vengeance. Il vient à Ys pour séduire « la Reine qui n’a pas de Roi ». Dahut va sincèrement tomber amoureuse de lui mais cette fois-ci… c’est elle qui va se faire manipuler.
Niall va se servir d’elle pour voler la clé du barrage qui protège Ys et provoquer la destruction de la ville. Il y aura énormément de victimes. Au début je ne l’aimais pas trop mais à la fin il a une de ces tirades (p. 436-438) : j’en suis restée bouche bée.
Voilà un bouquin que j’aurai trop kiffé de lire en français. Je n’ai probablement pas tout compris mais il y a vraiment des passages époustouflants/émouvants. Grallon est un personnage vraiment charismatique… j’ai aussi bien aimé Rufinus et d’autres personnages mais certainement pas Dahut. Il n’y a pas vraiment de personnage féminin auquel je me suis attachée.
Je ne me trompe pas en disant que c’est ma plus longue critique et pour le coup je manque d’inspiration pour la conclusion. Je dirai donc seulement que cette troisième partie déchire ^_^
Challenge défis de l’imaginaire (SFFF) (122)
Challenge une année avec Ursula Le Guin & Poul Anderson
Club Poul Anderson
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Budic poised for a renewed assault. 'Dahut is worth every price,' he said.
'After you murdered her father?'
Budic's voice throbbed. 'She's ready for me.'
The rage that burst up through Gratillonius was like nothing else in his life. It froze all the world. Its white wind filled all space and time. It bore away humanness, mortality, the divine; nothing remained but ice, the crystalline logic of what to do.
Se lifted her head higher. 'My destiny is other than a filthy barbarian wallowing on me,' she said.
'You are no Queen,' he responded slowly.
'Well, I would be -' Dahut caught his arm. All at once she was a young girl pleading.
Gratillonius should not have allowed this. But who could refuse Dahut? She might have been a centauress, as fluidly as she and the animal moved together. Her clothes were a boy’s, loose tunic and tight breeches, daring if not forbidden for a girl on an exiguous saddle whose knees guided as much as her hands did. Oh, blue-streaked alabaster tapering down to rosy nails… heavy amber braids, lapis lazuli eyes…
Yet you are my son. If I must disown you, I will not forsake you.
Seek the Queen who has no King.
http://www.librairiedialogues.fr/
Annaïs de la librairie Dialogues nous propose ses coups de c?ur du rayon Science-Fiction : Tau zero de Poul Anderson (Pocket), Omale de Laurent Genefort (Folio SF) et Le vivant de Anna Starobinets (Mirobole).
Réalisation : Ronan Loup.
Questions posées par : Marion le Goascoz.