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EAN : 9782490580163
236 pages
Editions le Chant des Voyelles (04/09/2023)
4.57/5   7 notes
Résumé :
Des nouvelles dans lesquelles, de la Chine aux Etats-Unis en passant par l'Inde, l'Islande, le Brésil ou la Casamance, les êtres, humains, animaux ou plantes, font face aux dérèglements du monde du XXIe siècle, se confrontant au réchauffement climatique, aux atteintes contre l'environnement et aux délires mégalomaniaques des décideurs.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'auteur nous présente ici des nouvelles dont le fond a toujours pour sujet notre planète, sa protection, ses fragilités, les dangers et l'espoir.
Le titre du livre est celui de la dernière nouvelle présentée.
Sur les 14 nouvelles de cet ouvrage, deux m'ont particulièrement touchées.
La décharge indienne, dont le personnage Dinesh, avocat, décide de nettoyer la plage de son enfance. Cette histoire ressemble en tout point à la vie de Afroz Shah, jeune avocat indien dont je viens de découvrir l'histoire vraie relatée dans le livre de Cyril Dion "Animal".
En effectuant quelques recherches sur internet, je n'ai pas réussi à trouver d'informations quant au livre de Laura Iapadre. Où a-t-elle puisé l'origine de ses nouvelles ? Les nouvelles écrites sont-elles romancées, basées sur des faits réels ?
La 2ème nouvelle qui m'a interpellée est le bruit de l'eau. Dans celle-ci, il est question d'un jeune ingénieur agronome qui, lors de la remise des diplômes, a écouté le discours d'un groupe de jeunes diplômés qui ont remis en question le système actuel. Or, il y a quelques mois, une vidéo a circulé sur les réseaux sociaux, un appel à déserter de la part d'un groupe de diplômés de l'AgroParisTech 2022. Cette vidéo m'avait fortement impressionnée par la clarté de vision de ces jeunes gens.
Revenons à ces nouvelles de Laura Iapadre : cette lecture et les sujets évoqués dans ces 14 nouvelles m'ont parlé. Notre planète, son avenir, sa protection. Sujets d'actualité, sujet incontournable aujourd'hui, sujet vendeur aussi... Ma lecture a été laborieuse malgré le fait que je ressentes lebesoin de m'informer. Pourquoi laborieuse ? En premier lieu, parce que le livre en tant qu'objet n'est pas agréable à lire. J'ai trouvé chaque nouvelle dense au niveau de la police d'écriture. Peu aérées, les histoires peuvent paraître indigestes dans leur présentation. J'ai du, je l'avoue, me concentrer à chaque nouvelle histoire. Il m'a manqué un petit côté light, ludique dans l'objet livre. Quant au fond, j'ai quelques difficultés, après cette lecture, à analyser véritables les nouvelles. Sont-elles basées sur des faits réels ? L'auteur a-t-elle laissé vagabonder son imagination ? Un petit mot de l'auteur manque à cet ouvrage,un petit mot explicatif quant au but de ce livre.
Le fond des nouvelles est intéressant, percutant et peut éveiller des consciences. Mais personnellement j'ai une hésitation, une perception mi-figue mi-raisin, qui me met mal à l'aise pour écrire cet avis. A tort ou à raison ?!!

Merci aux Editions le chant des voyelles pour l'envoi de cet ouvrage. Merci à l'opération Masse Critique de Babelio pour permettre à la lectrice que je suis de découvrir de nouveaux auteurs et de partiticper à ma juste mesure au partage des avis.
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Reçu dans le cadre d'une Masse Critique nous tenons à remercier l'autrice, les éditions le Chant des voyelles et Babelio.

Comme la plupart des recueils de nouvelles (ici 14 nouvelles centrées sur la crise environnementale) la qualité varie d'un récit à l'autre.

Les deux premières nouvelles n'auguraient rien de très prometteur : Bien qu'il s'agisse de mettre en valeur patrimoine et tradition Les Ailes du condor s'ancre trop dans les clichés américains tandis que Je sens sur mes racines le sol se réchauffer propose la personnification d'un arbre qui n'est pas vraiment réussie ; l'aspect écologique n'y est également pas assez mis en avant. Formellement, l'utilisation trop abondante d'asyndètes et d'analogies pas toujours très éloquentes produise un discours un trop ampoulé qui nuit à l'immersion (ce dernier point courre tout le long du recueil mais est bien mieux maitrisé dans les dernières nouvelles notamment).

Dans le Fei Zhu's Hotel le discours du PDG chinois est crédible et vraisemblable dans sa tonalité : complétement à rebours des problématiques actuelles en matière de production alimentaire il met en évidence l'absurdité de nos politiques agricoles et de nos comportements. L'antagonisme entre "l'hotel", la réification de ces porcs considérés comme de simples produits industriels et le traitement des employés est parlant, l'Homme souhaite complètement domestiquer la nature pour finalement s'en affranchir... La chute de ce récit n'est toutefois pas à la hauteur.

Sur les rives de la Casamance rend très bien compte de l'impact que peuvent avoir les changements environnementaux sur de petites communautés. La lutte des villageois, malgré un faible espoir de réussite, nous évoque - comme les asyndètes - la philosophie de Camus.

Notre Cité Gagarine voit le retour des clichés avec un personnage de banlieusard qui semble revendiquer sa condition et l'expliquer par un déterminisme contestable. Trop d'éléments apparaissent aussi antithétiques : bloc prison dont on pleure la destruction, Homme qui ne peut prétendre mais souhaiterait que rien ne change, enfin nature et ville peuvent - contrairement au discours actuel - difficilement cohabiter sans que l'un ne soit justement dénaturé.

Avec Vilains petits canards le point de vue adopté marche beaucoup mieux que dans la deuxième nouvelle. Cependant la première partie est moins bonne que la fin : le canard ne devrait pas être conscient de l'existence d'un espace extérieur à son hangar.

Les Barrières du Pacifique nous fait ressentir avec justesse les sensations, sentiments et émotions d'une jeune surfeuse dont la carrière est brusquement anéantie par un accident ; néanmoins le parallèle avec le blanchiment du corail ne tien pas vraiment la route.

Comme souvent le meilleur est réservé pour la fin. Tour d'ivoire est excellente! les différents points de vue offrent de la nuance et permette de prendre du recul sur la conception que chacun se fait de la mondialisation, de la croissance et du progrès. Les figures de rhétorique sont bien dosées (bien que trop de crédit soit accordé à l'influenceuse, un registre plus niais aurait été plus adéquat).

Décharge indienne encourage et inspire, tout d'abord à ne laisser aucun déterminisme écrire notre avenir à notre place, et ensuite à ne pas se résoudre au déni, à la fuite ou au désespoir face à l'ampleur de la tache qui nous attend.

Le Bruit de l'eau est très ancrée dans le réel, elle parlera à beaucoup à tout ceux qui se pense impuissant ou dépassé par les évènements. Pour mettre fin au fatalisme il ne faut pas avoir peur de faire des choix difficiles, de sortir de sa zone de confort ; elle rappelle également qu'il est nécessaire de renouer notre lien à la nature.

A courre, à cor et à cri est efficace, notamment avec l'irruption de la cruauté des hommes dans le paisible domaine rural censé apporté repos et calme à cette famille qui voulait se soustraire au fracas de la vie urbaine. Il aurait été intéressant d'adopter ici le point de vue de la proie en faisant croire à une chasse à l'homme qi aurait mis en exergue la cruauté de cette pratique.

Enfin, la nouvelle éponyme du recueil est la plus émouvante ; c'est bouleversant de ressentir la colère de cette jeune femme, qui après avoir été fatalement privée d'un père, se rend compte qu'elle va aussi être injustement privée d'avenir.

Encore une lecture qui inspire, qui permet de reconsidérer certains sujets trop figés et qui devient ainsi nécessaire.
Les quelques défauts de l'ouvrage s'excusent par la jeunesse de l'autrice dont le talent, les idées et la créativité sont incontestablement prometteurs.





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« Si une femme est sincère, la chaleur du creux de sa main se communique à toi, même quand elle te gifle, mais si elle est hypocrite, elle a beau te prendre dans ses bras et te dire des mots doux, tu perçois sa froideur. » (Zhang Xianliang).
J'ai longtemps cherché parmi ces nouvelles ces quelques mots qui, comme je le fait d'habitude dans mes commentaires, pourraient donner une idée générale de ce titre, le résumer.... c'était pas facile tant les sujets de ces nouvelles sont différents...toutes ces nouvelles évoquent notre monde actuel, les folies humaines, qui sur tous les continents de notre petite boule détruisent irrémédiablement la vie, les paysages et surtout l'avenir et les conditions de vie, que nous réservons à nos enfants.
Laura Iaprade est une femme sincère, et sa sincérité m'a remué, m'a dérangé et devrait interroger chacun de nous.
Folies humaines des élevages, destructions de forêts, pollutions des eaux, pertes des glaciers, destruction des mangroves, continents flottants de plastiques, qui certes ne touchent pas notre monde occidental mais détruisent, ailleurs dans le monde les conditions de vie, les conditions de pêche d'autres humains font les sujets de ce titre. Ne parlons pas de la folie de l'élevage intensif, et de la chasse pour le plaisir. Bref on passe d'une nouvelle à l'autre, du plaisir de cette écriture, à ce mal à l'âme que nous procure chacune de ces gifles.
C'est si bien écrit, si surprenant qu'on ne peut rester indifférent. Impossible de dire "je m'en fous, je m'en moque"...la bêtise humaine, les bêtises que nous autres humains faisons courir à notre monde sur tous les continents nous sautent aux yeux, dérangent le lecteur...
L'eau, les glaciers, les animaux d'élevage, les ordures, les animaux sauvages, la mégalomanie humaine, du toujours plus grand, toujours plus haut, la climatisation, notre goût pour les espèces rares...et j'en passe sont autant de claques...Et pourtant, tout est si beau au démarrage de chaque nouvelle, tout a été si bien prévu ou pensé par ces grands hommes, ces grands innovateurs à la recherche du toujours plus grand, du toujours plus beau, toujours plus rare et donc plus cher...du toujours plus de fric, la démesure... jusqu'au jour où....
Patatrac !
Ce toujours plus beau, plus rare, plus haut, plus confortable, cet attrait pour l'exceptionnel, cet attrait pour l'argent, Laura Iaparade nous le démontre, font courir de sérieux problèmes à notre monde...
On s'en fout ! ce sont nos enfants qui en hériteront !
Une gifle !
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Je viens d'achever la lecture du recueil de nouvelles de Laura Iapadre, et je dois dire que cette lecture m'a profondément marqué. On se trouve immergé dans quatorze histoires qui, bien que différentes les unes des autres, partagent un thème commun : notre monde contemporain et les maux qui le tourmentent.

A travers ces nouvelles, Laura Iapadre nous offre une réflexion sur les folies humaines qui mettent en péril notre planète (destruction des écosystèmes, maltraitances animales, pollution des milieux marins et bien d'autres encore). On passe d'une histoire à une autre, d'un continent à un autre, d'un bouleversement à un espoir possible, autour d'une écriture fluide et riche. C'est un ouvrage que je recommande vivement à tous ceux qui souhaitent être émus, interpellés et incités à réfléchir sur le devenir de la Terre, des êtres vivants et des générations futures.

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Amatrice de voyages et d'évasion, et fervente défenseuse de la cause animale, j'ai vraiment eu un grand plaisir à découvrir ce recueil de nouvelles. L'auteure combat avec sa plume incisive les dérives des comportements imbéciles et parfois criminels de certains de nos contemporains.
De l'émotion, et de la poésie à la lecture d'histoires comme "les barrières du Pacifique" ou "les cendres du glacier", nouvelle qui clôt le recueil.
Des cris d'indignation et d'écoeurement face à des pratiques barbares inqualifiables décrites dans "A courre, à cor et à cri" ou "Vilains petits canards".
Bref de la diversité, du dépaysement , mais aussi un élan de révolte joliment exprimé face aux dérives inquiétantes de l'humanité.
Encouragements à cette jeune écrivaine prometteuse.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Décidément, l'Humain ne voit rien. Il n'entend rien. Mais tôt ou tard, la Nature nous renverra du côté de la Lumière. La suprématie rêvée de l'Humanité s'effacera derrière les conséquences irréversibles de sa folie dominatrice. Nous n'aurons plus rien à faire. La Nature tranchera. Inébranlable, la Terre survivra aux hommes. Mais l'Humanité n'est qu'un nuage. Elle passera.
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Oui, je crois bien que je guéris au contact de la nature. Il n e faut pas grand-chose pour se sentir soudain devenir humain. Il suffit d'encore moins pour comprendre que sans cette nature environnante, on n'est strictement rien.
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Tout rêve est une graine qui devient un jour l'arbre de nos réalités
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"Mais à 94 ans, on ne se bat plus, on obtempère. On se soumet aux contraintes de son âge, on se plie à un corps flétri, on se fie à une mémoire bégayante, on s’exécute comme des enfants face aux injonctions du temps qui passe et de la vitalité qui s’effrite. Pour moi, il n’y a plus aucun espoir. Même la lumière au loin ne m’inspire rien de bon. Elle ressemble aux flammes de l’enfer." (P. 34)
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Video de Laura Iapadre (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laura Iapadre
"Interface urbaine" par Laura Iapadre
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