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EAN : 9782021431230
240 pages
Seuil (09/05/2019)
3.65/5   10 notes
Résumé :
Premier polar en gilet jaune, ce roman raconte comment un policier en formation, Alain Devers, est envoyé par ses supérieurs surveiller les manifestants qui occupent le rond-point du Mouchoir rouge, en Bretagne. Il doit se faire passer pour l’un d’eux. Le jeune homme ne goûte guère cet exercice d’infiltration, d’autant qu’un chauffard renverse soudain une manifestante et la tue, plaçant l’apprenti flic dans une situation de plus en plus périlleuse. Son double jeu se... >Voir plus
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Le Poulpe : La petite écuyère a cafté par Christa

Le Poulpe

Emma Christa

(8595)

199 tomes

Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le bandeau fluorescent qui ceinture ce livre annonce la couleur : « les Ecoeurés » est le premier polar consacré aux gilets jaunes. Le roman s'ouvre sur l'avertissement d'usage : cette oeuvre de fiction est inspirée de faits réels qui ont défrayé la chronique ces derniers mois. L'auteur a situé son récit à Saint-Plennech, une sous-préfecture de Bretagne fictive derrière laquelle on reconnait Saint-Malo. Alain Devers y dépose ses valises pour effectuer un stage dans le cadre de sa formation de lieutenant de police. Son supérieur l'envoie sur les ronds-points pour qu'il surveille discrètement les manifestants. Un week-end, une femme qui participait à un barrage filtrant est tuée après avoir été renversée par un véhicule. Le chauffard a pris la fuite sans que personne ne relève sa plaque. le jeune policier prend l'initiative de le rechercher sur son temps libre.

Le récit repose sur deux enquêtes qui apparaissent comme totalement secondaires. Ce roman est plutôt conçu comme un documentaire sur les gilets jaunes. L'auteur se focalise sur une ville de province. Les violences sur les Champs-Elysées n'apparaissent qu'en second plan. Le mouvement est montré sous une lumière crue : mobilisation spontanée, organisation anarchique, revendications contradictoires. Des manifestants apolitiques côtoient des militants d'extrême gauche et des illuminés adeptes des théories du complot. Certains font le choix de la violence, d'autres celui du dialogue. Les autorités peinent à trouver des interlocuteurs car les chefs et les porte-paroles sont vite brocardés. Gérard Delteil s'attache à révéler ce qui se cache en arrière-plan d'un tel mouvement : manipulation, infiltration, récupération… Mais ce qu'il faut surtout retenir de ce roman, ce sont les portraits des « écoeurés» dépeints avec beaucoup de réalisme : Claire complète son allocation chômage en faisant des heures de ménage au noir ; Bruno, un autoentrepreneur, parvient difficilement à payer les traites de son pavillon ; Nicole vient de perdre son poste de comptable part haranguer les automobilistes à un carrefour…
Un tableau sincère et exhaustif du mouvement, parfois schématique sur certains de ses aspects.
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Bonjour,

Voici un roman noir que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Les écoeurés" de Gérard Delteil aux éditions du Seuil.

Saint-Plennech, en Bretagne. le mouvement des Gilets Jaune, bien installé sur le rond point du Mouchoir-rouge voit arriver parmi ses membres un nouveau venu, Alain. Il se fond vite dans la masse, lie facilement connaissance avec les manifestants. Il côtoie surtout Claire avec qui il va avoir une aventure.

Mais Alain n'est pas vraiment un Gilet jaune. C'est un lieutenant de la police stagiaire, tout droit sortir de l'école de police, chargé par le commissaire Barjac d'infiltrer le mouvement et espionner les divers profils. Il doit se faire passer pour l'un d'eux. Il doit également rendre des comptes au capitaine Gantois, de la DGSI.

Lors d'une journée d'action, sur un barrage filtrant, une manifestante se fait renverser par un chauffard qui la tue. Quelques jours plus tard, une marche blanche est organisée. Très vite, la marche dégénère et de gros dégâts sont à déplorer, notamment chez un commerçant de vin. Les militants ont également décidé d'occuper le port et d'en bloquer les ferries.

L'apprenti-flic comprend alors que la situation devient incontrôlable, sans chef pour régenter tout ça. le porte-parole Bruno Delbecq, fondateur du mouvement, se fait très rapidement mettre hors-jeu par l'ensemble des manifestants.
Devers réalise qu'il doit la jouer finement s'il ne veut pas être démasqué.

Roman très social centré entièrement sur le mouvement des Gilets Jaunes et sur leurs actions à défendre, notamment le RIC. Mouvement qui a fait énormément de bruit comme on s'en souvient tous.

Les images que l'on a pu voir dans les journaux télévisés nous reviennent en mémoire. Ici, loin de la violence parisienne, l'ambiance reste électrique mais se veut avant tout pacifiste.

L'enquête de Devers est reléguée au second plan, vu qu'il n'est pas directement impliqué dans sa résolution. C'est surtout l'importance des relations humaines et des actions entreprises par les militants qui ressortent.

Alain au début constate, reste en retrait et analyse la situation avec son point de vue de flic. Mais très vite, sa position vacille. Il n'est plus tellement sûr de ce qu'il fait, surtout qu'il se sent manipulé par son supérieur et la sous-préfète, que les malversations, tractations et autres combines mènent la danse.

Ce que je retiens avant tout, ce sont les personnages. Ces écoeurés qui sont dépeints dans un réalisme sincère au sein du rassemblement. Ces gens qui se bougent, pas de manière coordonnée certes, plutôt de façon spontanée, avec des revendications multiples. Chacun a son mot à dire, leur existence en dehors du mouvement n'est pas évoquée.

L'auteur a écrit ce livre comme un genre de reportage bien documenté sur les Gilets Jaune. Il dépeint sans excessivité le tableau tel qu'on l'a connu. Un bon roman noir social qui s'infiltre dans l'immersion de ces mouvements citoyens où la colère domine.

Bonne lecture, amis lecteurs !
Lien : https://lecture-chronique.bl..
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Les Écoeurés : polar gilet jaune, acte 1.

Saint-Plennech est une petite ville portuaire de Bretagne. Les chantiers navals y ont fermé depuis un bail. le tourisme ne marche pas. L'emploi est précaire, caissière, quelques saisonniers, des petits boulots ou un taf à l'usine d'engrais chimique qui est aussi le plus gros pollueur de la région. Sinon c'est le chomdu. Alors Saint-Plennech n'échappe pas à la vague Gilets Jaunes. Ils s'installent sur le rond-point du Mouchoir-Rouge.

Tout juste sorti de l'école de police de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, le lieutenant Alain Devers est affecté en Bretagne à Saint-Plennech. Il n'y est pas connu, le commissaire Barjac lui demande d'infiltrer les Gilets Jaunes. Il devra aussi rendre compte à l'expérimenté capitaine Gantois de la DGSI ( les Renseignements Généraux ). A travers le regard d'Alain, des bribes d'infos que j'avais en mémoire prennent vie. C'est certain, ce roman repose sur une solide documentation et il fera sans doute référence pour ne pas oublier.

Il y a eu un crime. Une Gilet Jaune est morte renversée par une voiture qui a forcé le barrage filtrant du rond-point du Mouchoir-Rouge. le chauffeur a pris la fuite sans être identifié. L'enquête officielle n'est pas une priorité. Alain Devers a été accepté tout naturellement par les Gilets Jaunes et il est aux premières loges pour apprendre à connaître la victime et son passé, licenciée récemment d'un super-marché où elle s'occupait de la compta. Elle avait découvert des trucs louches. Les recherches d'Alain Devers n'occupent qu'une petite place dans le roman. Il bénéficie de la chance du débutant. le suspense et les rebondissements ne sont pas au rendez-vous mais peu importe, l'immersion au sein des Gilets Jaunes de province est bien plus passionnante.

Grace à ce roman de Gérard Delteil, il sera possible de se rappeler ce qu'a été ce mouvement social loin de la violence parisienne qui est ici juste évoquée. Alain Devers a été envoyé parmi les Gilets Jaunes car il s'agissait d'anonymes qui n'avaient eu aucun engagement politique ou syndical. Il y avait des chômeurs et des retraités mais beaucoup rejoignaient les ronds-points après leur travail. le lecteur revoit des images bien connues, cabanes faites de matériaux de récup, les chicanes avec des pneus et les slogans que l'auteur reprend comme titre de chapitre

L'auteur réussit à faire vivre cette communauté dans laquelle personne ne demande des comptes à personne. Cette communauté a ses peurs, celles des épouses effrayées par l'engagement de leur mari. Cette communauté doute, elle veut poursuivre la lutte en bloquant les industries mais que faire face à l'exaspération des petits commerçants, des ouvriers retardés sur le chemin de leur travail ou des caissières de centres commerciaux désertés ? Certains, comme Bruno Delbecq, veulent structurer le mouvement. Même s'ils sont respectés, il ne sont pas écoutés. Il y a la tentation de se présenter aux élections européennes qui se profilent. Il y a les réseaux sociaux qui véhiculent des messages contradictoires. Il y a des complotistes qui véhiculent des discours haineux.

La vision de ce mouvement social est également détaillé côté représentants de l'Etat. La sous-préfète voudrait parler à un représentant fiable. Pour le commissaire il faudra bien un jour débloquer la situation par la force "faire les zouaves sur le rond-point passe encore, mais qu'ils bloquent le port,ça dépasse la ligne rouge".

Licencier, harceler, c'est un crime. Gérard Delteil en a fait un roman noir.
Lien : http://romans-policiers-des-..
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Bien. Pour moi ce n'est pas le meilleur (ni le moins bien) de Gérard Delteil ! Je reste avec "Inondation" dans mon coeur. Mais je ne crache pas dans la soupe, j'ai bien aimé le jeune flic stagiaire un peu pris pour un pion qu'on manipule à son insu mais qui (pas si con) ne va peut-être pas faire de vieux os dans la police. Inutile de me dire que je me trompe , que la fin est ouverte ... je fais ce que je veux avec mes rêves et mes affections ! ;))
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critiques presse (1)
Culturebox
20 août 2019
Les Écœurés se lit quasiment comme un reportage. La démonstration, une nouvelle fois, que beaucoup d'auteurs de polars ont un talent particulier pour capter les difficultés du monde.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La première chose qu’il remarqua en approchant du rond-point, ce fut une affiche. Elle avait été réalisée à partir d’une capture d’écran de la vidéo diffusée par Yann Brégon. On y voyait la matraque du lieutenant Lapeyre s’abattant sur la nuque de Claire. La différence de gabarit entre le policier et sa victime faisait apparaître la jeune femme comme une petite chose fragile en proie à la violence d’une brute déchaînée. On distinguait d’ailleurs le profil du lieutenant et son expression haineuse. (...). Ceux qui avaient imprimé ce placard avaient sans doute estimé l’image assez forte pour se passer de slogan.
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Personne ne demandait de comptes à personne. Chacun venait et restait le temps qu'il lui convenait sans que soit établi un roulement. Le départ du lieutenant ne fut pas davantage remarqué que son arrivée
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