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EAN : 9789920662062
272 pages
Edevcom-Ed. (20/01/2023)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Deux morts suspectes viennent troubler le début de l’automne 2011 dans le Nord-Finistère.

Une dame très riche et très âgée meurt dans un incendie. Quelques jours plus tard, le corps d’un ancien terroriste allemand d’extrême gauche est repêché à proximité de l’arsenal de Brest. Le lien entre les victimes ?

Elles ont été tuées avec la même arme, une très vieille arme.

Ce premier roman historique de l’auteur aborde au moyen ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Heureuse idée, Les gravats de la rade a été réédité en format poche par Edevcom-ed, « maison d'édition familiale, éthique et collaborative ». Dans ce polar, Marek Corbel réussit à me passionner pour un sujet dont je n'avais jamais entendu parler : l'action de plusieurs jeunes résistants bretons envers des soldats de la Wehrmacht du même âge afin de tenter de fraterniser et, pourquoi pas, d'inverser le cours de la guerre.
Avec un réel souci de précision, l'auteur indique chaque fois le lieu où se déroule l'action et surtout l'année. Entre 2011 et 1943, les deux périodes se complètent et, si cela m'a intrigué au début de ma lecture, j'étais chaque fois curieux et impatient d'en savoir plus.
Rapidement, j'apprends que deux personnes sont mortes, à Brest, en 2011. Il s'agit d'abord de Marie le Moign, une veuve de 88 ans, et on a trouvé du plomb dans sa poitrine. Son mari, Denis le Moign, était notaire avant de se lancer avec succès dans l'élevage porcin. Il est décédé en 1985, à l'âge de 74 ans. Précision importante, sa veuve a tout légué à Yann, son fils, dédaignant sa fille, Nicole, qui est chirurgien à Rennes mais vit en couple avec une femme… impensable pour la famille le Moign !
L'autre corps a été retrouvé dans la rade. Il s'agit de Hans Schwitzer, un homme de 65-68 ans, ancien responsable de la Fraction Armée Rouge, en République Fédérale d'Allemagne (RFA) dans les années 1970. Lui aussi a été tué par balle mais cela pourrait être un suicide…
Entrent alors en scène le capitaine Laurent Gourmelon et le Lieutenant Sahliah Oudjani qui font partie tous les deux de la Brigade territoriale de gendarmerie du Conquet. Alors qu'ils sont chargés de l'enquête, commence un jeu compliqué d'influences, de prérogatives entre ces services chargés de protéger les citoyens et d'enquêter.
Quand un juge ambitieux s'en mêle et intrigue pour retirer le dossier aux premiers enquêteurs sur les lieux, l'affaire monte en puissance et le tandem Gourmelon – Oudjani refuse de s'en laisser conter, ce qui devient vite passionnant. Je ne m'attarderai pas sur les grades divers de la gendarmerie et les rapports entre subordonnés et supérieurs car Marek Corbel assume cela parfaitement.
Tout cela serait finalement bien banal si l'auteur ne me ramenait pas régulièrement en 1943, dans la prison Jacques Cartier, de Rennes. Yves Bodénès, un militant communiste, trotskyste, a été arrêté, torturé et se demande bien ce que sont devenus ses camarades et surtout qui a bien pu les dénoncer.
En quelques lignes, l'auteur réussit à traduire toute l'horreur et toutes les souffrances endurées par ces jeunes se battant pour un idéal, risquant leur vie pour délivrer notre pays du nazisme. C'est à la fois impressionnant et très émouvant.
Enfin, il faut que je parle de Jean Dantec qui fut maire PCF de Saint-Denis pendant trente ans et qui est au plus mal. Justement, il faisait partie de ces jeunes Bretons en lutte contre l'occupant. Sa fille, Maryse, prof d'histoire tout juste à la retraite, décide de reprendre les études pour tenter d'obtenir un Master 2. Son sujet : la Résistance à Brest.
Cela tombe plutôt bien même si les recherches que Maryse effectue dans les archives de la presse locale risquent de révéler quelques secrets qui avaient été vite mis sous le tapis.
Trotskystes et Staliniens s'opposent aussi dans la Résistance et cela n'est pas nouveau. Marek Corbel a bien raison de mettre cela en scène, mêlant histoires familiales et révélations causées par les deux cadavres découverts à Brest en 2011. Il faut gratter dans les gravats de la rade pour y voir clair et ce livre le fait très bien avec une Sahliah Oudjani qui ne laisse pas indifférents ses collègues masculins.
Je remercie Marek Corbel qui m'a permis de découvrir Les gravats de la rade, un polar mêlant habilement passé et présent, les deux époques étant intimement liées.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Une chouette découverte.
C'était mon premier livre de l'auteur et j'ai passé un bon moment de lecture.

L'auteur propose un polar historique bien ficelé.

La construction narrative est intéressante. On alterne entre des éléments du passé et les enquêtes du présent.
On va suivre deux enquêtes distinctes qui, vous vous en doutez auront un point commun.
Et j'ai aimé la rencontre entre ces gendarmes très différents.
Sahliah est vraiment rigolote , pleine de peps et Laurent plus carré, ce qui permet de former un duo équilibré mais pas forcément dans les archétypes des binômes du polar.
D'autant plus qu'ils sont assistés de Rivoal.
Et il y a également Maryse, cette retraitée qui reprend ses études et prépare un mémoire en lien avec la résistance en Bretagne pendant la seconde guerre mondiale.

Tout ce beau monde va se lier et j'ai beaucoup aimé comment cela est amené.

De plus, j'ai appris certaines choses lors de cette lecture et c'est ça qui est passionnant avec les polars historiques.
L'auteur aborde un thème dont je n'avais jamais entendu parler et parfois je suis surprise de découvrir encore autant de choses sur cette sombre période.
Alliance, groupuscules, c'est très intéressant.

On sent la passion de l'auteur et le travail de recherches.
L'écriture est fluide et le style non dénué d'humour.

Il y a pas mal de personnages, de tenants et aboutissants mais l'on s'y retrouve et j'avais vraiment envie de connaître le dénouement de toute cette grosse enquête.

Bref, une lecture qui m'a captivée malgré une certaine densité.
J'ai aimé partager ce moment avec ces personnages bien dessinés.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le voisinage val-de-marnais qui avait été le sien pendant des décennies, avait nourri dans le cadre fraternel du parti et du syndicat, cette amitié virile, intime vestige dont seuls les vieux Staliniens pouvaient encore se vanter. L’immigration bretonne d’après-guerre sous l’égide du petit Père des peuples, avait consolidé les liens de prolétaires, déclassés, jetés sur les voies de chemin de fer par la crise agricole de la Libération.
(page 105)
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- C’est vrai que la vie est belle Commandant. Mais je doute que ce soit pour la perspective de la rade que vous soyez là ?
Toujours aussi venimeux. Le Bigouden à cette heure de la journée avait du répondant :
- Non Monsieur le Juge. En fait, plutôt là par rapport à ce qu’on peut trouver sous les gravats de cette rade.
(pages 181-182)
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Qu’allait-il advenir de cette soldatesque nazie ? Condamnée à capituler comme Von Paulus, et à collaborer avec les capitalistes occidentaux ? Ford et Krupp s’entendraient toujours sur le dos des travailleurs allemands et français.
(page 73)
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Chaque époque avait ses Roms, ses bougnoules, une invention de la bourgeoisie, du capital pour diviser les travailleurs. Les fondamentaux marxistes revenaient au galop quand elle n’y prenait pas garde.
(pages 32-33)
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- Le POI (Parti ouvrier indépendant), à Brest en 43 donc, ne souscrivait pas à la ligne communiste de Staline comme vous pouvez vous en douter. Pire, ils ont réussi à regrouper des soldats allemands dans leur action. C’est un élément complètement oublié.
(page 256)
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