Métastase

JB nous propose ici une longue nouvelle SF techno hyper originale blindée de références pop culture fort plaisantes (les capterez-vous toutes ?).
Il m'a complètement embarquée dans cet univers d'anticipation judicieusement construit entre réalité virtuelle et vraie vie future angoissante au réalisme époustouflant.

Le soin apporté à la mise en page et aux polices de caractères pour faire parler les différents protagonistes permettant une lecture immersive et très claire m'a comblée. L'alternance des narrations est osée, mais d'une fluidité sans pareille.

Cette histoire, autour de Timothée, un ado de 14 ans du futur, n'est pas seulement une tranche de vie futuriste, elle pousse notre réflexion sur les dérives actuelles liées au monde virtuel à son paroxysme.

C'est presque trop court tant c'est chouette et intense. C'est bien pensé, bien amené, bien écrit ; ça a vraiment tout pour plaire, je vous le dis.
J'ai passé un super bon moment et j'ai déjà bien hâte de retrouver la plume de JB pour un nouveau petit récit du même acabit sous son nouveau label "réalité future". C'est un auteur qui sort des sentiers battus possédant une véritable fibre artistique qu'il manie à la perfection pour nous divertir, mais aussi nous faire réfléchir. Je suis toutes ses parutions avec un immense plaisir. Ici, il a même pensé à un petit plus : une surprise postface charmante, qui m'a également beaucoup plu. Je vous laisse donc découvrir le tout à votre tour. Foncez !

Un très bon moment de lecture.

Cette nouvelle nous entraîne dans un monde assez noir, un futur vraisemblablement peu éloigné de notre temps. Tout est connecté, les gens sont fichés. Les habitants ont des malus et des bonus citoyens, des « notes » qui prennent en compte tout un tas de paramètres. Trop de malus et c'est l'exclusion vers un ailleurs, en dehors de la « cité ».

Tim est un jeune homme qui vit avec sa mère. Elle gagne peu d'argent, leur situation est précaire. Lui est complètement accro à un jeu vidéo nommé Eden.
C'est d'ailleurs lors d'une partie que débute ce récit qui nous relate la vie de Tim.

Un texte qui nous parle des « no life », des dangers de la surconnexion et de sa répercussion sur l'entourage.
Un univers noir et tourmenté, presque désespéré. J'ai envie de dire que ce texte ressemble à une mise en garde, il sonne comme un avertissement sur ce que nous pourrions devenir. Un avenir que l'auteur craint très certainement.

J'aime beaucoup l'écriture de Jean-Baptiste. Claire et sensible, elle nous conduit sans peine dans le monde que l'auteur a créé, un monde dont on ne ressort pas sans se poser de questions. Un monde qui, espérons-le, restera du domaine romanesque.

Une histoire bien conçue et maitrisée, complète et qui ouvre la porte à une certaine réflexion.

Nous sommes sur un roman très court, 86 pages.
Vous savez que c'est très difficile en si peu de pages de poser le décor, l'intrigue, le dénouement et la fin avec des personnages bien travaillés !

Oui c'est difficile, mais c'est un exercice dans lequel l'auteur excelle !! Encore une fois c'est une grande réussite.

Dès les premières pages nous sommes plongés dans son roman. C'est vrai que le titre fait déjà froid dans le dos. Métastase, ici META - STASE

Alors oui je vais encore vous parler de jeux vidéos , car nous sommes en pleine immersion avec Suzy, le "guide" virtuel de Tim, un jeune no-life dans un jeu très (trop) addictif.
Dans une société où les humains, selon leurs chiffres, ont le droit ou non de se rendre en ville, d'accéder à des lieux de culte, de voter, la réalité virtuelle prend ici le dessus.
Peut-être qu'elle peut nous offrir une seconde chance ?

C'est un roman douloureux qui vient nous secouer sur ce que pourraient devenir nos vies si le numérique prend le dessus.
Pleins de références, de sujets difficiles et de drames, ce court roman de SF est une réussite !!

Pour accentuer le rythme de lecture, chaque personnage du roman a sa propre typographie, qui lui correspond très bien. Nous n'avons pas de question à nous poser sur qui parle, réel, irréel ?

Entre réalité et virtuel, un va et vient ou l'un prendra le dessus sur l'autre, mais lequel ?

J.B van Dyck est un auteur à suivre que j'apprécie tant par sa plume que par son esprit.

JB van Dick c'est un auteur qui excelle en roman d'anticipation, cette nouvelle là ne fais pas exception !

Métastase, c'est une réflexion courte mais intense, poussée, sur l'utilisation des technologies et ses dérives dans un avenir qui pourrait ne pas être si lointain. J'avoue, le début m'a fait peur : un ado plongé dans un jeu de réalité virtuelle, le vocabulaire exactement adapté à la scène (un univers de gamer qui me déplait dans la vraie vie...), je me suis dis "ah ! comment vais-je vivre cette lecture? Et en fait, j'ai une totale confiance en cet auteur qui m'a emmenée là où il voulait malgré mes réticences.

J'en sors encore une fois secouée de cette analyse sociale encore et toujours si juste, si effroyablement plausible, cette vision terrifiante de vérité pour un avenir qui sait …malheureusement réellement probable. 

Le titre prend tout son sens dans sa police scindée en deux, de même que par son explication immédiate. Tout comme l'auteur s'est appliqué à identifié les personnages par une police spécifique pour une meilleure fluidité de lecture. Une plume toujours marquée par sa signature lexicale riche, une relation aux mots à la fois simple mais complexe.

Métastase.
C'est, par définition, une tumeur formée de cellules cancéreuses venant d'une tumeur dite primitive. Elle va se fixer sur une autre partie du corps via les vaisseaux lymphatiques ou sanguins.
Bref, elle va coloniser une autre contrée.

Dans Métastase, c'est le virtuel qui va aller métastaser la réalité. Cette virtualité si douce et euphorique se révèle d'autant plus cruelle que la réalité est difficile.

JB nous raconte un futur qui n'existe pas. Enfin, pas encore... Mais pour combien de temps ? C'est ce qui fait froid dans le dos quand on y pense. Que ce futur approche doucement mais sûrement.

La plume est toujours aussi plaisante et la mise en page n'est pas en reste ! C'est vraiment un ouvrage à découvrir.
JB use à nouveau de son style si particulier. Si original. Je ne peux que vous le conseiller.