Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Lu à deux enfants de six et trois ans, le livre a plu par ses dessins et ses couleurs. La thématique a parlé davantage au plus âgé des enfants, et le format court de l'histoire permet une lecture à tout moment de la journée.
Voici deux personnages, Miko et Mila, stylisés de façon géométrique et simple, qui sortent de leur maison bien ordonnée et qui, après avoir visité leur jardin morne, traversent un long tunnel sombre. Au bout de celui-ci, c'est la ville, en noir et blanc, toute en lignes verticales et horizontales ; Miko et Mila y trouvent toutes sortes de déchets qu'ils entassent et qu'ils promettent bientôt au recyclage, grâce à une étonnante machine faite de tuyaux colorés. Alors la vie reprend, le compost fait son oeuvre et la luxuriance s'invite dans le jardin de Miko et Mila.
D'un point de vue graphique, le livre est très agréable à parcourir. D'abord dominées par le noir et blanc, les pages se parent peu à peu de couleurs brutes, autonomes des traits qui devraient les contenir, avant que de les surpasser et de les faire oublier au lecteur. Dans une courte postface, l'autrice
Isaure Fouquet indique s'être inspirée de l'art brut de
Jean Dubuffet et du pointillisme du Japonais Kusama. Quant au texte, une attention toute particulière a été portée à son rythme. Les rimes, tout spécialement, apportent une musicalité qui rendent la lecture agréable. La thématique du livre, qui répond aux défis contemporains, pourra, là aussi, rencontrer chez le lectorat, jeune ou moins jeune, une audience attentive. le message est optimiste, car l'action est à la portée de tous. La découverte du monde et sa protection nécessaire qui en découle portent ainsi en elles les germes d'une régénération non seulement salvatrice, mais aussi esthétique.