AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782362794292
Alma Editeur (29/08/2019)
2.25/5   4 notes
Résumé :
Lorsqu’il arrive sur la plage, Roland reconnaît tout de suite Irène, allongée sur le dos, les yeux protégés du soleil par le roman qu’elle est en train de lire. Voici deux ans qu’ils ont rompu. Roland rebrousse aussitôt chemin. Il se réfugie dans la maison familiale, toute proche, son Éden, là où veillent l’enfance, mille et un souvenirs et Ariane, sa nouvelle amie. Trop tard.
C’est à dessein qu’Irène est revenue à Saint-Voran. De son amour avec Roland, elle ... >Voir plus
Que lire après Mort d'un requin-pèlerinVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique. Je l'avais sélectionné car j'apprécie le catalogue de cette maison d'édition, et car la quatrième de couverture m'intéressait (pour le lien qui peut se tisser entre ce qu'écrit un auteur et sa propre vie)
En temps normal, je n'aurais pas poursuivi la lecture d'un tel livre au-delà du premier chapitre tant la lecture m'était désagréable. Là, j'ai fait l'effort pour honorer ma promesse de chronique. Et ça a été laborieux tout du long.
Du point de vue de la forme, déjà. le style est à l'opposé du simpliste « sujet-verbe-complément ». C'est louable, mais c'est beaucoup trop tiré vers l'autre extrême. Ça se veut riche et complexe, probablement pour coller à l'esprit torturé des quatre principaux personnages. Ça aurait pu être intéressant s'il s'était adapté au caractère de chacun des comparses (la narration change elle-même de point de vue) mais non, ou alors à la marge (ou alors nos amis sont aussi affreusement torturés les uns que les autres). Surtout, l'abus de mots exagérément savants par rapport aux situations qu'ils décrivent, la longueur interminable de certaines phrases ou blocs de texte, la ponctuation anarchique et les fréquentes coquilles obligent parfois à plusieurs relectures avant de saisir le sens. Passer quinze minutes avant de comprendre que sur les trois pages qui viennent de défiler, le personnage a simplement ouvert un placard, ça m'énerve. Heureusement, les dialogues, par leur extrême platitude (niveau feuilleton TF1), offraient un repos bienvenu dans la lecture.
J'ai malgré tout fait l'effort de m'accrocher et de suivre, en espérant que le fond soit plus riche. Je l'ai trouvé pire. Il n'y a rien. Les personnages, d'un égocentrisme démesuré, sont dévastés par des histoires d'amour dignes d'amourettes de collège (pour des adultes qui se veulent savants, ça emporte difficilement mon empathie). L'intrigue est presque absente tellement elle est mince : il m'a fallu une centaine de pages avant de bien comprendre le tableau initial, et à partir de là, aucune envie de connaître le dénouement. J'ai poursuivi en espérant une surprise. Mais rien. Rien d'autre qu'une autobiographie qui sonne presque comme une ultime mise à distance du lecteur moyen, en lui rappelant qu'il est étranger à l'histoire qu'il vient d'achever, trop propre à l'auteur.
Je suis peut-être passé à côté de quelque chose. Mais un bouquin qui exige d'être à 200% de mes capacités cognitives pendant toute la lecture, j'ai peur de repasser à côté à chaque relecture.
Commenter  J’apprécie          50
J'avais repéré ce titre dans le flot de la rentrée littéraire avec son titre accrocheur, une région (La Bretagne) que je méconnais et un éditeur (Alma) dont je scrute les parutions souvent excellentes par leur singularité (gros coup de coeur pour Olivier Liron). de plus j'ai reçu cet ouvrage dans le cadre du masse critique de la rentrée littéraire, toutes les planètes étaient donc alignées pour passer un excellent moment.
La déception a été à la hauteur de l'attente et je dois le confesser, quitte à perdre tout crédit pour les futures masses critiques, je ne suis pas allé au-delà du troisième chapitre.
Style ampoulé, phrases interminable, présence excessive de la virgule, description excessivement décrites, l'auteur m'a laissé à quai (pour faire un sale jeu de mot).
Dans la quatrième de couverture, l'éditeur nous apprends que « l'auteur a interrompu ses études de droit pour se consacrer à l'écriture ». On ne peut pas le nier la technique d'écriture est là mais le discours mériterait, à mon humble avis, d'être allégé à l'instar de ses collègues de la même maison (Pierre Raufast et Thomas Vinau). C'est certainement je l'espère qu'un premier rendez-vous manqué...
Commenter  J’apprécie          40
Je me suis accrochée.. à la barre, puisque Théophile Boyer, un peu marin lui-même, file souvent la métaphore marine, mais en vain, j'ai vite lâché prise. Attirée par ce titre magnifique, j'ai ouvert le roman avec des envies de paresse bretonne. L'écriture, loin d'être fluide ou reposante, m'a au contraire obligée à s'employer pour avancer un peu ; un vocabulaire désuet (et je visualise le dictionnaire des synonymes bien en évidence sur la table d'écriture), des dialogues mal écrits tirant vers le roman sentimental, des tournures lourdes... Et l'intrigue ? Effacée sous ces mots qui pèsent une tonne plus quelques coquilles, devinée et c'est assez (sans mauvais jeu de mot cette fois). Mais ajouter une note d'intention en toute fin de roman, n'est-ce pas confesser un peu de son échec ? Les mots parlent d'eux-même, vous émeuvent ou se taisent, et échouent sur la plage tels des requins-pèlerin...
Commenter  J’apprécie          22

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Assise sur le muret du lavoir, Irène observait sans désir le fond du bassin lézardé, changé par l’abandon en étang charbonneux. Où étaient lavées autrefois d’austères robes, coassaient maintenant des batraciens; où les femmes lessivaient leurs lingeries, des nuées de moustiques bourdonnaient au-dessus d’eaux gélifiées. Elle en écrasait certains, venus sur sa peau. Du reste, elle fumait seule une cigarette, étonnée par l’inanité du retour à Sant-Voran, mais heureuse d’être parvenue à semer Félicien qui ne connaissait rien au Finistère, n’était le varech, le kouign-amann, les crêpes, les phares, les pruneaux et les ronds-points. Rien n’échappait, autour d’elle — ni les maisons pelotées, volets azur, ni les jardinets aux mauvaises herbes—, à Roland Mespart, dont l’omniprésence, pourtant, s’était avérée stérile jusqu’ici. L’absence de regrets, à leur arrivée à Sant-Voran, l’avait désemparée. Elle s’était attendu à ravoir des fantômes, à buter, au détour d’une rue, sur les stigmates d’une lutte en cours d’oubli, à éviter d’anciennes tentations, à tenir la chronique d’insuccès, de hontes resurgies, d’une rupture encore nette; elle ne se rappelait, de fait, que des souvenirs ordinaires, flous, issus de soirées banales. Même une page facebook l’eût mieux réintroduite dans sa vie, pensait-elle. Elle croyait déterrer leur amour, au point qu’il reverdît, elle se laissait distraire par des détails dont l’existence, jusqu’ici, ne l’avait pas marquée: une inscription saugrenue sur un mur, un drageonnement fissurant un pavé, la texture du suroît, la rencontre d’eaux douces et saumâtres, un passant intriguant, le chat rayé près d’un vase et la pancarte où s’annoncent, sur le parking, les prix des pizzas à emporter. Si le décor demeurait inchangé, la carence du rôle principal mutait la pièce en coquille dont le vide dévoilait la structure; exit Roland, régnait l’insignifiant. De sorte que, de l’ombre dont il recouvrait tout, il ne subsistait, à présent qu’elle était dissipée, qu’un matériau brut et illisible comme, sous une bûche soulevée, la terre vermoulue d’insectes. Or l’étrange décalage, quasi topographique, qu’entretient le passé avec le présent, à Sant-Voran, n’arrangeait pas l’affaire d’Irène, dont les délais se resserraient. À ce rythme, le livre serait inachevé quand viendrai l’hiver et elle manquerait les gains échus au terme de l’ouvrage infaisable que Félicien (inapte à concevoir qu’elle était, plus qu’aucun auteur, faillible) lui avait ordonné de produire. L’été reculait mais sa mémoire, condensée à Sant-Voran, retenue par ces callosités auxquelles le temps donnait chair, contractait depuis trois jours sa prose comme en un entonnoir, si bien que les mots surgissaient trop lentement, et qu’ils touchaient la page filtrés, délavés, figés — impossibles à tenir.
Commenter  J’apprécie          00
Elle, il ne l'avait pas reconnue depuis plus d'une seconde qu'il avait déjà pressenti, avec une justesse que sa détresse rendit prémonitoire, qu'il en mourrait, tôt ou tard. Aussitôt, il rebroussa chemin, en proie à une confusion si extrême qu'il ne se rendit pas compte que c'était sa lâcheté qui le faisait s'enfuir.
Commenter  J’apprécie          40

autres livres classés : bretagneVoir plus

Lecteurs (13) Voir plus



Quiz Voir plus

A l'abordage : la mer et la littérature

Qui est l'auteur du célèbre roman "Le vieil homme et la mer" ?

William Faulkner
John Irving
Ernest Hemingway
John Steinbeck

10 questions
504 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , mer , océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}