Une pièce difficile à trouver, qui est pourtant l'oeuvre d'un des grands dramaturges de la littérature italienne, qui, de plus, a vécu à Colmar et songeait à se fixer en France, avant la Terreur. Nous sommes au dix-huitième siècle et la forme rappelle pas mal le théâtre classique et, dans l'ensemble les quatre unités sont respectées. Je crois que la pièce est néanmoins écrite en hendécasyllabes (onze pieds), donc pas de césure à l'hémistiche (en même temps, c'est de l'italien et pas du français). En dehors d'
Ovide, c'est à ma connaissance un des rares textes littéraires à s'emparer du mythe de
Myrrha, fille du roi de Chypre et dont la mère, Cenchréis, a osé dire qu'elle était plus belle que Vénus elle-même. La famille encourt évidemment la vengeance divine, mais je n'en dis pas plus. Alfieri lui-même se sentait poursuivi dans sa vie par les Furies, qui lui donnaient un tempérament colérique. Une pièce efficace sur un sujet hors des sentiers battus, une vision funeste des passions qui détruisent l'humanité en commençant par l'innocence.