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EAN : 9782413075370
135 pages
La Croisée (07/09/2022)
2.93/5   15 notes
Résumé :
C’est une guerre mystérieuse. Une guerre aux règles absurdes, soudaine, menée par des autorités inquiétantes, une guerre violente qui confine notre héros seul chez lui, avec sa mère.
C’est un pays inconnu, qui pourrait être partout, contaminé par un air « mauvais ». On y parle une langue non autorisée, qui se désagrège.
C’est un territoire dans lequel naît un amour interdit, romantique, enfiévré.
C’est un couple de garçons qui trouve le courag... >Voir plus
Que lire après Napalm dans le coeurVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Il y a quelques jours, dans une chronique consacrée au très beau roman d'Alyson Hagy, Les Soeurs de Blackwater, je parlais du véritable délice que pouvait constituer le fait de ne pas tout saisir d'une histoire qui nous était racontée,
de la joie de se laisser porter,
du plaisir de ne pas forcément comprendre.


Mais alors que je referme Napalm dans le coeur de Pol Guasch, je dois avouer que mon assertion a ses limites. Entre le fait de ne pas tout saisir et celui de ne pas saisir grand-chose, il y a un pas que j'ai souvent eu le sentiment de faire au cours de ma lecture.
Heureusement, la langue – sublime, pleine et terrible – parvenait chaque fois à sauver l'ensemble, mais c'est sur un sentiment des plus mitigés que je termine ce texte résolument original.


Je suis tombée sur ce texte un peu par hasard, lors de mon dernier passage à la librairie. Je voulais lire quelque chose de différent, vivre une « expérience de lecture » comme on dit, me lancer dans quelque chose de plus ardu peut-être que ce que j'avais lu dernièrement, quelque chose de déstabilisant.
J'ai été attirée par sa très belle couverture d'abord,
par le fait que l'éditeur parlait de ce livre comme d'un « roman en fragments » ensuite
et par les quelques citations dithyrambiques jetées sur le premier rabat.
En le feuilletant, j'ai découvert quelques photos, des titres de chapitre puissants et des croquis audacieux. Et c'est tout naturellement que j'ai pensé : ce livre est pour moi.


J'ai immédiatement été saisie par la beauté de la langue de Pol Guasch, son audace, sa sensibilité et sa poésie. Il y avait quelque chose de lancinant dans les mots mis les uns à côté des autres, quelque chose de très puissant, difficilement traduisible en mots. Et puis les chapitres s'enchainaient dans une rengaine sauvage impossible à lâcher. Comme si l'auteur avait jeté un sort aux bribes de récit qu'il nous donnait à lire.
Une incantation qui les liait à notre âme avec des cordes de feu.
Cela me plaisait infiniment.


Pourtant, plus le récit avançait, plus je me sentais perdue. Je ne comprenais pas toujours (voir jamais) le lien entre les titres des fragments et les morceaux de texte situés à leurs pieds, je ne voyais pas l'intérêt des photographies choisies et surtout : je me perdais de plus en plus souvent dans le récit.
J'en percevais l'essentiel bien entendu – le sens général, la fuite des personnages, les aléas rencontrés – mais je peinais à saisir le sens profond, goûter la substantifique moelle du texte. Je me surprenais à trouver l'auteur de plus en plus prétentieux, prisonnier d'une langue sublime certes, mais résolument inaccessible.


Je le réalise maintenant, je suis probablement passée à côté de beaucoup de choses.
Mais le désir m'a quittée et j'ai perdu toute envie de me replonger dans les mots de Napalm dans le coeur, si grandioses soient-ils.
Lien : https://www.mespetiteschroni..
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J'ai trouvé cette lecture pour le moins difficile d'accès et troublante, voire dérangeante. le premier roman de Pol Guash, lauréat du prix du Premier Roman Anagrama en 2021 est une oeuvre hors norme. L'auteur nous plonge en pleine guerre. Les habitants sont isolés et confinés. le personnage principal vit avec sa mère dans un village quasiment déserté. Une nouvelle langue y est parlée et l'ancienne n'est plus autorisée. Alors que le quotidien se désagrège, son amour naît pour Boris. Ce jeune couple de garçon finira pas fuir, avec un bagage bien encombrant. Trouveront-ils leur salut ?

Pol Guasch nous propose une dystopie cauchemardesque, tout en étant poétique. Cette ambivalence n'a pas été sans conséquence sur l'appréciation de ma lecture. La structure du roman a fini de me perdre. Il y a certes une continuité chronologique dans le récit mais ce n'est pas vrai pour tous les chapitres. Certains se suivent et d'autres semblent être des bribes d'histoire, de souvenirs, aussi fugaces que des étincelles. Tous les très très courts chapitres, alternent avec des passages hors du temps, des courriers du personnage principal à l'objet de ses désirs ou encore des photos.

Mon avis est plus que mitigé. Je pense que ce livre est d'un niveau littéraire qui n'est pas le mien, ce qui m'a empêché de l'apprécier à sa juste valeur. Je suis très curieux d'avoir votre opinion après votre propre lecture.
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C'est une guerre mystérieuse. Une guerre aux règles absurdes, soudaine, menée par des autorités inquiétantes, une guerre violente qui confine notre héros seul chez lui, avec sa mère.
C'est un pays inconnu, qui pourrait être partout, contaminé par un air « mauvais ». On y parle une langue non autorisée, qui se désagrège.
C'est un territoire dans lequel naît un amour interdit, romantique, enfiévré.
C'est un couple de garçons qui trouve le courage de fuir de « l'autre côté », lesté d'un héritage lourd à porter.
C'est une dystopie à une époque étrangement actuelle.
C'est un livre poétique. C'est un livre politique.

S'il y a bien un mot pour qualifier NAPALM DANS LE COEUR de Pol Guasch, ça serait «complexe».
On suit les mésaventures d'un protagoniste sans nom et de son amant Boris après une promesse faite à sa mère.
Le contexte est assez mystérieux: tout ce que nous savons c'est que l'histoire se passe après un évènement (guerre? Épidémie?) et que les gens sont confinés chez eux.
La structure du texte, partagée entre deux temporalités, renforce encore plus le sentiment de confusion au fur et à mesure que l'histoire se développe.
Ce qui m'a le plus dans ce livre, c'est la musicalité des lettres que notre protagoniste écrit à Boris et grâce auxquelles nous suivons leur voyage.
Pol Guasch signe ici un roman des plus plus étranges, avec des passages qui vous feront grincer des dents.
J'aurais aimé en dire un peu plus sur ce mastodonte qu'est ce livre mais j'ai vraiment eu du mal à le finir.
Heureusement que les chapitres étaient très courts et que la prose était relevée par les réflexions/désillusions poétiques de l'auteur.

Merci à Netgalley France et aux éditions La croisée pour ce service de presse.
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"Napalm dans le coeur" est un roman mystérieux, poétique, qui ne vous donnera pas toutes les réponses. le jeune héros vit seul avec sa mère, dans une ville désertée et malade après... après quoi ? Une guerre ? Une catastrophe naturelle ou industrielle ? La vie s'écoule lentement, les lettres à Boris nous en apprennent un peu plus sur une histoire d'amour difficile à cerner. Et puis les décisions s'enchaînent, et avec elles les conséquences à affronter. Partir, mais pour aller où ? Rouler vers quoi ?

La langue est belle, et doit l'être encore plus en version originale : c'est le genre de roman pour lequel on se dit qu'on pourrait le relire, dans quelque temps, et voir des choses qui étaient passées inaperçues la première fois. J'aurais aimé avoir la version papier entre les mains, car il y a également des photos disséminées tout au long de l'ouvrage.

Plusieurs fois, j'ai eu l'impression de toucher à la fin, et je me disais "oh non, il ne faut pas que ça se termine là-dessus !" car je voulais toujours en savoir plus. Mais la fin arrive, et il faut accepter avec elle de ne pas avoir toutes les clefs.

En tout cas, une chose est sûre : je ne verrai plus jamais les bassins de poissons de la même manière.
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Sur un territoire inconnu, une guerre mystérieuse a éclaté contaminant l'air ambiant.

À la suite de ce jour maudit, les habitants se retrouvent confinés chez eux.

“ le mal du monde est déjà fait. ”

Une nouvelle langue apparaît.

“ Ils parlaient la langue qu'ils voulaient qu'on parle et que nous ne parlions pas. ”

Et au milieu de ce chaos la naissance d'un amour interdit.

“ Sa façon de m'aimer, parfois, m'effraie. Lui est brutal, et moi je me laisse seulement emporter par ce qu'il me fait, par sa façon de me serrer dans ses bras, de me balloter, de me faire monter, descendre, de me faire tourner et de me mettre face à lui. Tous deux en sueur et en silence. ”

Pol Guasch nous plonge dans une dystopie hors norme où la poésie s'invite au milieu du chaos, où certains se raccrochent à l'amour par effraction pour croire encore au lendemain espérant fuir la solitude et cette ambiance mortifère.

Un récit non linéaire, fragmenté entre passé et présent vers un futur incertain.

Un récit court, qui avance comme un compte à rebours vers demain, le premier jour du reste de leurs vies.

Une échappée livresque à la fois brutale et lyrique, où l'amour semble être le seul espoir de survie pour ce jeune homme confronté au déclin du monde.

Napalm dans le coeur risque d'éblouir de nombreux lecteurs pour qui saura apprécier le style singulier de Pol Guasch.
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critiques presse (2)
LeMonde
18 octobre 2022
Mais quelles choses ? C’est tout l’objet, toute la beauté de Napalm dans le cœur, premier livre, électrisant, de Pol Guasch, sorte de roman post-apocalyp­tique transfiguré en un long poème épique. Car à la linéarité de la narration et à la clarté du ­récit, le romancier catalan, né en 1997, a préféré les va-et-vient de la poésie.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
04 octobre 2022
De brefs chapitres titrés «le murmure», «la promesse» ou «l’infini» dessinent des paysages de bout du monde. Y surgissent quelques beaux geysers : «mon fils, le feu est toujours en moi : comme si j’avais du napalm dans le cœur».
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Une chouette me contemplait, de haut en bas. Dans son regard je me suis vu innocent et inutile, pointant mon couteau contre un dieu quelconque. De honte, j’ai fermé les yeux. Comme lorsqu’enfant je rentrais à la maison, le soir. Je retrouvais maman fatiguée et implorais : « Maman, la honte », et elle répondait « tu la ressentiras toujours, et tu ne vivras que si tu sais faire en sorte qu’ils aient honte, eux, en voyant que tu entretiens la tienne, que tu vis avec elle comme tu le ferais avec un autre bras ou une autre jambe ou un autre œil ».
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Chaque journée était un puits de vie qui s’éclairait par le fond et déversait de la lumière : pour y voir nous devions plisser les yeux. Nous nous disions bonjour de nos fenêtres en cachant nos corps derrière le rideau. Seules les mains restaient visibles et, exceptionnellement, nous jetions un œil sur les jardins délaissés. Les trottoirs étaient tapissés d’un pollen phosphorescent qui rappelait la poudre qu’on répand aux coins des rues pour éloigner les chiens.
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Cette maison. Cette mère. Cette forêt. Boris. Ces lettres. Ces porcs. Ces journées. Ce monde qui pourrit à force d’être tranquille. Un renard, agile, m’a suivi. Je me suis assis au bord de la rivière, sur un tronc poli par les hommes et les femmes qui ont fait comme moi, un instant. J’ai commencé à énumérer les idées que je n’avais pas eues avant. Un, je n’ai pas le sentiment d’avoir été enfant un jour, et je ne sais pas pourquoi.
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Ici, dans le monde réel, quelque chose arrivera et je ne sais pas ce que ça sera. Je voudrais toujours le savoir et je ne le sais pas. Mon père me disait déjà, en caressant une corde, que nous devions rester toujours attentifs aux pistes que l’avenir nous donne. Que nous n’avons qu’à les lire.
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Avant de reprendre la route, je suis allé recouvrir maman et cacher son visage. Grand-père disait toujours, lorsqu'un porc ou une poule naissait, que naître est comme cueillir une fleur, car elle commence à mourir dès l'instant où on la coupe, même si elle semble regorger de vie. Mais il ne parlait pas du spectacle d'une fleur morte, de sa façon de devenir de l'engrais une fois qu'elle est fanée. Il récitait qu'aimer, au contraire, c'est contempler une forme sans la cueillir, sans arracher les racines : la regarder et se perdre dedans sans y toucher.
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