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EAN : 9782226076274
356 pages
Albin Michel (19/01/1996)
4/5   2 notes
Résumé :
La naissance de la science moderne a profondément déstabilisé l'équilibre multi-séculaire de la pensée occidentale. L'alliance fructueuse entre la réflexion grecque et la tradition chrétienne se trouvait tout à coup rompue. Certains grands esprits ont refusé d'en rester à ce constat de divorce. Ils ont tenté une oeuvre de réconciliation fondée sur la certitude que la science ne pouvait être le dernier mot de la sagesse. Ainsi est apparu ce qu'on appellera au XIXe si... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Et Sophia ? Elle n'est point l’Âme du Monde, mais entretient des rapports personnels avec Dieu et avec la création, particulièrement avec l'homme, avec l'histoire de l'homme et sa méta-histoire. Âme du Monde et Sophia indiquent toutes deux la présence à demeure, dans le monde créé, d'un souvenir, d'une trace du plan organisateur des dessins - et des desseins - du Grand Architecte de l'Univers. C'est Sophia, qui parle d'elle-même dans la Bible (les Proverbes et le Livrede la Sagesse) :

Le Seigneur m'a engendrée, prémice de son activité, prélude à ses œuvres anciennes. J ai été sacrée depuis toujours, dès les origines, dès les premiers temps de la terre. Quand les abîmes n'étaient pas, j'ai été enfantée, quand n'étaient pas les sources profondes des eaux [...]. Quand Il affermit les cieux, moi, j'étais là, quand Il grava un cercle face à l'abîme [...]. Je fus maître d'oeuvre à son côté, objet de ses délices chaque jour, jouant en sa présence en tout temps, jouant dans son univers terrestre ; et je trouve mes délices parmi les hommes (Proverbes, VIII, 22-31).

Et c'est d'elle encore qu'il est dit:

Elle est un reflet de la lumière éternelle, un miroir sans tache de l'activité de Dieu et une image de sa bonté. Comme elle est unique, elle peut tout ; demeurant en elle-même, elle renouvelle l'univers (Sagesse, VII, 26-27).

C'est à elle, non pas à une personne humaine, que sont consacrées la Sainte-Sophie de Constantinople (537) et celle de Kiev (1037). Sans retracer ici l'histoire de la sophiologie, mentionnons au moins saint Bernard, ne serait-ce que, paradoxalement, en raison de son peu de goût pour ce qu'on appellera la théosophie ; saint Bernard qui, comme l'a fait remarquer judicieusement Gilbert Durand, a le mieux exprimé, dans ses sermons (cf surtout 1e sermon pour l'Avent, 1e sermon surl'Epiphanie, 25e sermon sur le Cantique des Cantiques), « la nécessité sophianique de l'obombrement », Dans des commentaires sur Isaïe (XIX, 1) et Luc (l, 26-38), il écrit que la lumière incréée, étant inaccessible, a besoin d'un « nuage léger et translucide» pour se réverbérer. Et Bernard retrouve l'inspiration de la Sourate de Lumière quand il nous enseigne que « Dieu s'est en quelque sorte placé dans une lanterne en prenant un corps glorieux », On conçoit dès lors que Sophia soit bien typifiée par la Vierge Marie du christianisme, comme aussi par la Vénus antique". (pp. 94-95)
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Dans la genèse de la Naturphilosophie comme de la théosophie occidentales modernes, Paracelse a joué un rôle déterminant. Tandis que selon la tradition néoplatonicienne le premier principe divin s'abaisse jusque dans la matière par une série de degrés, la Nature selon Paracelse est plutôt épiphanie branchée directement sur la toute-puissance divine. Mais Paracelse partage avec le néoplatonisme une conception qualitative du temps, toute chose individuelle possédant son rythme propre.

Il distingue deux ordres de réalité supra-sensibles, ou « lumières». Il y a la «lumière de la Grâce », d'ordre spirituel, monde divin auquel est relié l'homme par son esprit immortel. L'autre «lumière», ou philosophia sagax, celle dite « de Nature» et qui n'est pas la voie intellective des scolastiques, est présentée par Paracelse comme puissance autonome de révélation. Entre les deux il place un troisième lieu ou terme, l'« astronomie» ou « astrologie». Tout ce qui concerne les règnes minéral, végétal, animal, ainsi que la biologie et la psychologie humaines, ressortit à la lumière de Nature et constitue un immense réseau de rapports analogiques.

Ainsi, il y a des correspondances entre planètes, métaux, parties du corps humain. Surtout, par ce qu'il appelle la « chimie» - et qui exprime une conception alchimique du monde -, Paracelse entend un instrument de connaissance de l'univers entier et de l'homme. Tout, y compris les astres, a été créé « chimiquement », continue à évoluer de façon « chimique ». Une alchimie se trouve ainsi reliée organiquement à l'astronomie, à l'astrologie, à toutes les sciences. (pp. 10-11)
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