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EAN : 9782359736335
216 pages
Ravet-Anceau (12/05/2017)
3.71/5   7 notes
Résumé :

À Bruxelles, alors que la journée sans voiture l’exaspère, l’inspecteur Robert Verhulst est envoyé au temple des ‘Passions humaines’. Un foie humain rongé par l’alcool orne l’œuvre de Jef Lambeaux. Plus tard, c’est le mausolée de Goblet d’Alviella, érigé par le même artiste, qui se voit décoré du corps torturé d’une lesbienne. Individu malade, fanatique du sculpteur ou grand juge des vices humains ? Robert peine à établir le profil du tueur. Tout s’accélère ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un policier bruxellois que je recommande aux étrangers qui veulent se plonger dans une ambiance belge, et aux Belges qui veulent découvrir le sculpteur Jef Lambeaux. Lecture plaisante, avec des frissons en seconde partie, mais la facture est classique: un inspecteur bourru-mélancolique-alcoolique, sa jeune adjointe dynamique-amoureuse, un psychopathe qui-fait-du-mal-parce-qu'il-a-été-maltraîté-dans-son enfance.

Une fois de plus, mon ami Jean-Pierre (kielosa) m'a donné un bon plan de lecture en me faisant découvrir l'auteure belge Muriel Monton au travers de sa critique de « L'antiquaire des Marolles ».

« Pulsions » se passe à Bruxelles où l'inspecteur Robert Verhulst et son adjointe Lila enquêtent sur quelques meurtres mis en scène de sanglantes manières avec en fil rouge (si je peux dire) le sculpteur Jef Lambeaux. J'avoue que son nom m'était sorti de la tête, bien que je connaissais une de ses oeuvres majeures, les « Passions humaines », un immense entrelacement de personnages nus abrité dans un pavillon dessiné par Victor Horta dans le parc du Cinquantenaire à Bruxelles et dans lequel Muriel Monton cachera son premier bout de cadavre. Ce pavillon est bien connu pour être très souvent fermé. L'auteur fait dire à un gardien de musée du Cinquantenaire qu'il faut en chercher la raison dans le fait que l'on n'y a pas prévu de toilettes pour les gardiens ! Une légende urbaine, vraisemblablement, ou alors… une histoire belge ! À ce propos, j'invite les Belges à aller lire l'histoire du pavillon; ils y apprendront entres autres que le roi Baudouin en avait fait don au roi Khaled d'Arabie Saoudite pour y installer un musée d'art islamique aux abords de la Grande mosquée. Cela impliquait le démontage des « Passions humaines »…

D'autres oeuvres de Jef Lambeaux (mais pas son Brabo d'Anvers, snif) jouent un rôle dans le roman, je vous laisse découvrir lequel…

Je me suis régalé de la belgitude de ce texte, autant présente dans les touches d'ambiance (ahhh… les dimanches sans voitures à Bruxelles…) que dans l'esprit des personnages (voyez dans les citations la scène où Robert découvre un vol-au-vent « revisité » dans un restaurant chic). Au début de ma lecture, j'aurais été tenté de dire que c'était le seul intérêt du texte, la structure de l'intrigue étant assez commune. Mais j'ai changé d'avis plus loin, en sortant d'un rythme ronronnant pour entrer dans un rythme plus prenant et frissonner à la lecture des méfaits sadiques du criminel. Par ailleurs, la langue est certes imparfaite, mais cela ajoute à la belgitude; je pardonne volontiers !

Un bon moment de lecture, donc, que je recommande à des amateurs d'ambiance belge plus qu'à des amateurs de romans policiers. À ces amateurs d'ambiance belge, j'en profite pour recommander « Le couteau de Jenůfa » de Xavier Hanotte, qui est un écrivain belge plus confirmé; ce récit-là n'est pas non plus pour les grands amateurs de policiers, mais on y parle de la fusion de la police et de la gendarmerie, on y voit un inspecteur francophone et son adjointe flamande, etc.

PS: un érudit parmi vous peut-il me confirmer qu'il existe bien plusieurs sculptures de Jef Lambeaux qui s'intitulent « Le baiser » ? Ai-je bien compris qu'il en existe une toute sage qui est exposée à Anvers et une autre nettement plus érotique qui correspond à la description du chapitre 17 ?
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L'inspecteur Robert Verhulst est de fort méchante humeur. A Bruxelles, nous sommes le dimanche 21 septembre. Un dimanche sans voitures ! Robert a horreur du dimanche sans voitures ! Il repense à tous ces imbéciles de cyclistes qui s'imaginent que la route leur appartient et qui font n'importe quoi !
Sa vieille voisine, à la voix criarde, incroyablement horripilante, ne cesse d'appeler son chat… qui ne montre pas le bout de ses moustaches. Ses voisins de la famille modèle ne vont pas tarder à sortir leurs vélos.
Verhulst veut échapper à toutes ces horreurs. Une seule solution : quitter Bruxelles avant l'heure fatidique qui interdit aux automobilistes de circuler. Il s'en irait bien faire un tour à la côte, manger une tomate-crevettes… Avec frites, bien entendu !
Il prend ses clés de voiture, rallume son GSM… Il vibre ! Saleté ! Un message de Marc Verplaets, son ami, médecin légiste : « Rappelle stp ». Son dimanche est foutu ! Hé, merde !!!

Critique :

C'est le deuxième polar de Muriel Monton que j'ai le plaisir de lire, après l'excellent « L'antiquaire des Marolles ». C'est un plaisir de retrouver l'inspecteur Robert Verhulst et sa jolie coéquipière, Lila, amoureuse de son Nathan-ceci, Nathan-cela, ce qui n'est pas tout-à-fait du goût de Verhulst. Serait-il amoureux de sa collègue « marocaine » ?

Dans cet ouvrage-ci, on découvre pourquoi il règne une telle animosité entre Robert et « son » juge d'instruction, Martin de la Hussière…

C'est aussi l'occasion de découvrir l'oeuvre de Jef Lambeaux, grande vedette de la sculpture à son époque, largement oublié aujourd'hui alors que nombre de ses oeuvres ont essaimé tant à Bruxelles qu'en Flandre ou en Wallonie.

Je me demande si le nom de la spécialiste en terrorisme auto-proclamée, Dominique Monique, ne serait pas une allusion au grand spécialiste (aux multiples spécialités) que l'on voit sur les plateaux belges de RTL-TVI, Claude Moniquet, que l'on retrouve aussi dans une certaine presse « populaire »… Il est le cofondateur et directeur de l'European Strategic Intelligence and Security Center5, société d'analyse stratégique et d'intelligence économique basée depuis 2002 à Bruxelles. (Wikipédia) N'y aurait-il pas là une curieuse ressemblance avec la boîte de madame Dominique Monique ???

Petit bémol à la lecture de « Pulsions » : cédant, peut-être inconsciemment, à la mode du genre gore, Muriel Monton a produit un ouvrage que j'ai trouvé nettement moins agréable à lire que « L'antiquaire des Marolles ». Trop de détails peu ragoutants. Pourquoi faut-il qu'aujourd'hui, pour faire « vrai », les auteurs de polars se lancent dans des descriptions immondes de tortures ?
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Dimanche sans voitures, une date que Robert Verhulst abomine. Quitter Bruxelles au plus vite pour échapper aux cyclistes et patineurs de tout poil, c'est une urgence. Mais voilà. Il est policier et une surprenante scène de crime l'attend. le gardien du « Pavillon des passions humaines », dans le Parc du Cinquantenaire en découvre la porte ouverte. Sur le marbre blanc du haut relief, une traînée rouge et, sur l'oeuvre controversée de Jef Lambeaux, un foie humain. Ce n'est que le début d'une sorte de macabre jeu de piste, dont l'artiste semble être le fil conducteur.
J'ai lu et apprécié « L'antiquaire des Marolles », le premier roman de Muriel Monton. J'étais donc contente d'en retrouver les protagonistes, Robert, le flic bourru et Lila, sa jeune assistante .
Cette nouvelle enquête met à l'honneur un artiste que l'auteur présente comme méconnu : Jef Lambeaux. Son nom m'attire immédiatement puisque j'ai vu très souvent des réalisations de ce sculpteur chez une connaissance ou au cours de mes balades dans la capitale. J'aime bien retrouver des endroits familiers dans un livre. Celui-ci nous emmène aussi à Court-Saint-Etienne, tout à côté de chez moi. le buste de Goblet d'Alviella, je l'ai croisé cent fois. Et, bien évidemment, comme je suis une passionnée des cimetières, j'ai déjà pu admirer le surprenant monument funéraire de cette famille, qui dépasse les murs de l'enclos. le décor, donc, a tout pour me plaire.
Quant aux personnages, quelle surprise ! Lila, que j'ai aimée battante et dynamique dans la première enquête, est tombée sous la coupe d'un type inquiétant. On dirait qu'il lui a pris toute son énergie. Tandis qu'il la délaisse, elle se languit d'amour, triste, apathique, repliée sur elle-même. Elle accepte sans broncher le mépris hautain d'une famille snob, raciste et odieuse. Allez, Lila ! Reprends-toi ! Ne te laisse pas faire !
Muriel Monton dénonce cette société dominée par le paraître, qui n'hésite pas à accabler les « petits » et laisse aux puissants toute latitude pour s'adonner aux pires bassesses et turpitudes.
Heureusement, il y a Robert. Il n'a cure des ennuis qu'on peut lui causer. Lui n'hésite pas à voler dans les plumes des personnes haut placées qui se croient tout permis parce qu'elles ont de l'argent et des relations, comme le juge ou le psychiatre.
Robert est courageux. Ce n'est nullement un super héros. Il tente misérablement de se passer de cigarettes en mâchonnant des chocotoffs, et son plaisir, c'est comparer, dans différents endroits, les qualités des plats simples, comme « l'américain-frites ». (Je le comprends. Pour ma part, j'aime bien faire le tour des restaurants pour confronter les mérites de leurs croquettes de crevettes). Il boit beaucoup. Un peu trop, peut-être ? Et, quand il découvre à quoi ressemble le foie d'un alcoolique, il a quelques sueurs froides. Il a beau être inspecteur de police, il n'arrive pas à se blinder. Les simples mortels que nous sommes sont donc soulagés de le voir quitter à toutes jambes les scènes de crimes, le coeur au bord des lèvres. Pas comme les super-flics des séries américaines, qui envisagent d'un oeil froid les pires boucheries. Donc, moi, avec mon petit coeur de midinette, j'ai eu un peu de mal à supporter quelques tableaux un peu trop sanglants pour moi.
Je suis loin d'avoir la perspicacité d'une Miss Marple, pourtant, j'avais assez vite découvert le coupable, ce qui ne m'a pas empêchée de rester accrochée à ce livre plein d'aventures, de rebondissements, mais non dénué d'idées intéressantes et de découvertes artistiques et architecturales.
Une petite contrainte que s'est imposée l'auteur m'a fait sourire : les derniers mots de chaque chapitre sont les premiers du suivant.
Un bémol ? Comme d'habitude, les « hénaurmes fôtes » d'orthographe et quelques unes de syntaxe. Mais, au final, un grand coup de coeur pour moi.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
[Robert est invité par son ami Marc dans un bon restaurant.]

La carte était telle que Robert l’avait craint avec des plats à l’intitulé qui prenait deux lignes et qui était aussi incompréhensible qu’un poème de Rimbaud. Rien ne lui faisait envie. Pas même l’américain dont l’explication avait fait naître en lui les plus grands doutes. Robert n’était pas un aventurier gastronomique. Alors il opta pour un vol-au-vent revisité et son écrasé de pommes de terre tout en étant sceptique à propos de ce qu’il aurait dans son assiette.

[Son plat arrive…]

- C’est quoi ce truc ? s’énerva-t-il en désignant son assiette. Putain, Marc, c’est la dernière fois que tu m’emmènes dans un endroit comme celui-ci. Écrasé de pommes de terre… Merde ! C’est une purée ! C’est une bête purée. Et mon vol-au-vent ? Où est ma couque ? On dirait une lasagne: une couche de poulet, une couche de sauce, un biscuit, une couche de champignons, une couche de sauce, un biscuit, une couche de boulettes concassées, de la sauce. Et trois poils de persil au-dessus.
- Le persil n’a pas de poil, tenta Marc pour calmer son ami.
- Non, allez, sérieux. C’est déconné.
- Bon, OK. C’est la dernière fois que j’essaie de t’élever gastronomiquement.
- Je n’ai pas besoin d’être élevé.
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Molenbeek, c'était le Bronx. Dans les médias, on parlait de "zones de non-droit" et Lila était bien placée pour savoir que ce n'était pas totalement faux. On y pratiquait des trafics en tout genre. Des jeunes officiellement au chômage y circulaient dans des voitures qu'elle ne pourrait jamais se payer.
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Tout le monde savait qu'il était flic. Mais tout le monde lui foutait la paix, ne lui posant jamais aucune question sur les crimes sur lesquels il travaillait. Tout le monde savait qu'il était au fond un chic type. Un type presque ordinaire. un type qui parfois avait besoin de se déchirer la tête comme d'autres avalent une aspirine.
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Il n'était pas fait pour ça, une femme, les mioches, la vie de famille, tout ça... Il était inspecteur à la police judiciaire. Sa vie, c'était la face sombre de l'humanité.
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Absorbé par ses pensées, tandis qu’il rejoignait sa voiture, il ne remarqua pas un sans-abri crasseux et le bouscula sur le trottoir. L’homme marmonna un sabir incompréhensible. Robert s’excusa, comprit qu’il avait affaire à un étranger. Il saisit un mot que le clochard répétait en boucle. Charleroi. Quelle drôle d’idée. Robert le plaignit: encore une vie en lambeaux.
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