Il est très difficile de juger une histoire sur un si petit nombre de pages. N'étant pas fan des nouvelles dû le plus souvent à l'absence d'approfondissement des personnages et de l'univers, j'ai pourtant eu très envie de lire ce court texte qui s'inscrit comme le premier épisode d'une nouvelle saga. Et c'est bien pour cela que j'ai souhaité tenter le coup, et je remercie
Svetlana Kirilina pour m'avoir une nouvelle fois fait confiance, m'imaginant que le manque d'informations que je pourrais ressentir dans ce premier épisode serait compenser par la suite. le défi de l'auteur est simple : produire une nouvelle pour chaque premier du mois sur des thèmes similaires telles que la recherche de liberté, la dictature ou les mouvements autoritaires. Chacune est par contre indépendante, ce qui m'a surprise à la fin de ma lecture. Je suis directement rentrée dans l'histoire, dans cette ville où la société materne réellement ses habitants jusqu'à devenir indispensable pour eux. Par l'intermédiaire de la radio allumée continuellement, Gul, comme tout autre membre de la ville, vit en fonction de ce que lui enseigne cette voix étrangère devenue néanmoins familière depuis la fin de la guerre quelques années auparavant. Elle prend réellement le pas sur sa vie en l'éloignant des autres pour lesquels ils ne portent aucune attention. Mais un jour, Gul et les autres habitants sont réveillés par le silence. Et lorsque le bruit s'efface, les interrogations commencent à naître jusqu'à ne plus réussir à partir avant d'avoir réussi à résoudre ce casse-tête. Comment continuer à vivre de la même manière lorsque la chose qui nous aidait à avancer a disparu ? Comment ne pas craindre sa perte définitive ? Comment réagir lorsque l'on se rend compte qu'on aurait pu réfléchir par nous mêmes et faire un pas vers l'autre depuis le début ?
Par l'intermédiaire de Gul mais également de Jo et Tal qui se posent différentes questions et dont j'ai apprécié la dynamique, l'auteur nous met face à des protagonistes qui réagissent différemment à la société mise en place. Soit endormis, soit envieux d'action ou de renouvellement, ils avancent jour après jour en se questionnant sur ceux qui les dirigent. Sur cette société où une élite est toujours privilégiée, où la blancheur des murs et de son environnement ne réussit pas à convaincre tout le monde sur la pureté de ce monde après la guerre, où la peur reste toujours le meilleur moyen de garder entre ses mains l'avenir de toute une ville. Je ne suis donc pas déçue de cette nouvelle tout en sachant que la prochaine racontera l'histoire de nouveaux personnages dans un nouvel environnement. Je n'ai pas réellement ressenti de frustrations après la fin de cette histoire qui se clôt très bien, ne nous laissant comme questions que celles que l'on pourrait également se poser au sein de notre réalité. J'ai retrouvé avec plaisir quelques thèmes communs avec
Les Pâtes froides avec des protagonistes tout aussi intéressants même si évidemment moins fournis. Ce texte peut aider à réfléchir sur ce qui nous entoure et la relation que l'on entretient avec autrui, ce qui m'a particulièrement frappé lors de la scène du métro qui pourrait très bien se retranscrire dans notre quotidien actuel.
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