Ce livre est d'une écriture intéressante, j'aime beaucoup le style d'écriture de cet écrivain qui se rapproche du conteur par le récit de ce chêne séculaire, fidèle témoin. Cela explique toute l'histoire des fabricants de toile du Haut Léon, les ''juloded'', ces paysans-toiliers en lin qui ont joué, depuis le XVIIè siècle, dans leur terroir, un rôle important sur les plans économique, social et politique.La navigation à voile utilisait beaucoup le lin et le chanvre (voile, toiles, vêtements, cordages), les régions qui cultivaient, tissaient et commercialisaient le lin ont donc connu une extraordinaire période de richesse, ce qui a permis la construction de nombreux enclos paroissiaux dans la zone de culture et de commerce du lin.
Il y a parfois des longueurs quand l'auteur évoque ses convictions religieuses qui n'apportent rien au récit. Par contre j'ai aimé son témoignage sur l'invasion allemande de la 2ème guerre Mondiale.
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Et puis dans sa tête, la guerre était toujours présente. Elle lui revenait jour et nuit. Elle s'était un peu éloignée de lui durant les chantiers des grands travaux entrepris l'année de son retour, sans jamais le laisser totalement en paix, puis elle faisait parfois des retours en force. Il peinait à se remettre à ce rythme lent des saisons et des jours de la vie paysanne. Il avait repris ses habits de paysan mais il suffisait d'un rien, un bruit, un silence, une image, un nuage dans le ciel et je ne sais quoi pour qu'un souvenir du front surgisse et qu'il se retrouve sous l'uniforme. Oui, le soldat brigadier qui, jour après jour, montait avec sa roulante porter les repas aux combattants des premières lignes le poursuivait jusque dans ses champs.
5 questions posées à Louis Pouliquen, à l'occasion de la sortie de son livre La maison de l'île (Coop Breizh).