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EAN : 9782896478750
Éditions Hurtubise (23/02/2012)
4/5   6 notes
Résumé :
Plaines d’Abraham, 24 juin 2014. En ce soir de Saint-Jean, sur la scène du grand spectacle de la fête nationale, le premier ministre du Québec Georges Normandeau y va d’une déclaration spectaculaire. À la surprise générale, il annonce la tenue d’un nouveau référendum pour le 14 juillet suivant, opération soigneusement planifiée depuis des mois. C’est le point de départ d’une palpitante aventure qui tiendra en haleine le Québec – et le Canada – durant les semaines à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Bon voyons… comment dire ? Ce livre est dangereux, car complètement addictif !
Un de mes cousins me connaissant décidément bien, moi et mon amour immodéré pour le Québec, m'a transmis ce livre… évidemment, je n'ai pas résisté longtemps à aller voir de quoi il retournait… et j'ai été happée littéralement, impossible de le lâcher.
Tout d'abord, parce qu'il fleure bon le Québec, cette nouvelle France avec ce parler si charmant à nos oreilles de Français… et puis bien écrit, surtout à un rythme effréné… pas une seule respiration, l'histoire avec de très nombreux personnages, se déroule, s'accélère, nous entraine…
Et puis, soyons honnête, l'idée de base est assez sympathique à nous, Français, francophones et fiers de l'être… en tout cas, moi l'idée d'un Québec libre et indépendant, même si ce n'est absolument pas mes affaires, me plaît bien…
Donc, l'histoire se déroule sur 4 semaines environ… le jour de la Saint Jean, le 24 juin 2014, fête nationale au Québec… après une fête grandiose à Québec city, sur les plaines d'Abraham… le Premier Ministre québécois, Georges Normandeau (personnage absolument délicieux, vous verrez !) annonce la tenue dans 3 semaines d'un référendum (3e du nom) pour déterminer si le Québec veut rester une province du Canada, ou bien devenir un PAYS indépendant ! Wahou !!!!
Et voilà… tout part de là… On va suivre différents protagonistes, certains bien sympathiques, d'autres de vrais criminels, de vrais fous…
Car comme de bien entendu, le Canada ne va pas rester là sans rien faire… le Canada et surtout malheureusement son Premier Ministre, Jonathan Roof, qui va se révéler un fou furieux !!! On va assister à une guerre des nerfs (et pas seulement des nerfs), avec les services secrets, des hommes de main, l'armée etc.
Je ne veux pas vous dévoiler le reste de l'intrigue, mais sachez que le suspens nous tient en haleine jusqu'au bout.
Et malheureusement quand je vois par exemple ce qui se passe en Ukraine actuellement avec son « grand voisin » qu'est la Russie, cela me rappelle dans une certaine mesure ce livre qui est une fiction bien sûr, puisque le Québec fait toujours partie du Canada, mais mais...
Certains faits bien qu'exacerbés pour le thriller, ont des bases bien réelles tout de même !
Ciboire, ces maudits francophones !
A lire sans aucune modération ! J'ai vraiment adoré.
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Ce premier roman de Jean-Michel David est une fable politique. Jean-Michel David, loin de se contenter d'un schéma et de personnages manichéens, fait au contraire évoluer l'ensemble dans et vers une certaine notion d'humanité, dénuée de cynisme et de naïveté. Les personnages, des plus humbles aux plus ministrables, sont criants de vérité. Les événements historiques sont si bien maîtrisés, que l'auteur parvient à s'en détacher tout en les utilisant à sa guise, pour asseoir sa fiction dans un domaine réservé, celui de la plausibilité. L'une des qualités remarquables de ce roman réside dans la mise en scène de l'essence, des tensions et des enjeux de la société québécoise contemporaine; ce qui en fait l'un des romans les plus justes, dans lequel le Québec tient le premier rôle.
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J'ai adoré ce livre! Plein d'imagination et une bonne partie de vrai, un brouhaha dans lequel les personnages sont succulents. Une lecture peut-être un peu difficile à démarrer les 10 premières pages, qui se transforment en thriller, roman, histoire....Bravo.
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J'ai bien aimé ce livre
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Un chanteur bien connu pour ses inclinaisons souverainistes s’empara d’un micro et annonça simplement :
— Mesdames et Messieurs, le premier ministre du Québec, M. Georges Normandeau !
La foule réagit immédiatement, dans les deux villes. Une incroyable ovation s’éleva, tonitruante, qui déferla jusqu’à la scène, alors que Normandeau s’avançait, un micro à la main. Depuis la mort de Philippe Martin, l’année précédente, sa cote de popularité n’avait fait que grimper, à en crever le plafond. Aucun politicien n’avait soulevé une telle passion chez les Québécois depuis René Lévesque.
L’ovation dura dix bonnes minutes, au point où le premier ministre lui-même en parut surpris. Il jeta un coup d’œil derrière lui, comme pour s’assurer qu’il était bien l’objet d’un tel enthousiasme. Il avança vers le devant de la scène, ému jusqu’aux larmes et balança d’entrée de jeu :
— Mes amis, bonne fête NATIONALE !
La foule rugit son contentement et s’agita encore plus, devant l’emphase qu’il avait donnée au dernier mot.
— Vous ne le saviez peut-être pas en venant ici ce soir, mais vous n’oublierez jamais cette soirée… Dans vingt ans, vos enfants vous demanderont avec admiration de leur raconter la Saint-Jean-Baptiste de 2014 !
La foule l’acclama si fort qu’il dut s’interrompre une fois de plus. Quand les clameurs se calmèrent un peu, il continua d’un air plus grave :
— Ici même s’est joué le drame de notre patrie, je ne vous l’apprendrai pas. Vous rendez-vous compte de tout ce qu’on a perdu, sur ce maudit kilomètre de gazon ? Quelle langue parlerait l’Amérique entière si Montcalm s’était tenu debout, hein ? Quelle langue parlerions-nous si les Anglais avaient joué franc jeu, hein ?
— Le FRANÇAIS ! hurlèrent plus de deux millions de personnes à travers la province.
— Moi, Georges Normandeau, je dis que si ce combat avait eu lieu ce soir, on leur aurait botté le cul ! fit le premier ministre en donnant énergiquement des coups de pied de sa jambe droite.
On entendit la réaction de la foule jusqu’à Sainte-Foy.
(…)
— Qu’on le veuille ou non, la province de Québec n’est pas à mettre dans le même sac que le reste du Canada. Nous n’avons pas les mêmes lois et pas du tout le même système éducationnel. Nos intérêts divergent en matière d’économie et de politique étrangère. On ne parle même pas la même langue, calvaire !
Un tonnerre d’applaudissements salua cette remarque, clairement improvisée.
— Il soutient les États-Unis alors que notre gouvernement désapprouve la plupart des partenariats qu’il signe avec eux. Nous ne sommes consultés sur aucun problème important. Autant le dire franchement : à ses yeux, nous sommes des parias, à peine dignes de fouler le sol pour lequel nos ancêtres sont morts écrasés sous le nombre. Ça fait un moment que nous ruminons tous les affronts endurés depuis des années. Pour beaucoup d’entre nous, ça fait même un sacré bout de temps…
Il fit une pose durant quelques secondes, puis offrit à la foule un visage décidé.
— Tout le monde se souviendra de la Saint-Jean-Baptiste de cette année comme du moment où les Québécois ont dit : ASSEZ !
La foule était gonflée à bloc, de même que tous ceux qui regardaient le premier ministre à la télévision. Le moment était venu d’asséner le coup de grâce :
— Le 14 juillet, dans exactement trois semaines, se tiendra un référendum sur la souveraineté du Québec ! Vous vous lèverez ce matin-là en vous rappelant tout ce dont nous avons parlé ce soir. Vous vous rappellerez dans quel genre d’environnement vous souhaitiez vivre avant d’abandonner vos ambitions. Vous déciderez, ce jour-là, de ce que vous souhaitez léguer comme héritage à vos enfants. Vous réfléchirez, si vous êtes de ma génération, à la façon dont vous voulez vivre le reste de votre vie ! Vous irez aux urnes et vous vous coucherez ce soir-là en sachant que vous avez fait la différence, que vous avez contribué à la naissance d’un PAYS !
La foule demeura muette de stupeur durant un instant, puis ce fut le délire.
Le délire total.
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Quand l’un de ses gardes du corps vint s’assurer que tout allait bien, Normandeau lui ordonna de réunir toute son équipe, qui comprenait aussi la garde rapprochée du vice-premier ministre, et de la ramener deux heures plus tard.
— Mais monsieur, répondit l’agent de la GRC, plusieurs sont en congé, et l’équipe de jour est probablement en train de dormir…
Les yeux de Normandeau s’ouvrirent encore plus grand.
Il réveilla sa femme, qui dormait deux étages plus haut, en hurlant :
— Est ce que j’ai l’air de dormir, moi, ciboire ? Est-ce que j’ai une tête à être en congé ? Je vous enverrai chercher personnellement par la peau du cul tous ceux qui ne seront pas dans ce bureau dans deux heures ! Est-ce que je me fais bien comprendre, maudit insignifiant ?
— Oui, monsieur.
Alors que l’agent sortait, Georges Normandeau revint s’asseoir devant Taylor qui avait suivi la scène avec intérêt.
Ce dernier haussa un sourcil en guise d’interrogation.
Normandeau, après une minute de silence, demanda finalement :
— Pourquoi vous, M. Taylor ? Pourquoi l’homme le plus puissant du pays après John Roof risque-t-il sa situation, sans parler de sa vie, pour venir me prévenir ? Je n’ai pas besoin de vous expliquer ce que Roof vous réservera s’il apprend que vous êtes allé chez l’ennemi pour éventer son plan.
— C’est le Québec que je suis venu prévenir, M. Normandeau, et John Roof apprendra nécessairement que je suis derrière tout cela. Ce serait bien qu’il ne l’apprenne pas avant le vote, remarquez, mais même là-dessus, je n’ai pas trop d’espoir. Tellement de gens à la langue bien pendue ont besoin d’argent de nos jours, et j’en ai déjà peut-être croisé une demi-douzaine en venant ici ce soir. Je ne saurais trop vous conseiller de restreindre votre cercle de confidents, en attendant le résultat du référendum.
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Il était temps de changer de branche, mais si ce que lui avait dit Trudeau était vrai, ce n’était pas encore pour demain. Tout cela ne pouvait signifier qu’une chose : Jonathan Roof était fou à lier ! Il pensa brièvement parler de tout ça en ondes, à la fin de la soirée, mais sur quelles preuves pourrait-il s’appuyer pour annoncer une telle énormité, une histoire qu’il n’était pas encore sûr de croire lui-même ? Mieux valait laisser couler pour l’instant. Un détail lui revenait sans cesse à l’esprit quand il le laissait vagabonder. Qui donc le premier ministre comptait-il accuser des événements déclencheurs de son plan si le Québec obtenait l’indépendance ?

Une question dont le Conseil de Westmount n’aurait sans doute pas apprécié de connaître la réponse…
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Paul Fiersen s’était toujours considéré comme quelqu’un de calme et de foncièrement bon. Son travail de médecin lui avait aussi enseigné la patience, mais celle-ci était mise à rude épreuve un peu plus chaque jour depuis la Saint-Jean-Baptiste. Paul était anglophone mais parlait le français d’une façon respectable quand il y était obligé, surtout pour un homme qui ne tenait pas la population francophone en haute estime. Depuis plusieurs années, il avait de plus en plus de difficulté à se voir accusé, tout comme ses congénères, de tous les maux de la Terre uniquement parce qu’il parlait l’une des plus belles langues utilisées à sa surface.
Quand il voyageait dans le vaste monde, on le prenait partout pour un Américain et on le traitait sans le moindre respect. Quand il visitait la France, il passait pour un Anglais et ne recevait pas meilleur accueil. Quand, enfin, il revenait à Montréal, on le cataloguait comme traître, uniquement parce qu’il s’exprimait dans la langue de Shakespeare.
Quand la question de la langue revenait sur le tapis, il s’égosillait à expliquer qu’il était Canadien, merde ! comme tous les habitants de cette damnée province et que l’anglais était la langue de son pays, aux dernières nouvelles. Aussi bien tenter la quadrature du cercle.

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Bien que les assassinats n’aient guère représenté qu’un dixième de leurs fonctions, ils étaient parfois absolument essentiels. Curtis Taylor avait déjà tué lorsqu’il prit la direction de l’agence, mais lorsqu’il le fit par la suite, ce fut toujours en état de légitime défense. Bien que la sachant nécessaire, Taylor n’aimait pas la violence, ce qui ne l’empêcha pas, les premiers temps, de se charger lui-même de missions délicates, s’attirant ainsi le respect de ses hommes.
Lorsqu’un de ses agents se fit descendre devant lui par un salopard qu’il avait mal fouillé, Curtis réalisa le tort qu’il ferait subir au SG4 s’il était mis hors jeu, et cessa pour un temps d’aller sur le terrain. Martel se révéla un auxiliaire d’une dévotion à toute épreuve. Brutal à souhait, il n’avait toutefois pas été choisi par Taylor pour cette raison. C’était un monte-en-l’air de grand talent, et il était souvent utilisé pour récupérer des documents dans les bureaux de divers organismes gouvernementaux sur lesquels Taylor manquait cruellement de mainmise. Curtis était d’avis qu’une bonne information valait toutes les armes du monde.
En quinze ans, il avait parfois exécuté certaines tâches de mauvaise grâce, même s’il en reconnaissait la nécessité.
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