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Théophile Gautier (Traducteur)Pierre Péju (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782715219502
96 pages
Le Mercure de France (14/11/1995)
3.43/5   7 notes
Résumé :
Voyeur visionnaire, un jeune homme s'éprend de la belle Esther qu'il aperçoit de sa fenêtre au milieu de mystérieuses assemblées. Ce conte est une clef pour comprendre la personnalité d'Achim von Arnim, auteur romantique de l'étrange Isabelle d'Egypte, à qui André Breton trouvait "un charme redoutable".
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L’autre jour nous parcourions un vieil almanach dont les gravures représentaient les folies de l’année. Comme tout cela est loin derrière nous, et déjà passé à l’état de légende ! Comme le monde était bien rempli alors, avant que cette révolution universelle à laquelle la France a donné son nom eût tout bouleversé ! Comme il est devenu depuis uniformément pauvre ! Des siècles paraissent nous séparer de cet heureux temps, et nous avons peine à nous rappeler que nos premières années en faisaient partie.

Quand on approfondit ces bizarreries, dont le talent de Chodowiecki[1] nous a conservé l’image, on découvre toute l’élévation, la finesse et la clarté de l’esprit d’alors ; il se mêle à toutes les silhouettes qui passent devant les yeux du dessinateur. Quel ensemble, quelle délicatesse de nuances qui se retrouve dans tous les détails de la vie ! Chaque individu formait dans son air, dans son habillement, un monde à part ; chacun s’établissait sur cette terre comme s’il eût dû y rester toute l’éternité ; et comme on cherchait à vivre le mieux possible, on accueillait avec enthousiasme les visionnaires, les conjurateurs, les réunions secrètes et les aventures mystérieuses, les remèdes merveilleux, les malades prophétisantes qui donnaient un aliment à l’impatience et à la curiosité du cœur !

À combien de siècles cette époque ne se rattachait-elle pas par des institutions qui se soutenaient noblement contre tout changement !

Tel était dans la grande ville de *** l’hôtel du Majorat des seigneurs de ***. Bien qu’inhabité depuis trente ans, la tradition avait établi d’y entretenir soigneusement le mobilier nécessaire. Il ne servait à personne, mais il était visible à tous ; aussi, malgré son antiquité, l’hôtel passait pour une des merveilles de la ville.

Chaque année une somme déterminée était destinée à augmenter l’argenterie, le service de table, la galerie de peinture, et enfin à tout ce qui, dans une maison, constitue un luxe solide et durable. Et, par-dessus tout, la cave renfermait de rares trésors en vins fins extrêmement vieux.
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À ces mots une main froide saisit celle de l’héritier du Majorat. Il tremblait de se voir entrer en personne ; il se sentait extrait de lui-même, et vidé comme un gant qu’on retire.
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>Littérature (Belles-lettres)>Littérature des langues germaniques. Allemand>Romans, contes, nouvelles (879)
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