Si je ne m'étais pas engagé à travers l'opération « Masse Critique » à faire un billet sur « Khat », je me serais abstenu.
Abstenu car le sujet me tient trop à coeur pour que je me lache comme j'aimerai me lacher pour dire ce que je pense de cette BD et que plutôt que de livrer mon ressenti avec le frein à main, je préfère me taire. Mais… je me suis engagé alors c'est parti…
Donc le sujet c'est les migrants. Les causes, les conséquences, enfin je ne vais pas m'étendre une fois de plus sur les lâchetés et les inconsistances le l'Oxydant (non non, il n'y a pas de faute) et des dommages collatéraux subis par l'Afrique et par tant d'autres terres. Rassurez vous...
J'avais pensé faire juste un petit texte, un petit poème et puis j'ai eu la révélation, le titre de mon poème s'imposait : Khat à strophe !!!
Oui, la catastrophe, j'ai renoncé à faire le moindre texte. Pourtant ça s'annonçait bien quand j'ai déballé le bouquin. Joli bouquin, couverture de qualité, dessin minimaliste qui veut tout dire, couleur sympa… oui je sais, on s'en fout… mais faut que je trouve du positif quelque part quand même (le frein à main, vous vous souvenez…).
Si ça s'annonçait bien, ça c'est vite gaté. J'ai bien sur ouvert à une page au hasard pour voir et… j'ai vu. Enfin pas tout de suite parce que j'ai pas eu de bol. Pour tout dire et arrêter ce suspens intenable, j'ai ouvert sur une double page noire genre cadre noir sur fond noir de je ne sais plus quel grand artiste (non ne me rafraîchissez pas la mémoire, merci). Aimant l'aventure, je me suis dis, « n'en reste pas là va voir plus loin » alors j'ai tourné la page et alors…
Et alors, ben… double page… oui oui… noire !!!
Alors j'ai continué et encore, double page, noire.
Y a eu une merde à l'imprimerie que je me suis dit, faut que je prévienne sans tarder Babel, les éditions « La joie de lire » et puis l'auteur
Ximo Abadia (merci à tous pour l'envoi) .
J'ai prévenu personne et je crois que j'ai bien fait car j'ai compris après le concept du bouquin.
C'est minimaliste dans tous les sens du terme. Les dessins sont… enfin si on donne trois crayons de couleur à un enfant de cinq ans il doit pouvoir s'en sortir pour se faire éditer chez « La joie de lire ».
Les textes sont discrets et explicites même si l'auteur ne s'est pas foulé. le principal est dit, c'est déjà ça.
Je vais m'arrêter là car vous l'aurez compris, j'ai pas aimé.
Quand on voit pour le même sujet, un travail comme sur l'album « Là où vont nos pères » et qu'on tombe après sur « Khat », la déception est plus que grande.
Après pour terminer sur une note quand même positive, disons qu'il faut mieux (de n'importe quelle manière) parler des migrants, de leurs parcours et des horreurs qu'ils ont connues et fuis plutôt que de cultiver la haine et la peur de l'autre.