AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782889085965
140 pages
La Joie de Lire (17/06/2022)
4.27/5   37 notes
Résumé :
Le 17 juin 2018, trois bateaux accostent au port de Valence. À leur bord, des centaines de migrants. Ximo Abadía raconte le destin de l’un de ces anonymes qu’il a rencontré. Le périple de Natan, un jeune Érythréen, commence dès son plus jeune âge. Pour fuir la dictature, sa famille part en Éthiopie. Mais la situation n’est guère meilleure dans le pays voisin. Très vite, l’existence de Natan devient un vrai enfer. Faim et misère n’entament toutefois pas son optimisme... >Voir plus
Que lire après Khat : Journal d'un réfugiéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
4,27

sur 37 notes
5
7 avis
4
2 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
A l'âge de 4 ans, Natan fuit l'Erythrée, son pays natal et dictatorial, avec son père. Ils se réfugient en Ethiopie, dans un ghetto sordide de la capitale Addis-Abeba. La situation y est à peine meilleure qu'en Erythrée : faim, soif, misère, situation sanitaire et sociale catastrophique, violence, insécurité. Pendant des années, Natan et son père survivent en fouillant les décharges pour revendre ce qu'ils y trouvent. Puis, parce que Natan et ses semblables ont osé manifester pour attirer l'attention des autorités sur leur sort misérable, ils passent à plusieurs reprises par la case prison, où ils subissent tortures et privations, parfois jusqu'à ce que mort s'ensuive. Après en avoir réchappé une énième fois, Natan décide de tenter sa chance en Europe. Soudan, Tchad, Egypte, Lybie sont les stations de son calvaire, jusqu'à finalement atteindre le port de Valence en Espagne.
« Khat, journal d'un réfugié » est le récit d'un parcours migratoire tristement, dramatiquement, banalement semblable à celui de milliers d'autres migrants africains fuyant la violence ou la misère de leur pays, et qui échouent, pour beaucoup, abandonnés en plein désert par leurs passeurs, ou noyés au fond de la Méditerranée.
Les couleurs sont criardes et le trait enfantin (je ne suis pas très fan), et le texte et les dessins à la craie grasse sont minimalistes mais néanmoins suffisamment évocateurs pour que le public auquel s'adresse cette BD (« à partir de 12 ans ») comprenne le message et les horreurs vécues par Natan et ses compagnons d'infortune. L'approche est sans doute efficace pour frapper les esprits des ados (mais il faudrait leur poser la question), mais elle ne constitue qu'une introduction à la problématique, et elle laissera donc sur leur faim ceux/celles déjà sensibilisé.e.s et/ou qui voudraient approfondir le sujet.

En partenariat avec les Editions La Joie de Lire via une opération Masse critique de Babelio.
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          390
Si je ne m'étais pas engagé à travers l'opération « Masse Critique » à faire un billet sur « Khat », je me serais abstenu.
Abstenu car le sujet me tient trop à coeur pour que je me lache comme j'aimerai me lacher pour dire ce que je pense de cette BD et que plutôt que de livrer mon ressenti avec le frein à main, je préfère me taire. Mais… je me suis engagé alors c'est parti…

Donc le sujet c'est les migrants. Les causes, les conséquences, enfin je ne vais pas m'étendre une fois de plus sur les lâchetés et les inconsistances le l'Oxydant (non non, il n'y a pas de faute) et des dommages collatéraux subis par l'Afrique et par tant d'autres terres. Rassurez vous...
J'avais pensé faire juste un petit texte, un petit poème et puis j'ai eu la révélation, le titre de mon poème s'imposait : Khat à strophe !!!
Oui, la catastrophe, j'ai renoncé à faire le moindre texte. Pourtant ça s'annonçait bien quand j'ai déballé le bouquin. Joli bouquin, couverture de qualité, dessin minimaliste qui veut tout dire, couleur sympa… oui je sais, on s'en fout… mais faut que je trouve du positif quelque part quand même (le frein à main, vous vous souvenez…).
Si ça s'annonçait bien, ça c'est vite gaté. J'ai bien sur ouvert à une page au hasard pour voir et… j'ai vu. Enfin pas tout de suite parce que j'ai pas eu de bol. Pour tout dire et arrêter ce suspens intenable, j'ai ouvert sur une double page noire genre cadre noir sur fond noir de je ne sais plus quel grand artiste (non ne me rafraîchissez pas la mémoire, merci). Aimant l'aventure, je me suis dis, « n'en reste pas là va voir plus loin » alors j'ai tourné la page et alors…
Et alors, ben… double page… oui oui… noire !!!
Alors j'ai continué et encore, double page, noire.
Y a eu une merde à l'imprimerie que je me suis dit, faut que je prévienne sans tarder Babel, les éditions « La joie de lire » et puis l'auteur Ximo Abadia (merci à tous pour l'envoi) .
J'ai prévenu personne et je crois que j'ai bien fait car j'ai compris après le concept du bouquin.
C'est minimaliste dans tous les sens du terme. Les dessins sont… enfin si on donne trois crayons de couleur à un enfant de cinq ans il doit pouvoir s'en sortir pour se faire éditer chez « La joie de lire ».
Les textes sont discrets et explicites même si l'auteur ne s'est pas foulé. le principal est dit, c'est déjà ça.
Je vais m'arrêter là car vous l'aurez compris, j'ai pas aimé.
Quand on voit pour le même sujet, un travail comme sur l'album « Là où vont nos pères » et qu'on tombe après sur « Khat », la déception est plus que grande.
Après pour terminer sur une note quand même positive, disons qu'il faut mieux (de n'importe quelle manière) parler des migrants, de leurs parcours et des horreurs qu'ils ont connues et fuis plutôt que de cultiver la haine et la peur de l'autre.
Commenter  J’apprécie          284
Le 17 juin 2018, l'Orion, l'Aquarius et le Dattilo accostent dans le port de Valence en Espagne. A bord de ces trois bateaux, 630 migrants dont Natan, un jeune Érythréen.
« Khat », à mi-chemin entre l'album et la bande dessinée, est le récit du périple du jeune homme. L'auteur mêle habilement l'histoire personnelle de Natan à un côté documentaire afin que le lecteur puisse contextualiser les pays dans lesquels évolue son personnage.
Très jeune Natan et son père fuient leur pays en guerre afin de rejoindre l'Éthiopie. Rapidement, ils se rendent compte qu'ils ne sont pas les bienvenus et que la situation n'est pas meilleure qu'en Érythrée. Ils essaient de subsister comme ils le peuvent. Ils vont connaître la faim, la misère et la violence. le père tombe malade, et le jeune garçon doit très vite arrêter l'école pour travailler. Natan va être emprisonné à deux reprises : une première fois pour avoir squatter une maison et une deuxième fois pour avoir fabriquer des faux papiers. Lors de son second séjour en prison, il arrive à s'échapper et n'a d'autre solution que de fuir le pays pour pouvoir survivre. Natan décide de passer au Soudan mais il devra continuer seul car son père ne peut l'accompagner.

J'ai trouvé les choix graphiques de Ximo Abadia originaux et astucieux. Tout d'abord l'utilisation des pastels à la cire mais aussi la colorisation. Mon regard a été instantanément attiré par la page de couverture dans les teintes orangées et rouges représentant un homme marchant dans le désert sous un soleil de plomb. Dans ce récit graphique, le dessin prédomine. Il y a plusieurs doubles pages mettant en avant les magnifiques illustrations de l'auteur et permettant de faire une pause dans l'histoire. Les couleurs sont vives et lumineuses teintées d'optimisme et d'espoir d'autres fois noires et sombres afin de représenter toute l'horreur et la violence de certaines situations rencontrées par le jeune garçon. Les personnages n'ont pas de visage la plupart du temps. L'auteur ne fait pas de gros plan sur un personnage. Ces derniers sont souvent en second plan, ce choix permet de mettre le lecteur à distance de la dureté du sujet sans pour autant occulter la réalité.

« Khat » est un récit d'exil fort, bouleversant et nécessaire qui ne peut laisser le lecteur insensible. Cette bande dessinée est en sélection officielle et en sélection jeunesse 12-16 ans du Festival d'Angoulême 2023.
Commenter  J’apprécie          20
C'est une lecture qui m'a particulièrement touchée et marquée. Les illustrations nous parlent et nous touchent autant que le texte. Il s'agit d'un témoignage de grande importance, à mettre entre les mains du plus grand nombre et c'est aussi une oeuvre à part entière, autant dire une grande réussite.
Elle m'a profondément bouleversé.

Ximo Abadia, raconte le destin d'un Érythréen qu'il a rencontré. Il s'agit de Natan dont le périple commence dès son plus jeune âge lorsqu'il quitte avec son père l'Erythrée pour l'Ethiopie. Il survit. En Erythrée, en Ethiopie, en prison, tout au long de son périple pour rejoindre l'Europe. Ce n'est pas une vie, mais une survie qu'il mène chaque jour mue par son instinct et sa résilience. C'est l'extrême pauvreté, la violence sous toutes ses formes, c'est l'enfer sur terre. C'est la mécanique de survie.

Surtout, c'est le quotidien de l'écrasante majorité des migrants d'aujourd'hui, d'hier et de demain.
Commenter  J’apprécie          50
A ces figures anonymes que l'on croise, errantes, sur les rives de nos ports européens, et que l'on désigne par l'euphémisme de « migrants », Ximo Abadía redonne une voix et une identité, à travers Natan, un jeune réfugié érythréen qui nous raconte son histoire. A quatre ans, il fuit la dictature de son pays avec son père pour se rendre en Ethiopie, laissant derrière lui sa mère, qui aide d'autres personnes à partir, et qu'il ne reverra pas. Natan, par des mots simples, décrit son quotidien, la faim qui tord le ventre, l'exclusion, la violence de la rue et l'oppression des régimes autoritaires, la débrouille pour survivre, mais aussi la solidarité, les copains, la radio trouvée dans une décharge, qui apporte la joie dans le foyer de tôles et de cartons. Un jour, il faut de nouveau fuir, c'est une question de vie ou de mort : quitter son père, gagner la Libye, et traverser l'océan jusqu'en Europe.
Le trait est enfantin, de grands aplats de couleurs vives tracés au pastel, qui épousent la simplicité d'un discours dénué de pathos. Les sensations et les états intérieurs dominent: le orange, à la fois soleil brûlant du désert et feu vital, le noir qui obscurcit les pages suggérant la torture physique, et la désespérance morale du personnage. Sans ce choix d'un dessin naïf et presque abstrait, l'histoire serait insoutenable. A travers la couleur, c'est l'humanité qui l'emporte encore.
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (3)
Bibliobs
30 janvier 2023
Dans « Khat », Ximo Abadía raconte le destin tragique de milliers de migrants. Natan a un nom, mais ses traits filiformes pourraient être ceux de n’importe lequel de ces réfugiés fuyant leur quotidien.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
BoDoi
02 janvier 2023
Avec une surprenante économie de moyens, Ximo Abadía parvient à saisir le parcours effroyable et si tristement commun de Natan. Il a un nom, mais ses traits filiformes pourraient être ceux de n’importe lequel de ces Africains fuyant leur quotidien [...]. Le dessin à la craie grasse de l’illustrateur espagnol est expressif, évocateur et universel. À la limite de l’art brut et de l’abstraction, ses personnages sont à la fois ceux de son récit, et tous les autres dont il ne parle pas directement.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDZoom
04 juillet 2022
Ce percutant témoignage biographique est une œuvre dessinée majeure. Ce récit à hauteur d’homme peut s’apprivoiser dès les années collèges, dès 12 ans ; l’âge pivot de Natan quand il doit prendre son destin en main et s’apprêter à tout quitter : son père après sa mère, son continent après son pays d’origine.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
J’avais quatre ans quand on a traversé la frontière pour aller en Éthiopie.
Ma mère est restée en Érythrée pour aider d’autres personnes à partir. Je ne l’ai jamais revue.
Commenter  J’apprécie          90

autres livres classés : immigrationVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (84) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZ LIBRE (titres à compléter)

John Irving : "Liberté pour les ......................"

ours
buveurs d'eau

12 questions
288 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature , témoignageCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..