L'heure du Bentô

L'Heure du Bentô, c'est ce moment où chacun se retrouve, seul ou accompagné, à découvrir le contenu de son déjeuner. le menu est le plus souvent préparé par l'épouse mais aussi par la mère famille et parfois même par le mari.

Le bentô est créateur de lien et d'échanges, entre les gens ou entre les salariés qui sont curieux de son contenu. Il peut également être le révélateur d'attentions, d'une femme envers son mari, d'une mère pour son enfant. Ce qui transparait aussi à la lecture, c'est la notion de partage entre les gens.

« Maintenant, je prépare de temps en temps des bentôs à ma fille qui est en maternelle. Un jour, je lui ai mis des morceaux d'omelette combinés en forme de coeur, en me demandant si elle s'en rendrait compte. de retour à la maison, elle m'a dit, maman, il y avait la forme du bonheur dans mon bentô. Depuis, je mets toujours des omelettes en forme de coeur dans les bentôs de ma fille. »

Ici, c'est d'ailleurs un couple qui se partage les tâches. Tandis qu'ABE Naomi interroge les gens et rédige les textes, son mari ABE Satoru photographie le contenu des bentôs. Une collaboration qui donne toute sa saveur et sa poésie à cet ouvrage. Pour nous occidentaux, la découverte et le dépaysement sont à chaque page devant chacune de ces photos de bentôs.

Je referme ce livre touché par l'humilité et la grande pudeur de ces personnes à parler du contenu de leurs bentôs donc un peu d'eux-mêmes. La phrase de Brillat-Savarin « Dis-moi ce que tu manges : je te dirai ce que tu es » trouve ici tout son sens. Je repense aussi à cet homme qui n'aime pas trop les légumes à la vinaigrette mais qui, par respect, ne dit rien à sa femme qui lui en met chaque jour dans son bentô, elle se donne tellement de mal… le plus amusant est qu'au fil du temps, il finit presque par aimer les légumes à la vinaigrette !

« Pour moi, le bentô, c'est quelque chose qu'on mange à deux. Celui qui le prépare et celui qui le consomme. On ressent l'amour de celui qui l'a confectionné, on lui est reconnaissant. »

Avec ce livre, une fois de plus les éditions Philippe Picquier m'épate par la qualité de leurs publications. Quant à vous, régalez-vous, c'est l'Heure du Bentô !

Lien : http://bouquins-de-poches-en..

Le bentô est un élément à part entière de la culture culinaire japonaise ; il fait partie de l'alimentation quotidienne de millions d'étudiants et de travailleurs japonais.
Depuis quelques années, de nombreuses personnes montrent, sur leur blog, les différents bentô qu'elles confectionnent chaque jour.
C'est très narcissique à mon goût, même si c'est créatif.
Toute une industrie s'est ainsi développée autour de cet engouement.

L'Heure du Bentô est à l'opposé de ce phénomène, car il nous convie à rejoindre 39 japonais de tous âges, de toutes conditions sociales, de diverses régions japonaises à travers leur bentô quotidien, simple et sans aucun chichi.

ABE Satoru les photographie et son épouse écrit, rapporte les propos de celui ou celle qui apporte sur son lieu de travail, ou d'étude, sa boîte à manger.

Il faut apprécier certains traits de la culture japonaise, leurs mets particuliers pour savourer ce voyage tout en finesse au pays du soleil levant.

Comme c'est mon cas, je me suis régalée (dans les deux sens du terme) de ces portraits délicats et originaux. Les témoins racontent à travers leur boite-repas leur enfance, leurs goûts (culinaires et autres), le travail de préparation (ou pas !) de leur repas, leur quotidien, leur job, l'évolution des moeurs...

Après cette lecture, mon bentô quotidien n'en aura que plus de saveur, grâce à sa grande simplicité.

Un grand bravo aux éditions Philippe Picquier qui ont toujours le chic pour nous rapporter des ouvrages fort intéressants des pays d'Asie. Que ferions-nous sans eux ?

Lien : http://justelire.fr/lheure-d..

L'heure du bentô, c'est l'oeuvre d'un couple. ABE Satoru, le mari, est photographe et ABE Naomi est journaliste et rédige les textes. A deux, ils ont parcouru le Japon en interviewant diverses personnes sur leur lieu de travail en les photographiant, ainsi que leur boîte à déjeuner (le fameux bentô). Des boîtes de toutes les formes et avec des contenus variés, merveilleusement présentés combinant le riz (en général la moitié du ravier, avec des protéines (oeufs, viande ou poisson) et des légumes. Parfois un dessert. L'entretien fait ressurgir des souvenirs d'enfance et beaucoup d'anecdotes relatives à la préparation de ces repas à emporter sur le lieu de travail. Ce livre m'avait donné envie de préparer moi-même mes déjeuners au lieu de manger à la cantine. Mais le confinement a encore changé la donne. Je cuisine tous les midis chez moi, mais je regrette la cantine, non pour ce qu'on y mangeait, mais pour les collègues en chômage technique et les contacts qui ne peuvent être remplacés par les apéros virtuels.