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3,66

sur 1375 notes
Avec ce post, je risque de ne pas me faire des amis mais tant pis j'assume. le nouveau roman d'Olivier Adam fut ma grosse déception de la rentrée et je pèse mes mots.
J'avais lu partout que de très bonnes critiques et je suis tombée de haut. J'ai même attendu son passage à la « Grande librairie » pour voir s'il arrivait à me faire changer d'avis. Mais je suis au regret de dire que ce ne fut pas le cas, bien au contraire.
Ce roman a tout du roman social rébarbatif avec des thèmes vu et revu un peu partout : les familles monoparentales, le racisme, la vie dans les banlieues, le chômage, les parents qui vieillissent et meurent… et tout cela à travers le regard d'un homme à l'abri de tout cela. Tout cela m'a barbé au plus haut point et j'en suis même venue à détester, le mot est peut-être un peu fort, le personnage de Paul. Un homme qui a tout pour être heureux et qui passe sa vie à se morfondre sur ce qu'il a perdu.
D'habitude j'apprécie beaucoup les romans d'Olivier Adam mais là malheureusement rien à faire même la découverte de ce secret de famille, que sans en connaitre la teneur, on devine dès les premières lignes sur ses parents, ne permet pas d'apporter un peu d'intérêt pour moi.
Mais bon cela ne m'empêchera pas d'attendre son prochain roman.


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Que racontent « Les Lisières » ? Paul Steiner, écrivain breton neurasthénique, quitté par sa femme, en manque atroce de ses enfants, doit retourner dans sa banlieue d'origine pour veiller sur sa mère malade et tenir la maison du père mutique mais agressif.

Paralysé par l'épreuve, désoeuvré et mélancolique, il retrouve ses copains d'avant. S'ensuit une mosaïque de personnages narrant leurs destins prédéterminés : chômage, séparation, violence conjugale, banalité pavillonnaire, ennui résidentiel, barres HLM, travail annihilant, pauvreté, inculture, médiocrité moyenne, et j'en passe un max... Misère, misère, aucun espoir, c'est foutu. Et pour les générations à suivre, ce sera pire.

Consterné, Paul revisite ses souvenirs et découvre une photographie lui révélant le secret de famille qui le détermine.

Sincèrement, Olivier, tu conviendras que la lecture d'un tract nationaliste, accoudée au bar du Progrès, à déguster un viandox-oeufs durs en attendant mon RER serait moins affligeante pour mon moral que cette litanie désolante à m'en couper l'appétit et me rendre malade moi aussi.

Cependant. Cependant j'en conviens, c'est MAGNIFIQUEMENT écrit. L'écriture revient sans arrêt sur elle-même, tel ce ressac qui t'est cher, et de ces marées humaines, désemparées mais dignes, il nous reste en fond de gorge un sentiment d'abandon, un chagrin profond, qui nous font envier tes plages bretonnes, tes bains de mer nocturnes, ta chance d'y avoir échappé.

Par ailleurs, cet ailleurs qui parfois t'affermit, le roman trouve son envol dans le mélange de l'intime et du communautaire, et nous ne pouvons rester indifférents à ces destins défaits.

Nous les écoutons en confidence, en larmes de fond. On les prendrait bien dans nos bras tes vieux potes, tes désamours manqués.

La prouesse réside dans l'alliance du morne, de l'ennui, et l'émergence au fil des pages d'une émotion lancinante, d'un attachement pour ces personnages et assez curieusement pour toi aussi, Paul ou Olivier, je ne sais plus. Les scènes de déchirement familial sont magistrales, et la douleur du narrateur s'agissant d'amours perdues nous roule dans un incessant reflux houleux, dont nous émergeons noyés mais bouleversés.

Le talent du Adam, et c'est bien à ceci que nous reconnaissons les grands auteurs, se résume en deux points majeurs : l'écriture déferlante mais endiguée, épouse la forme de ce qui est raconté, et la lecture, longuement ardue, trouve sa récompense sur le dernier tiers du roman.

Un beau roman, morose pour ne pas dire noir.
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C'est le premier livre que je lis d'Oliver Adam. J'ai été entraînée par sa plume si percutante, les rythmes de ses phrases où l'on ne peut pas reprendre son souffle, ce qui traduit si bien l'état dans lequel se trouve le personnage. Ce livre m'a submergé tout en rencontrant un certain écho, c'est déstabilisant et rassurant à la fois. Il ose aborder des sujets plutôt rares dans la littérature d'aujourd'hui, comme les différences de classe sociale, alors que nous le vivons tous les jours. La haine ordinaire, le racisme et ses préjugés, c'est tellement ce que l'on entend au quotidien qu'on ne lui prête plus attention, et pourtant il faut que cela continue à nous choquer, à ne rien laisser passer... Les descriptions de l'enchaînement des petits boulots en CDD, des crédits pour arriver à la fin du mois, nous collent au concret, nous rappellent à la réalité, sans jugement, et ça, ça fait du bien.

C'est un de mes coups de coeur de l'année, cela m'a vraiment donné envie de découvrir ses autres livres.
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J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre. Pourtant, je le trouvais un peu triste dans les premières pages. L'histoire d'une homme déprimé suite à une rupture et la douleur de la séparation d'avec ses enfants... bref, pas très réjouissant.
Cependant, on trouve rarement un écrivain qui raconte aussi bien les sentiments, un auteur qui est capable de dépasser la sensiblerie pour laisser place à une réelle description des états psychologiques. le personnage de Paul est attachant, non pas parce qu'il est terriblement affecté, mais surtout parce qu'il parle "vrai", sans détours.

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S'il est simple de synthétiser en quelques mots le propos de ce roman, un écrivain brisé revient inlassablement sur le chemin parcouru depuis son enfance, qui l'a conduit des banlieues aux sphères de la création littéraire, il est beaucoup plus complexe d'en analyser les effets sur le lecteur.

Certes on peut parler de roman social, devant cette observation méticuleuse et profonde des mécanismes qui tissent les fils des destins individuels, héritage au sens large, des gènes, d'une culture, d'une famille. Mais ce qui donne une dimension supplémentaire, un relief émotionnel est l'implication du narrateur, derrière qui se cache (à peine) l'auteur, entrainé dans cette sarabande diabolique, qui nécessite un tempérament original pour tenter de s'en sortir, au risque de flotter à tout jamais au sein des lisières. On songe bien sûr au parcours d'Annie Ernaux, bien avant qu'elle ne soit citée dans le récit, renonçant de la même façon au sentiment d'appartenance.

Ce n'est pas seulement à sa classe sociale que l'on devient étranger. Cette ascension désirée comme un aboutissement par des parents soucieux du bien-être de leurs enfants devient le motif de la discorde. Là où les mots ne savent pas traduire les émotions, les silences sont autant de prétexte à interprétations erronées qui creusent le fossé. On se parle peu et quand on le fait, on dénigre. La société, les patrons, les étrangers....Et comment l'enfant bercé par des revendications syndicalistes, peut-il faire le lien entre cette famille et celle qui pourrait voter pour la Blonde?


Tout ce passé n'est pas sans séquelles lorsque l'on fonde sa propre famille. le naufrage est-il évitable, quand le poids de l'héritage s'ajoute aux affres de la Maladie et de ses remèdes chimériques: alcool, herbe, tranquillisants. le couple part à la dérive, et les enfants, qui pérennisent le lien défait, deviennent inéluctablement les otages de la relation échouée

Servi par une écriture précise, poétique, qui ne peut laisser indifférent, le texte s'alourdit cependant de redites, justifiées certes par de nouveaux événements dans la narration, mais qui reprennent les mêmes analyses à l'aulne de ces révélations. le ton étant très dépressif, on est dans le cas du verre à moitié vide (ou plutôt complètement vide et on sait où est passé le breuvage), on flirte avec l'overdose.

Enfin pour finir sur une note positive, l'ensemble donne une impression d'authenticité, au point que l'auteur et le narrateur puissent être confondus, ce qui explique peut-être la vindicte dont Olivier Adam a pu être la victime, de la part d'un microcosme qu'il fustige
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Si j'apprécie les lectures communes c'est parce qu'elles me permettent de faire baisser ma pile à lire. Quand un livre qui est resté quelques années dans ma bibliothèque s'avère un coup de coeur, je me réjouis d'autant plus. C'est ce qui s'est passé avec Les lisières d'Olivier Adam.

Paul Steiner, le double littéraire d'Olivier Adam, jouit d'une certaine notoriété en tant qu'écrivain. Il vit en Bretagne à proximité de son ex-compagne et de ses deux enfants et souffre beaucoup de cette séparation. Il retourne chez ses parents en banlieue parisienne pour aider son père vivant seul depuis l'hospitalisation de son épouse. Pour Paul c'est l'occasion de rencontrer ses anciennes connaissances mais aussi de dresser le bilan de ces années adolescentes dont il ne garde pas un très bon souvenir.

J'ai retrouvé dans ce roman les thèmes chers à Olivier Adam; un homme solitaire et fragile rattrapé par son passé, la banlieue parisienne qu'il a fuie, les côtes bretonnes et le Japon à la fois inspirants et apaisants.

D'aucuns qualifieraient ce roman de très sombre et pessimiste alors qu'il décrit la vie telle quelle est sans l'enjoliver. Certes, le portrait de la France d'aujourd'hui dressé par l'auteur n'est pas très réjouissant mais il est tellement authentique et son analyse de l'actualité et de la société françaises est si juste.

Je me suis bien sentie en compagnie de Paul Steiner, j'ai aimé son histoire et celle de sa famille, j'ai aimé sa vision du monde qui l'entoure, sa sensibilité et sa franchise. Si j'ai énormément apprécié cette lecture c'est aussi grâce au style direct de l'auteur, si reconnaissable à sa cadence et son rythme soutenus.

Décidément, je ne me lasse pas des romans d'Olivier Adam et ça tombe bien, j'en ai encore trois dans ma bibliothèque.

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D'Olivier Adam, je n'avais lu que deux livres, que je trouvais pas mal mais un peu trop sombres et je restais sur ma faim parce qu'ils parlaient plus de ressentis au détriment d'explications, laissant du coup beaucoup de questions en suspens...

Avec Les lisières, je dois dire que mon émotion n'est pas la même.
Évidemment, Paul, le narrateur, est au bord d'une sévère dépression et a des difficultés avec le genre humain, mais, tout est approfondi.
Paul a une personnalité entière et impulsive mais il en a conscience. du coup, il se pose des questions plus ou moins profondes et tente d'y répondre à travers ce qu'il entend et apprend de ses parents, son frère, son ex-femme, ses enfants, ses amis actuels ou d'enfances, ses compagnons de bar, à travers les débats politiques du moments, et les drames de l'actualité internationale.

Ce livre ne respire pas le bonheur mais ce livre respire la vie. Parce que la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille, Olivier Adam, à travers Paul, nous parle avec authenticité du côté branlant de notre existence.
Lire Les lisières, c'est comme être pris dans le tourbillon de la vie.


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Dans un moment de grand optimisme et de moral au beau fixe, j'ai entrepris la lecture de ce gros roman (autobiographie?) d'Olivier Adam. Bien m'en a pris: et de le lire, et d'avoir une bonne réserve de joie de vivre à ce moment là.
Car c'est sombre, triste et déprimant, comme souvent chez cet auteur. Mais c'est également beau. Ce livre m'a fortement touchée et, par les aspects autobiographiques du récit, éclaire les autres oeuvres d'Olivier Adam. J'ai mieux compris la récurrence de certains thèmes chez lui.

Le narrateur, écrivain reconnu et dépressif chronique depuis des années, vit mal la déchirure de son couple. Il nous entraîne dans les méandres ténébreux de ses réflexions, entre la fin de son couple, son mal de vivre, ses addictions, ses souvenirs d'enfance... Tout est teinté de grisâtre et d'obscurité. Obligé de revivre quelque temps avec son père, sa mère étant hospitalisée, c'est toute la rancoeur, le dégoût voire la haine pour ses lieu et milieu d'origine qui remontent. Mais aussi des découvertes sur son passé qui l'amènent à devoir repenser son présent.
Histoire d'en rajouter une couche (nécessaire?...), il commente la société dans laquelle il vit, à-travers les retrouvailles d'anciens amis de classe notamment. Une fois de plus, son analyse du présent est noire, noire, noire. Il présente une société consumériste, égoiste, sans âme ni idéal. Bref, tout est perçu à-travers le prisme déformant de son marasme.

En asphixie, le narrateur explique sa conception de sa propre vie dans les lisières, cette impression de ne pas faire partie du monde, d'avoir perdu son ancrage avec la réalité. Les échappatoires tentées dans son passé, comme s'installer en Bretagne, se révèlent illusoires et éphémères.

Les pages défilent en créant une atmosphère d'aquarium négligé. Il est besoin, de temps en temps, de remonter à la surface et de sortir du livre, histoire de respirer une bouffée d'oxygène.
Le roman nous renvoie à nos propres conceptions de vie. Il permet de réfléchir sur nos propres démons. Attention cependant à ne pas se retrouver, par cette lecture, englué dans le mal-être de l'auteur.
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L'été dernier, avec Les Lisières, j'ai ouvert pour la première fois un livre d'Olivier Adam.
J'en avais bien évidemment entendu parler et savais qu'il ne s'agissait pas de littérature d'évasion, mais bien d'une confrontation directe, et peut-être brutale, avec le réel. En tout cas, je m'attendais à une certaine forme de violence et de dureté. Je m'y étais donc préparée.
Dès les tout premiers mots, j'ai pourtant été littéralement happée par l'univers du narrateur et profondément touchée par la mise à nu qu'il offrait.
Certes, le héros nous parle d'un monde que nous ne connaissons que trop bien, puisqu'il s'agit de notre propre quotidien. Comme dans un miroir, nous reconnaissons nos propres difficultés à vivre dans une société ô combien impitoyable.
Alors comment être envoûté par ce roman ? Pourquoi ne pas immédiatement le refermer et le rejeter loin de soi ?
Parce que tout l'intérêt de ce livre, selon moi, est de montrer un individu essayant à tout prix, malgré sa souffrance, de redonner du sens à ce qui n'en a plus pour tout simplement trouver un sens à sa vie. Et n'est-ce pas ce que nous tentons tous plus ou moins de faire ?
Pour cela, il présente la réalité en en retirant tous les voiles dont on l'habille habituellement afin de la rendre supportable. le narrateur pose un regard cru, sans fard, sans artifice sur notre monde et met ainsi au jour toute son absurdité.
Cela pourrait paraître insupportable. Et c'est vrai que par moment on est estomaqué. Mais il y a un ton : l'autodérision est toujours là. Ce qui pourrait passer pour de la complaisance est sauvé par ce regard sans concession que le narrateur est capable de poser jusque sur lui-même. C'est précisément ce qui le rend si attachant.
Et puis, sans vouloir révéler la fin, l'horizon semble au bout au compte pouvoir s'éclaircir. Après nous avoir fortement bousculé et nous avoir contraint à nous interroger sur nous-même, l'auteur a finalement l'élégance de nous donner des raisons d'espérer.



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Paul Steiner, début de la quarantaine, écrivain, fraîchement séparé de sa compagne qui ne le supportait plus, dresse un portrait de sa vie, de ses errances. Sa « maladie » le rattrape (entendez-par là une dépression) et face à l'hospitalisation de sa mère, il se sent obliger de côtoyer ses parents qu'il fuit depuis l'adolescence. Un rapprochement forcé qui ouvrira certaines portes.
Paul Steiner serait-il un double de l'auteur ? Voilà une question qui se pose d'emblée. L'auteur entretient cette ambiguïté qui finalement donne une sincérité profonde au récit malgré le trouble que cela peut engendrer.
Cela faisait longtemps que je n'avais plus lu de roman aussi introspectif, c'est un genre qui me plaisait lorsque j'avais vingt ans et qui maintenant, ne m'attire plus trop. Les lisières m'a été conseillé lors d'un club de lecture et face à la controverse qu'il a suscité, j'avais envie de découvrir ce livre qualifié de nombriliste par certains et d'incontournable par d'autres et de faire ma propre opinion.
J'ai été agréablement surprise, captivée par ce anti-héros attachant malgré ses défauts. Enfin un homme qui n'a pas peur de parler de ses souffrances, de ses difficultés, de ses faiblesses.
La critique de la société qui émane de ce livre m'a touchée. J'y ai retrouvé des questionnements qui m'effleurent souvent sur cette génération qui a du mal à grandir, à trouver ses repères dans le monde dit adulte. Une génération mise à mal par des conditions de travail difficiles.
Même si le narrateur s'épanche sans cesse sur lui-même, je n'ai pas ressenti d'égocentrisme prononcé. A travers lui, il parle de ses amis, du monde qui l'entoure et de la richesse des opinions qui constituent la France actuelle.
J'ai été émue par ce récit. Néanmoins, je ne le conseillerais pas les yeux fermés. Il faut avoir envie de partager quatre cents pages avec un homme qui se sent en lisière des autres, qui justifie ses pensées et n'a pas peur de dire tout haut ce qu'il pense, parfois avec brusquerie.
La fin est belle. Juste. Pas trop sombre, pas trop édulcorée. Comme la vie finalement…
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