Grande ambition, pour moi, que la lecture de ce récit, aux antipodes de ma zone de confort !
Je ne suis ni une grande intellectuelle, ni une philosophe. Et il m'a fallu me souvenir pour quelles raisons j'avais sélectionné ce livre lors de l'opération Masse Critique. Je me souviens que c'est le mot "féminisme" qui m'avait interpellée. Alors, après avoir tourné autour, plusieurs jours, je me suis enfin décidé à l'ouvrir. Au début, j'avoue ne pas avoir compris ce que je lisais car, tout simplement, je ne connaissais ni
Juliette Adam, ni Proudhon (n'en déplaise à certains !). Mais comme je ne suis pas plus bête que d'autres, je me suis documenté et mon esprit est entré en osmose avec le texte.
Ce récit est en trois parties distinctes : l'écrit de
Juliette Adam, daté de 1858 ; une partie questions-réponses ; une partie d'analyse du texte de Mme Adam par
Isabelle Krier, philosophe.
Et je m'y suis retrouvée : non pas dans les pages, mais dans les mots, les idées, les ressentis, les revendications, tellement d'aujourd'hui et pourtant écrites hier.
Rien n'a changé : l'éternelle demande d'égalité, de parité sans toutefois demander à ce que les femmes soient les clones des hommes, mais leurs semblables dans la société, puisqu'elles contribuent à faire la société.
Et force est de reconnaître que certaines professions, attributions, situations sont plutôt masculines quand d'autres sont féminines.
Ce récit du milieu du 19ème siècle était très avant-gardiste car toujours d'actualités, même si la société a évolué. Nous revendiquons le droit d'être productrices et non pas simplement reproductrices.
Quand nous voyons qu'au 21ème siècle, les USA régressent en matière d'avortement, en ôtant ce droit aux femmes, nous sommes en devoir de nous demander si toutes les sociétés ont bien évolué !