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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Kambili et son frère Jaja, grandissent dans une famille très catholique et très aisée du Nigeria. Un coup d'État va faire voler en éclat les règles imposées par l'éducation rigoriste de leur père. Envoyés chez leur tante, Iféoma, les deux adolescents vont découvrir une autre vie et une liberté de penser.

Après un début qui m'a paru un peu lent, sûrement à cause de l'évocation très présente de la religion, je suis entré de plein pied dans cette histoire. Sous une apparence idéale, le quotidien de la famille se révèle tout autre au fil de la lecture. Amenée en douceur, la violence au sein de la famille est poignante.

L'auteur traite d'un sujet grave, les violences familiales.
Mais aussi de la foi. Fondamentaliste dans sa famille, toute en tolérance chez sa tante et ses cousins. Tolérance et respect de leur part envers les coutumes de leur grand-père, celles d'avant l'homme blanc.

Après avoir déjà lu Americanah, je continue la découverte de cette autrice avec plaisir.
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J'ai beaucoup aimé ce très beau roman nigérien. La narratrice, une adolescente de 15 ans, découvre la liberté, hors de la cellule paternelle, chez ses cousins, à la suite d'un coup d'état. La violence qu'elle subissait tous les jours ne lui apparaît plus comme normale. Tel l'hibiscus pourpre qu'elle va planter dans son jardin, elle va grandir, s'épanouir, grâce aux autres adultes qu'elle va rencontrer.
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C'est le premier roman de cette immense écrivaine qui sait si bien nous plonger au coeur de la vie de ses personnages. Il faut dire que cette fois-ci, c'était un vrai cauchemar, auquel je ne m'attendais pas. Pour des broutilles et sous prétexte de punitions, le père de la narratrice, un catholique inflexible fait subir des violences inimaginables à ses deux enfants, il prétend ainsi « purifier leur corps ». Pourtant, tout en craignant ses excès, les enfants l'ont toujours aimé et respecté. Leur mère semble subir comme eux ce justicier, qui par ailleurs est un homme riche et ayant une certaine notoriété dans la population nigériane, où il dirige le seul journal indépendant, de plus il est considéré comme un bienfaiteur par de nombreux compatriotes. Si « abominable » est le mot qui me vient à l'esprit quand je pense à lui, il n'est pas que cela, il est droit et courageux, magnanime
J'aime la manière dont les personnages et l'histoire se construisent par de nouvelles révélations, et j'ai du mal à lâcher ce livre avant la fin. La romancière tend un arc sur lequel on glisse presque imperceptiblement et un peu comme dans la vraie vie vers le dénouement.
Cette fois c'est là j'ai été un peu déçue. Je n'ai pas compris l'histoire ambiguë entre Kambili et le jeune prêtre, tout comme certains développements de la dernière partie.
J'avais l'impression qu'ils ne découlaient plus de ce qui précédait, comme si l'attention s'était relâchée, en tout cas je n'ai pas trouvé de réponse à mes questionnements.
Voilà pourquoi j'ai mis un bémol à la cinquième étoile.
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Kambili et Jaja vivent au Nigéria. Leur père est un riche catholique fondamentaliste très aimé par les habitants de sa communauté. Les enfants sont soumis à des règles stictes : temps de prière, étude, lecture de la Bible, rien n'est laissé au hasard et leur père ne tolère aucune faiblesse. A l'occasion d'un coup d'Etat, Kambili et Jaja vont passer quelques jours chez leur tante et leurs cousins. Ils découvrent alors que la vie peut être pleine de rires et de couleurs...

Un premier roman remarquable tant par sa construction que par son style. Chimamanda Ngozi Adichie dépeint deux révolutions : celle qui a lieu dans le pays, et celle qui couve dans la famille. Plus on avance dans le livre, et plus les événements en cours se densifient, se précisent. Au passage, l'autrice dresse plusieurs beaux portraits de femmes. Une très belle découverte.
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L'écriture de Chimamanda Ngozi Adichie à toute la fraîcheur et la vitalité de ses 25 ans,mais aussi une profondeur ,une maturité et une finesse d'analyse qui provoquent ma totale admiration !
La narratrice, Kambili à 15 ans. Elle vit dans des conditions matérielles luxueuses au Nigéria avec son petit frère Jaja et leurs parents. Son père est adulé car il est généreux, soutient financièrement l'église catholique mais aussi beaucoup de familles en difficulté. Il est directeur du seul journal indépendant du pays et,à ce titre,prend de réels risques politiques. Il est entrepreneur et donne du travail à beaucoup de personnes.
Pourtant, derrière cet homme aux qualités certaines, se cache un mari et un père tyrannique et violent. Obnubilé par la religion ,il la pratique et l'impose à sa famille dans un fanatisme qui ne tolère aucun écart. Ses sanctions sont d'une violence inouïes mais aucune remise en question n'est possible.
Kamili et son frère vivent dans la peur permanente jusqu'à se retrouver parfois en état de sideration.
Lorsque certains événements les amènent à séjourner chez leur tante paternelle,ils découvre un autre monde ,une autre façon d'être, de penser,d'aimer. Ils apprennent à sourire. C'est à la fois une libération et une souffrance car pour Kambili les conflits intérieurs sont terribles.
Je ne m'attendais pas à un tel dénouement de l'histoire qui va crescendo dans l'émotion et attire une empathie immense pour ces deux enfants!
Cette jeune autrice,avec son Hibiscus pourpre, nous offre un bouquet d'émotions magnifique et bouleversant. L'immersion au Nigéria et dans sa culture et ses religions est d'une grande richesse.
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La littérature du continent africain se révèle redoutablement efficace. Force est de constater que ce premier roman de Chimamanda Ngozi Adichie est un coup de maître. Malgré les conflits et des démocraties en péril, l'Afrique respire une effervescence créatrice.
Le continent africain a été colonisé par les européens qui ont bâillonné ses peuples et contrarié son développement. A la suite de l'indépendance de ses pays, l'intégration économique du continent s'est fait à marche forcée déstabilisant les communautés. L'Afrique a grandit trop vite. Mais la société civile et les artistes ont créé un espace. Ils ont été capables de prendre leur destin en main et de se libérer de la tutelle occidentale. Un vent nouveau semble souffler sur ce continent délaissé.
Le roman de Chimamanda Ngozi Adichie est d'une grande bienveillance mais aussi d'une intense fragilité. Ses protagonistes ont une psychologie riche, et le style précis et servile anime une histoire familiale complexe. Les évènements se déroulent au Nigéria où un coup d'Etat soumet la population à la censure. Kambili est une jeune fille au caractère apparemment lisse. Elle vit avec son frère aîné dans un quartier cossu d'Enugu. Son père autoritaire, exigent, financièrement aisé contrôle ses proches. Son catholicisme intégriste l'a éloigné de son père et de sa soeur. On peut dire qu'il est charismatique et toxique. Il porte une attention toute particulière à sa réputation. Mais malgré tout, il est généreux ; il distribue son argent aux plus pauvres. Il possède des usines et un journal indépendant dont il tire parti pour accuser les militaires au pouvoir. La mère est une femme douce que l'on pourrait dire effacée. Ce qui se révèle inexact au cours des évènements qui jalonnent ce roman. Il y a un fond de tristesse en elle car elle arrive difficilement à enfanter. Elle se déprécie aussi mais sa plus grande joie, elle le doit à ses enfants Kambili et Jaja. Aucun d'entre eux n'a vraiment le mauvais rôle, même le père violent. Sa personnalité, son état d'esprit est entièrement tourné vers le Dieu chrétien, un Dieu blanc importé par les européens. Eduqué par les blancs, il a rejeté sa culture, sa communauté ibo.
L'évènement fondateur du roman est le refus de son fils Jaja d'aller communier. Cette désobéissance, déclenchera une succession d'évènements qui aboutira à un drame mais aussi à l'émancipation des membres de la famille.
A la fin de l'année scolaire, toute la petite famille se rend dans sa concession à Abba pour les vacances. Kambili et Jaja y retrouvent pour quelques minutes seulement leur grand-père Papa Nnukwu. Il représente la tradition des anciens. Une tradition que n'a pas renié tante Ifeoma, la soeur. Professeure et chargée de conférences à l'université public de Nsukka. La colère gronde. L'électricité est fréquemment coupé et les prix des produits alimentaires ne cessent d'augmenter alors que les pénuries d'essence s'enchaînent. C'est au contact de leur tante et de leurs cousins que Jaja et Kambili goûtent à l'autonomie et la liberté. Ils se confrontent aux réalités locales et s'ouvrent au monde. Et Kambili découvre sa féminité dans le regard d'un jeune prêtre mais aussi une autre facette de la religion des blancs.
C'est un paysage africain fragmenté où les tensions, les crispations se délitent. C'est un roman qui tisse des liens entre le réel et la fiction. J'ai été littéralement séduite.
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J'ai adoré le roman l'Hibiscus pourpre de Chimamanda Ngozi Adichie.

C'est un livre qui traite de la violence familiale mais pas seulement, il aborde aussi la question du rigorisme religieux et de la cohabitation parfois douloureuse des religions monothéistes et de l'animisme au sein d'une même famille dans le contexte post-colonial nigérian. le roman questionne également le contexte économique du Nigéria.

Le récit est narré à travers le regard d'une narratrice adolescente de 15 ans.

La plume est à la fois simple et belle. On se plonge totalement dans l'histoire et on a envie de connaître la suite.

C'est encore, selon moi, une belle réussite de Chimamanda.
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Excellente lecture! Et magnifique premier roman.
Bienvenue au Nigéria, en période tourmentée, dans un pays qui est déstabilisé par un coup d'Etat.
Une famille riche : le père, catholique fondamentaliste qui exclut de sa vie tous ceux qui ne suivent pas les préceptes religieux catholiques, la mère – soumise – et deux enfants, Jaja , le fils et Kambili, la fille, qui vivent sous le joug de la religion, imposé par le père qui régente tout. Un père qui est industriel et généreux envers les pauvres et l'Eglise – considéré comme un bienfaiteur – mais intransigeant et fondamentaliste en privé, au point de refuser de fréquenter son père sous prétexte qu'il est traditionaliste et pas catholique. Tout ce qui n'est pas catholique est banni de sa vie et il est de fait un tyran et un despote.
Lorsque les deux enfants commencent à fréquenter de plus près leurs cousins, la différence entre les deux conceptions de vie explosent. D'un coté richesse et intransigeance, peur de vivre et de désobéir au père; de l'autre peu d'argent mais ouverture d'esprit et joie de vivre. Kambili est tiraillée entre l'amour qu'elle voue à son père en même temps que la peur qu'il lui inspire et la liberté qu'elle découvre. Quand au fils, lui, il s'éloigne de plus et plus de son père.
Se pose la question de Dieu : faut il voir en l'amour de Dieu un asservissement et une voie triste et rigide ou une perspective lumineuse et tournée vers les autres?
Quant aux personnages, mon attachement va à Tatie Ifeoma, au grand-père Papa-Nnukwu, à la jeune Amaka bien plus qu'à la jeune Kambili qui va au final commencer à s'épanouir et à oser s'ouvrir au autres.
Dans ce livre, la dictature est présente à tous les niveaux : Familiale et Etatique…
Religion, oppression, violences familiales, droits de la femme, relations familiales, mais aussi traditions, amour, et histoire du Nigeria.
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Un roman «  coup de poing « , au Nigeria, entre couleurs et noirceur, entre rires et angoisses.
Comme son frère Jaja et sa mère, Kambili, jeune fille timide et introvertie, est terrorisée par son père , catholique intégriste.
Propriétaire d'usines et de journaux, il jouit d'un prestige dans sa communauté, mais, intransigeant avec la religion, il se montre sadique et perverse envers sa famille.
Quand les deux adolescents partent , quelques jours, chez leur tante, dans la ville universitaire de Nsukka, ils connaissent, en compagnie de leurs cousins, malgré des conditions de vie rudimentaire, la joie, la liberté et la tendresse.
Une fresque magnifique d'ombre et de lumière, de désirs et de punitions.
En arrière plan, la corruption à tous les étages, les arrestations aléatoires, les disparitions soudaines.
Un livre superbe, des personnages attachants, des images étincelantes qui me poursuivront longtemps.
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Un livre magnifique que j'ai dévoré. L'histoire de deux adolescents, Kambili et Jaja. Leur père Eugène extrémiste catholique impose des règles de vie très strictes auxquelles il est interdit de déroger. Sinon les coups pleuvent avec une rare violence. Lors d'un séjour chez leur tante, les deux adolescents vont découvrir une vie plus douce et plus joyeuse même les conditions de vie sont plus dure car l'argent manque. le retour à la maison, après cette petite bulle de liberté, sera pour les deux adolescents un moment de remise en cause. Eugène est chef d'entreprise et à ce titre possède une belle concession. Il est aussi propriétaire d'un journal indépendant. Il n'hésite pas à prendre des risques pour sauvegarder la liberté de la presse.
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