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Loin des chapelles qui enferment et qui jugent et des ratiocineur(se)s qui coupent le cheveu en quatre dans la longueur, Chimamanda Ngozi Adichie nous livre ici sa vision du féminisme. Pas un féminisme blanc ou noir, de classe ou de masse, pas celui qui divise à force de vouloir prouver qu'il est de telle ou telle identité, qu'il doit être défendu au nom de telle idéologie ou de telle autre, non. Elle nous donne à lire celui qu'on ne lui a pas inculqué mais celui qu'elle a ressenti comme évident et nécessaire face aux injustices qu'elle n'a pas manqué de rencontrer en tant que femme. C'est autant un manifeste qu'un appel à faire bouger les mentalités, c'est un livre à mettre entre toutes les mains. J'ajoute que la nouvelle qui le complète est remarquable et qu'elle aborde le féminisme à travers la situation des femmes émigrées, isolées et contraintes par devoir à subir leur sort.
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La problématique du genre m'est familière, bien que je sois un homme. C'est pourquoi je suis un peu resté sur ma faim en lisant le texte de la conférence donnée par Chimananda Adichie lors d'un colloque annuel consacré à l'Afrique.

L'intention est bonne. Par quelques exemples bien choisis, l'auteure provoque une sorte de prise de conscience (ou cherche à provoquer celle-ci). Ces exemples viennent de la vie de tous les jours. le restaurant, le boulot, les relations parents-enfants... bref tout ce qui peut reproduire le clivage de genre à chaque génération.

C'est intelligent, mais un peu court. Bien sûr, l'auteure veut éviter de lasser, elle veut éviter la réaction de rejet, dont elle parle dans son texte. Réaction que j'ai souvent de la part de collègues, même féminines, qui me lancent "les trucs de genre, c'est du combat d'arrière-garde"... avant d'ajouter "si on vivait dans un pays en développement, à la rigueur"...

En lisant ce texte, j'ai eu la confirmation que nos problèmes de genre, dans les pays développés ne diffèrent pas énormément de ceux vécus par les femmes de ce qu'on appelait le "tiers monde".

De quoi renforcer la prise de conscience, donc.

Le texte qui suit... placé pour des raisons qui m'échappent, à moins que l'éditeur n'ai été pris de remords... et n'ai pas osé vendre pour 2 euros le seul texte de la conférence africaine... à moins qu'il n'ait eu envie de montré au lecteur à quel point cette femme devait avoir raison... vu qu'elle est une excellente écrivaine.

Excellente... en effet. Les Marieuses est un texte impeccable. Humour, drame... déterminisme, espoir, choc des cultures, archaïsmes sociétaux, miroirs aux alouettes... tout y est pour dépeindre le gouffre qui s'ouvre sous les pieds de cette femme nigériane mariée sans trop le vouloir à un compatriote exilé aux USA. C'est brillant, car simple, pas docte du tout, pas moralisateur. Juste sensible et humain.

Cela dit... ce texte n'illustre que très faiblement la thématique abordée par le premier texte. Il est davantage question de choc des cultures, de tensions culturelles ou sociales que de clivages de genre. OK, il y en a, mais ce n'est pas le ressort principal du texte, amha.

Tout cela pour expliquer que je trouve que le livre loupe un peu son objet. Mais l'auteure mérite largement notre soutien et notre lecture.
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Ce recueil comporte deux discours portés par la voix forte et puissante de Chimamanda Ngozi Adichie.

Le premier discours aborde la définition controversée du féminisme. A l'âge de quatorze ans, Chimamanda Ngozi Adichie entend pour la première fois le mot « féministe » dans une invective prononcée par son ami d'enfance. Elle n'a qu'une vision floue de cette notion mais perçoit déjà une connotation négative dans le ton employé par son ami. Tout au long de son discours, Chimamanda Ngozi Adichie va puiser dans son vécu pour offrir sa propre vision du féminisme, elle se définit ainsi comme « une féministe Africaine heureuse »

Née au Nigéria, elle a grandit dans un pays où le poids des traditions ancestrales et du sexisme fait rage et où la notion de féminisme reste exclusivement occidentale « le féminisme ne faisait pas partie de notre culture, que le féminisme n'était pas africain et que c'était sous l'influence des livres occidentaux que je me présentais comme une féministe ».

Une lecture accessible pour donner une définition simple et moderne du féminisme accompagnée d'exemples percutants. J'ai beaucoup aimé ce texte que j'ai trouvé profondément juste.

Le second discours « le danger de l'histoire unique » marque sa recherche de sa propre histoire notamment à travers la littérature celle de Chinua Achebe ou de Camara Laye. Elle met en exergue l'importance des histoires individuelles diverses pour façonner sa propre identité mais aussi pour humaniser l'autre. Avec des mots incisifs, elle combat la persistance des stéréotypes dans nos sociétés et nous montre une autre voie…

J'ai beaucoup aimé ce recueil à la fois drôle et percutant et j'aurai aimé prolonger ce moment avec la voix admirable et puissante de Chimamanda Ngozi Adichie !
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Je poursuis ma quête de lecture féminine avec ce livre regroupant deux discours de l'auteure Nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, l'un donné en 2012 au TEDxEuston, un colloque consacré à l'Afrique, le second en 2009 au TEDglobal. Ces deux discours sont regroupés dans ce livre pour nous faire découvrir une voix nouvelle, une vision universelle humaine de notre monde de disparités entre les deux sexes, et de cultures. Nigériane, Chimamanda Ngozi Adichie a eu une enfance heureuse, ses parents travaillant dans l'éducation, dans un Nigéria instable, un pays misogyne, où le féministe est une histoire de blanc récolté dans les livres. Elle part faire ses études au États-Unis, elle obtient un diplôme de sciences politiques à la Eastern Connecticut State University, un master en littéraire à l'université Johns Hopkins de Baltimore et maitrises en art d'études africaines à l'université de Yale. Elle est aujourd'hui romancière et navigue en Lagos et Washington. C'est une femme engagée ayant l'apanage d'une universalité humaine, voguant vers une parité entre l'homme et la femme et une universalité des cultures dans une ouverture d'échanges.
Le discours de Mary Beard est basé sur l'anthropologie des codes façonnés au fil des époques, illustrant ses propos par des faits historiques, littéraires et des personnages publics pour bien accompagner sa pensée, au contraire de celui de Chimamanda Ngozi Adichie étayé par des exemples personnelles, ceux qui lui sont propres, une analyse de son horizon, celle de la vie qu'elle mène, ce kaléidoscope personnel est d'une justesse intime plus forte. Lorsque Mary Beard aborde sa propre expérience, c'est pour parler de son viol et de #METoo, un aparté de ces deux discours réunis dans son livre Les femmes et le pouvoir.
Nous sommes tous féminisme, ce titre interroge, peut être assez provocateur pour certain, avoir du bon sens pour les autres, suis-je féministe est une question qui me vient à l'esprit immédiatement. Dès le début de son discours notre auteure nous raconte sa première fois avec le féministe, ce mot qu'elle entend dans la bouche de son ami, la qualifiant ainsi lors d'une discussion animée. La surprise est totale, la jeune fille de 14 ans devient sans le savoir féministe par ses idées profondes, sans connaitre sa définition précise, celle-ci est si peu flatteuse dans le dictionnaire. Au fil des choix de la vie de sa grand-mère, sans le savoir, elle était pour sa petite fille une féministe. Même le jeune frère de l'auteure était dans son coeur un féministe ignoré. Chimamanda Ngozi Adichie avec simplicité donne un sens fraternel à ce mot féministe trop souvent utilisé avec une ferveur extrémiste le travestissant de sa notion initiale, ce mot je peux me l'associer, comme beaucoup, l'égalité des sexes doit être une complicité de tous.
Avec beaucoup d'humour Chimamanda Ngozi Adichie, se définit comme Féministe, puis féministe heureuse et enfin féministe Africaine heureuse, cette nigérienne n'a jamais pu lire de livres sur le féminisme, les trouvant trop ennuyeux, ne recherchant seulement la parité et non comme beaucoup de femmes un affranchissement de la féminité, pour une domination et une vengeance sur la masculinité qui a le pouvoir. L‘Afrique semble être hermétique à ce féministe, trop occidentale comme le souligne une universitaire à notre auteur avec cette remarque : « le féministe ne faisait pas partie de notre culture, que le féminisme n'était pas africain et que c'était sous l'influence des livres occidentaux que je me présentais comme une féministe. » La femme Nigérienne est souvent invisible dans ce pays aux traditions bien misogynes, au restaurant les hommes doivent payer, seul les hommes ont de l'argent, comme avec cette anecdote d'avoir donné un pourboire et c'est l'homme qui est remercié, montre bien l'ironie de la situation. Les femmes n'ont le droit de rentrer seule dans certains endroits, celles-ci sont interrogées avec virulence lorsqu'elles vont seules dans un hôtel, le commerce sexuelle est toujours suspecté, l'homme est libre…D'ailleurs Chimamanda Ngozi Adichie a écrit un article sur la condition féminine à Lagos, certains l'ont trouvé violent, c'est surtout une colère salvatrice de changement, une colère positive d'espoir !
Au-delà de son expérience Chimamanda Ngozi Adichie, son espoir du changement l'habite au plus loin de son être, de sa grand-mère, de son petit frère et son ami décédé, elle puise au tour d'elle ces tableaux où la femme n'est pas encore l'égale des hommes socialement, politiquement, économiquement, culturellement aussi, mais cette culture est façonné par les personnes et non le contraire, Chimamanda Ngozi Adichie affirme à la fin de son discours qu'une personne est féministe lorsqu'elle dit oui à la question du genre, l'homme et la femme sont unis pour apporter une culture nouvelle , une société égalitaire ou la force ne sera plus signe de pouvoir.
Son deuxième discours est plus court, traitant du discours unique, comme celui de notre société avec le rôle de la femme, ce discours unique qui a exploité cette condition féminine sous le prétexte de la force masculine, ce petit préambule souligne la coexistence de ces deux voix. Sa première expérience à l'enfance, identifié ses personnages dessinés comme ceux lu dans ces livres anglais, sans imaginer qu'il puisse avoir une autre histoire physique et sociale de ces héros, elle ne lisait pas les romans Africains, du moins, ces livres étaient rares. Ce petit exemple simple démontre facilement que la pluralité permet d'avoir un discours pluriel dans son imagination. Cette découverte littéraire africaine en lisant Chinua Achebe et Camara Laye lui permettra de s'imaginer en héroïne les blancs ne sont pas les seuls à avoir l'apanage des belles histoires, la petite noire peut aussi avoir cette chance ! Poursuivant ainsi sa démonstration Chimamanda Ngozi Adichie en arrivant en Amérique sa colocataire avait une histoire unique sur l'Afrique, surprise qu'elle puisse avoir comme langue originale l'anglais et aimer Maria Carey mais vice versa lorsqu‘elle visita le Mexique, sous l'influence polluée, des débats sur l'immigration, comme des pauvres de son pays, nous sommes tous trompé par ces récits uniques, trompant notre perception des choses, loin de 1984 d'Orwell à modifier pour avoir un récit Unique, Chimamanda Ngozi Adichie d'une érudition facile, proposant des faits simples, parlant à tous. Elle prône cette pensée multiple, elle a créé une association à but non lucratif avec son éditeur nigérian, Farafina Trust, pour des bibliothèques, en construire et en rénover, créer des ateliers de lecture et d'écriture.


Chimamanda Ngozi Adichie est une femme profondément humaine, une justesse d'âme et de liberté, elle s'habille femme pour elle-même, ne pas plaire mais se plaire à soi-même, ses mots ont la liberté d'avoir racine au sein de sa propre expérience qu'elle partage avec passion et conviction, sa rage est positive et son espoir elle le construit pour qu'il puisse vivre, elle anticipe, elle agit, elle est active de son féministe naturelle, elle a cette fraicheur de vie qui cristallise autour d'elle une aura magnétique.
Je me suis retrouvé dans les deux discours, je suis féministe, je me rappelle de cet été et d'une discussion avec Louison sur le féministe, ce sont les actes qui déterminent les choses, les mots sont là pour nous faire agir.
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Court essai sur la condition de la femme au Nigéria et sur la nécessité d'éduquer autrement les enfants, pour ne pas perpétuer des conditionnements qui contribuent à maintenir les hommes et les femmes dans des rôles et positions déterminés. Je n'ai pas appris grand-chose dans cet essai, mais certaines choses méritent sans doute d'être répétées. La nouvelle qui suit l'essai, Les marieuses, illustre les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes nigérianes qui doivent concilier leur culture, leurs traditions, et la société occidentale moderne.
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Je suis en colère. Nous devrions toustes être en colère

Féministe, un terme chargé « de connotations lourdes et négatives », un chef de classe qui ne saurait être une cheffe de classe, la soit-disant culture étrangère au féminisme, « La culture ne crée pas les gens. Les gens créent la culture », la poursuite de la chose qui en fait un fait normal, les qualités des individu-e-s, « les hormones ne jouent aucun rôle dans ces qualités », les lieux dont l'accès est interdit aux femmes non accompagnées, être élevée pour plaire, « nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement », l'estime de soi, « Nous apprenons aux filles à se diminuer, à se sous-estimer », l'assignation au mariage, le vocabulaire de possession, le double standard sexuel et la virginité, l'apprentissage de la honte, la détermination sexuelle qui « vous dicte ce que vous devez être au lieu de prendre en compte ce que vous êtes », désapprendre les intériorisations et les assignations, « le regard de l'homme en tant qu'arbitre de mes choix est essentiellement anecdotique », la justice, « nous ne sommes pas des singes », question de genre et question de classe, « S'il est vrai que notre culture ne reconnaît pas l'humanité pleine et entière des femmes, nous pouvons et nous devons l'y introduire »…

Un texte plus que réjouissant. Et n'en déplaisent à certain-e-s, la révolution féministe est bien en cours là comme ici…

Le talent féministe de l'écrivaine se manifeste de manière particulièrement jubilatoire dans sa nouvelle Les marieuses.

Chimamanda Ngozi Adiche décrit une femme et « son mari tout neuf », le conformisme masculin – apparaître comme d'ici (USA), en adoptant les particulières coutumes ou le langage banalisé -, le silence des marieuses sur de nombreux points (ronflements désagréables, appartements handicapés de l'ameublement, odeur de la bouche de l'autre au petit matin, combat cuisinier, etc. ), l'impression d'un autre univers physique, les mensonges…

Cette femme n'acceptera pas…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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L'article sur le féminisme est intéressant mais pas si "novateur. La nouvelle "Les marieuses" en revanche est bien menée et délicieuse.
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Ce livre se compose d'un essai suivi d'une nouvelle "les marieuses"

Dans l'essai, l'auteure nous raconte sa jeunesse et les différences qu'elle a pu déjà rencontrer à ce moment là où les filles passent après les garçons, nous comprenons au fil de la lecture que dès le plus jeune âge, il est important d'éduquer les enfants à l'égalité entre hommes et femmes, un travail difficile pour les nouveaux parents, nous avons tellement été formatés !

Je ne suis pas une féministe acharnée, il n'empêche qu'il est intéressant tout de même de se pencher sur la question de la place de la femme dans la société, la place que la patriarcat laisse aux femmes. Je suis pour un changement des mentalités pour qu'enfin la femme soit l'égale de l'homme.

"Les femmes constituent 52 % de la population mondiale, pourtant les hommes occupent la plupart des postes importants" ça donne à réfléchir

La seconde partie est une nouvelle "les marieuses". L'histoire de Chinaza mariée contre son gré à un homme. Au delà de son mariage arrangé qui est une horreur absolue, j'ai trouvé cette nouvelle triste de part la condition de la femme dans cette histoire, le ton employé par son mari, la façon de la traiter, les mensonges ...

Je suis convaincue du bien fondé de ces lectures, de cette "révolution féminine", il faut que les mentalités changent pour qu'il y ait enfin une égalité des sexes
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Ce livre m'aura marqué jusqu'à la fin de mes jours, je suis née femme en France dans les années 60 et je suis blanche, je n'ai pas été éduquée à la pensée féministe, mais les années passant j'ai du prendre conscience de cette inégalité de traitement entre un homme et une femme, j'ai eu a la subir dans la sphère familiale et dans le millieu professionnel et je la subit encore aujourd'hui. Maintenant s'ajoute un critère qui accentue la disparité, la viellesse.
Je suis pleinement consciente que d'autres personnes sont encore plus stigmatisé que moi, elles sont femmes, de couleur, et elles prennent de l'âge, j'en suis triplement triste et je veux combattre la pensée patriarcale.
J'ai acheté trois autres exemplaires de ce livre, je le prête et je l'ai offert.
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«Partout dans le monde, la question du genre est cruciale. Alors j'aimerais aujourd'hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement.» Chimamanda Ngozi Adichie aborde le sujet controversé du féminisme avec lucidité, éloquence et humour.

Je recommande son livre.
Lien : https://educpop.fr/2022/11/0..
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