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Paris, 16 juillet 1942. Lise, 13 ans, assiste impuissante à l'arrestation de sa famille. Se précipitant au commissariat, elle apostrophe le policier de garde et parvient, après avoir montré une détermination sans faille, à obtenir la libération de ses deux petits frères. de retour chez eux, les enfants sont recueillis par leurs voisins. Commence alors pour Lise une existence régit par la peur de tomber entre les mains de l'occupant et l'insupportable absence de ses parents, dont elle est sans nouvelles.

Après le magnifique Max et les poissonsSophie Adriansen revient une fois de plus sur le sort des enfants victimes de la rafle du Vel d'Hiv. Inspiré de l'histoire vraie d'Hélène Zajdman, Lise et les hirondelles dresse le portrait d'une enfant traversant les années de guerre entre espoir et douleur sans jamais s'appesantir sur son sort. Lise a conscience de la difficulté de la situation. Au cours de vacances près de la mer elle se rend compte que les français ne peuvent pas tous être dignes de confiance. de retour à Paris elle subit les nombreuses privations touchant une grande partie de la population. Au fil des mois Lise grandit, elle garde un oeil maternel sur ses frères, découvre l'amour dans les bras de Roger, chemine bon an mal à an jusqu'à la libération, consciente que la guerre lui « a confisqué des années irrattrapables, perdues à jamais ».

Un texte simple, touchant et instructif. Une façon intelligente d'entretenir le devoir de mémoire en découvrant une histoire et un personnage féminin dont le courage et l'abnégation ne pourront que susciter chez les jeunes lecteurs une admiration sans borne.
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Juillet 42 - Automne 44 c'est la période au cours de laquelle nous suivons l'histoire de Lise.

Lise, observe du haut de ses 13 ans les ravages de l'Occupation : le rationnement, les alertes, le port de l'étoile jaune, les discours tenus dans les écoles, la fermeture de l'entreprise familiale jusqu'à l'arrestation de toute sa famille.
Lise, va toutefois faire preuve d'un immense courage puisqu'elle va se précipiter au commissariat où les policiers ont emmené toute sa famille et va parvenir à sauver ses deux frères de la rafle du Vel d'Hiv. Mais elle n'a aucune nouvelle de ses parents...

Commence alors pour eux le long parcours des enfants cachés...Lise nous raconte ses angoisses, ses doutes, ses interrogations jusqu'à la très belle leçon de vie qu'elle nous donne en conclusion.
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Je suis face à mon ordinateur, à réfléchir sur les mots à poser sur mes pensées. Difficile de dire si j'ai aimé ou non ce roman. le drame qui s'y déroule ne peut pas laisser indifférent, mais en même temps, j'ai l'impression d'être passé à côté du récit.

Lise est une jeune fille juive de 13 ans, qui vit au temps de l'Occupation de Paris par les Allemands. Ses parents viennent d'être arrêtés et emmenés au Velodrome d'Hiver. Difficile pour elle de comprendre les conséquences de cette arrestation. Pendant des mois, Lise et ses deux petits frères vont espérer le retour de leurs parents… en vain !

C'est un récit dramatique que nous livre Sophie Adriansen. La rafle du Vel d'Hiv' est un des événements les plus marquants de la Seconde guerre mondiale. Pour rappel, ce sont plus de 13 000 personnes, adultes et enfants confondus, qui ont été arrêtés puis déportés en Allemagne. Par chance, Lise et ses frères ont réussis à échapper à cette rafle, et se sont d'abord réfugiés chez leurs voisins, avant d'être trimballés à droite à gauche.

Ce qui est encore plus dramatique à voir, c'est l'insouciance et la naïveté de ces enfants face à la guerre. Ils ne comprennent pas ce qu'ils se passent, ils ne savent même pas ce que signifie être juif, et encore moins les conséquences d'appartenir à une telle religion. En somme, leur enfance va être gâchée par la guerre. Ils vont être obligés de se cacher constamment, de mentir sur leur religion, leurs parents, leurs prénoms, ils vont devoir faire face aux restrictions alimentaires, aux jugements. Autant de vecteurs qui vont les obliger à grandir plus rapidement que les enfants normaux, à tel point qu'ils atteindront une sorte de maturité précoce et forcée, que peu d'enfants atteignent à leur âge.

En parallèle de cette ambiance de guerre, Lise apporte de la douceur et de la poésie au récit, à travers la mention fréquente à l'hirondelle, son oiseau fétiche. L'hirondelle, petit par sa taille, mais capable de parcourir des kilomètres pour migrer. L'hirondelle, symbole de liberté, de bonheur, de chance, de pureté et d'endurance. Autant de symboliques qui collent au personnage de Lise, d'où peut-être son attachement si grand à cette race d'oiseau.

Le sujet de la seconde guerre mondiale, en particulier vue à travers les yeux d'un(e) enfant est particulièrement difficile à traiter de par sa fréquence d'apparition dans les romans jeunesse. Pour pouvoir espérer sortir du lot, il faut amener quelque chose de spécial, d'original et d'innovant à la thématique lourde. Ici, j'ai trouvé que la narration était écrasée par la densité du sujet traité. En effet, j'aurais souhaité plus de profondeur dans les traits des personnages, mais aussi dans l'histoire globale. L'idée de départ est bonne, mais il aurait fallu l'exploiter encore plus. D'où mon sentiment d'avoir un peu survolé la totalité du récit : rien n'a particulièrement retenu mon attention.

La seconde guerre mondiale vue à travers les yeux d'une enfant juive. Un récit dramatique, qui aurait quand même mérité plus de profondeur dans sa narration.
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Encore un magnifique livre par l'auteur de "Max et les poissons" où l'on retrouve le thème de la vie des enfants juifs en France pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Lise vit à Paris avec ses parents et ses deux jeunes frères dans une famille juive non pratiquante d'origine polonaise bien intégrée qui travaille dans la couture.

Mais à l'été 1942 son monde bascule lorsque ses parents sont arrêtés en compagnie de ses frères. Elle est alors cachée par des voisins.

Il y avait bien entendu des signes antérieurs du danger qui planait sur eux avec l'obligation de porter l'étoile ou encore l'interdiction de travailler. Que faire maintenant ? Comment retrouver sa famille ? Comment se cacher ?

L'auteur file la métaphore tout le long du récit avec les hirondelles qui doivent survivre à leur migration avec les aléas du voyage et l'instinct de survie.

La famille est aussi très présente, avec les absents mais aussi par la tentative de reconstitution permanente d'une bulle protectrice autour des enfants.

Le lecteur tremble et s'émeut des pérépities que traverse l'héroïne qui doit en plus tenter de protéger ses proches, devenir une jeune fille et se reconstruire.

A lire !
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Dans la veine de Max et des poissons, un livre touchant sur le drame des juifs sous Hitler. Une histoire simple, bien adaptée à un jeune public. Un côté anecdotique avec la passion de Lise pour les hirondelles qui deviennent un modèle de vie. L'histoire se passe de 42 à 44, à Paris et à Malo (près de Dunkerque) Une famille juive: les parents, une fille et deux garçons jumeaux; la tension est grande en 42: tout est interdit aux juifs. Par précaution Lise est cachée chez une voisine de chez qui elle verra l'arrestation de ses parents et petits frères; elle a l'audace d'aller réclamer ses frères mais ne peut rien faire pour ses parents qu'elle ne retrouve pas au Vel d'hiv. Tous les tourments de la situation sont évoqués; rationnement, bombardement...jusqu'à la jeune femme qui est enceinte d'un allemand et qui se tondra elle-même à la Libération.
Un beau livre qui s'inspire d'une histoire vraie et qui rend hommage à son héroïne décédée récemment.
Sophie Adriansen pratique la fiction historique de manière efficace, ici l'Occupation à travers les
yeux d'enfants juifs.
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J'ai lu ce titre de Sophie Adriansen (acheté au Printemps du livre de Montaigu) avec en mémoire le film que je venais de voir quelques heures plus tôt, Transit… Transit est un film allemand qui imagine le retour (de nos jours en France) de l'occupation et des rafles (un film que je vous conseille). Alors, je n'ai pas eu trop de mal à imaginer l'état d'esprit de Lise, treize ans, cachée chez des voisins au début de l'occupation nazie à Paris, depuis qu'un Allemand l'a remarquée dans la rue, et qui observe un jour, impuissante, de leur fenêtre, sa famille se faire embarquer. Sa première réaction est celle de retrouver ses parents et ses frères. Au commissariat, elle découvre ses frères jumeaux jouant dans la cour. Elle tempête et demande à ce qu'on lui prouve qu'ils sont sur la liste. Ils n'y sont pas, et extraordinairement, Lise pourra repartir avec eux, leur sauvant la vie à tous deux, tous les autres enfants étant destinés au Vel d'Hiv (Ce passage extraordinaire est inspiré d'un fait réel, apprendrons nous en fin d'ouvrage). Lise a la passion des hirondelles et cet amour pour les oiseaux l'aidera, entre autres, à passer les épreuves qui l'attendent, la faim, la peur parfois, et la crainte de ne jamais revoir ses parents. J'aime toujours beaucoup le travail de Sophie Adriansen, qui n'écrit pas seulement pour la jeunesse. J'avais été très touchée par Max et les poissons qui conte l'histoire d'une jeune garçon, sauvé de la rafle du Vel d'Hiv. Mais j'ai je crois préféré encore celui-ci. En le lisant, je me suis dit que j'aurais aimé lire un tel livre à 13 ans, découvrir un tel personnage féminin comme Lise, doté d'un tel caractère, déterminé, protecteur et lucide. de plus, Sophie Adriansen conduit son récit de telle sorte que ce que vit Lise nous semble contemporain, à portée de main, et non vieux de plus de 70 ans. Je crois que c'est un roman à mettre sans conteste dans des mains de collégiens, pour cette raison là, afin qu'ils comprennent au mieux de quoi le quotidien était fait pendant la guerre, dans Paris, les restrictions, l'occupation, l'obligation de se cacher. Mais ce récit n'est pas pour autant anxiogène, qu'on se rassure, même si on tremble régulièrement de l'imprudence de Lise et de sa détermination, du monde violent dans lequel elle vit et de l'injustice d'être discriminée, et pourchassée, seulement parce qu'elle est juive, ce qu'elle se sent si peu. Ce récit est également plein d'amour, de vie et d'espoir, et encore une fois très bien écrit. L'occupation à hauteur d'enfant, donc, et un très beau coup de coeur de lecture pour jeunes ados !!
Lien : https://leslecturesdantigone..
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"Ce roman est à mettre entre toutes les mains, aussi bien dans les plus jeunes qui seront emportés par l'histoire de Lise et de ses frères, que dans les mains d'adultes qui eux liront entre les lignes et apercevront ce qu'il y a de plus sombre dans ce livre (exactement comme avec Max et les poissons)."
L'intégralité de mon avis est disponible ici ► http://www.leslecturesdelily.com/2018/01/lise-et-les-hirondelles-ecrit-par.html
Blog : www.leslecturesdelily.com
Lien : http://www.leslecturesdelily..
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De l'auteure, j'ai lu Max et les poissons que j'avais adoré.
Est-ce le style qui m'a laissée sur ma faim dans Lise et les hirondelles ? Lise vit à paris avec ses parents et ses deux jeunes frères. Ils portent depuis quelques mois l'étoile jaune cousu à leur vêtement car ils sont juifs. Paris est occupé par les allemands, nous sommes en juillet 1942. La rafle du Vel d'Hiv est proche. Lise n'était pas avec sa famille lorsqu'elle a été emmenée avec d'autres familles juives par les policiers français. Armée de son courage mais de peur aussi, Lise va chercher ses frères au commissariat où ils sont retenus. Elle n'a pas pu sauver ses parents qui n'étaient pas là. Ils trouvent refuge chez des voisins qui les hébergent. Une vie amputée reprend, rythmée par les alertes et les arrestations. de peur d'être dénoncés, ils quittent Paris pendant les vacances d'été et rejoignent des cousins dans le nord de la France. Là bas, la vie est moins rude et le travail à la ferme n'exclue pas de s'amuser et de rire. Une sorte de parenthèse. Lise grandit très vite car elle est l'aînée de la fratrie. Les responsabilités l'accablent parfois car elle est encore une adolescente, pas encore tout à fait femme malgré l'apparition de ses premières règles. Lise écrit un journal pour que lorsque ses parents reviennent, ils prennent connaissance de tout ce qui s'est passé durant leur absence. Elle assiste à la libération de Paris et à la fin de la guerre en compagnie de Roger, un garçon qui lui donne son premier baiser. Elle découvre l'amour et sait intimement que ses parents ne reviendront pas.
C'est un texte émouvant mais pas larmoyant. Lise est une jeune fille forte et intelligente. le lecteur a accès à ses réflexions, ses sentiments, ses émotions. Cette histoire est vraiment adaptée pour la jeunesse.
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Tout d'abord, un grand merci aux éditions Nathan pour leur cadeau de Noël personnel avec les éditions non corrigées de ce titre. Ça a été pour moi une sacrée surprise et un immense honneur que de recevoir cet adorable petit coffret aux couleurs de la Douce nuit, sainte nuit et ornementé des sapins de mes forêts vosgiennes. Indubitablement, je ne pouvais penser qu'à elles en voyant ces motifs. Cette jolie boîte comprenait Les Chroniques de Zi, qui m'a rappelé les plus beaux contes de mon enfance, et ce roman-ci, Lise et les Hirondelles.

Un titre fort charmant et poétique en contraste avec la période historique bien noircie par le génocide, les déportations massives et son inhumanité qu'il couvre. J'étais très curieuse de découvrir cette nouvelle énième parution ayant pris pour sujet cette guerre qui me fascine tout autant qu'elle me répugne (l'évidence même, merci Captain Obvious !).

Il me tardait de voir comment l'autrice allait traiter son sujet en adéquation avec le public visé, à savoir principalement les enfants ou plutôt les pré-ados. Ce sujet particulièrement sensible de ce passé qu'on doit porter sur nos épaules sans avoir été responsables ou victimes directes d'une telle tragédie dans l'Histoire de notre Humanité doit être traité avec des pincettes, surtout auprès d'un jeune public qui en sait et en comprend encore peu, sans pour autant être édulcoré (on n'est pas chez les Bisounours hein, et pourtant j'aurais aimé que ce fut le cas...) et dénaturé.

Malgré le nombre toujours foisonnants de parutions ayant décidé d'aborder le thème ardu et complexe de la Seconde Guerre mondiale et des traumatismes qu'elle a causés, force est de constater qu'il est toujours un défi à relever quand il s'agit d'en parler, de rebattre le sujet et de transmettre des mémoires aux cicatrices encore béantes. Pour moi, le pari est réussi, et ce de manière agréablement surprenante.

En effet, Sophie Adriansen, autrice dont j'avais entendu parler grâce à ses derniers ouvrages destinés aux adultes, La Syndrome de la Vitre étoilée et Linea Nigra, qui me font fortement envie malgré mon absence flagrante pour le moment de fibre maternelle (Non ho l'età - J'ai encore le temps...), est aussi connue pour ses travaux jeunesse (on en apprend chaque jour dites moi) et cela s'explique notamment quand on fait soi-même l'expérience de sa plume qui s'adapte à tous les âges et à tous les profils.

Dans ce texte en particulier, cette dernière a presque une qualité pédagogique sous-jacente. Je ne dis pas que ce court roman remplacera votre cours d'histoire, cela n'a rien à voir. Mais il s'agit d'éveiller l'intérêt du lecteur, celui de l'enfant étant tout spécialement difficile à acquérir. Si cela est accompli, considérez que c'est comme votre plus grande victoire en tant qu'écrivain, comme l'aurait certainement pensé mon cher Roald Dahl.

Je pense que ce récit, Lise et les Hirondelles, serait une excellente entrée en matière pour "familiariser" (même si, bien sûr, on ne s'y fait jamais) un enfant à l'idée, à cette réalité qu'était la Seconde Guerre mondiale, celle aussi de la Shoah, à ce que tout cela a été. Ce roman vous prend par la main sans pour autant vous prendre pour un imbécile, et sa plus grande force est son silence, le silence désarmant et bien suffisamment parlant de l'absence.

Absence des parents, Julia et Aleksander, de notre héroïne et de ses petits frères. Couple aimant et formidable formés de deux êtres auxquels on s'attache instantanément et qui apparaissent pourtant telles des comètes filantes au tout début du roman, pour in fine aller s'éteindre dans la nuit des camps. C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas de se faire d'illusions ou d'euphémiser les choses. Sophie Adriansen fait plutôt le choix de la douceur, de la poésie et de la lucidité qu'incarnent les hirondelles, ces oiseaux intelligents, gracieux et qui nous donnent des ailes.

Ces ailes vont aider notre héroïne à s'affirmer, à devenir le petit bout de femme merveilleux que ses parents commençaient à entrevoir en elle, du haut de ses treize, presque quatorze, ans. Déployer ses ailes va donner à Lise la force d'aller de l'avant, de continuer de garder espoir et d'aimer, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, la vie, malgré ce qu'elle lui a pris de plus cher, de pardonner à ce pays si précieux qui est à la fois le sien, celui du lieu de sa naissance, et celui aussi qui l'a trahie durant la Collaboration. J'ai trouvé cette analogie fabuleuse et elle m'a réchauffé le coeur et donné envie de regarder toujours plus haut, vers le firmament des nuages et de ce ciel bleu qui nous ouvre les bras, ainsi qu'aux hirondelles.

Ce livre étant très court et très aéré, je n'aimerais pas vous gâcher le plaisir de le découvrir par vous même. Je conclurai juste en disant que, malgré le sujet très dur qu'il aborde, je le mettrais sans hésiter entre les mains d'enfants de l'âge d'Ariel et Zacharie, les adorables et espiègles petits frères jumeaux de Lise, qui, malgré cette taciturnité qui leur ronge le coeur à cause de cet arrachement brutal à leurs parents, leurs soleils, ne cesseront jamais d'être des enfants avec tout ce que cette période bénie de l'existence représente : celle de l'éveil au monde, aussi moche soit-il à ce moment-là (pour le coup, je viens de faire un sacré euphémisme), des yeux qui pétillent, des costumes comme les grands et des chants traditionnels ânonnés à pleins poumons, des jeux qui rendent votre existence aussi légère qu'une plume et qui créent des instants mémorables et nostalgiques, comme la marelle, à laquelle Lise joue encore avec ses petites cousines, même à treize ans.

Ce sont ces petits instants de vie, ces petits miracles et bare necessities que Sophie Adriansen décide de nous montrer et non l'horreur "usuelle" (je me déteste d'avoir employé ce mot) des camps de concentration, dans laquelle nous sommes suffisamment plongés dans pleins d'autres ouvrages d'historiens, de rescapés, d'auteurs qui offrent eux aussi leur imagination au service de la justice et de la véracité historique.

En lisant d'autres chroniques, j'ai vu que ce qu'on reprochait principalement à ce roman très bien écrit, c'était son manque criant de détails, son manque d'originalité aussi, sa simplicité dans l'acte de raconter l'histoire d'une adolescente qui doit grandir trop vite en maternant ses petits frères dans l'attente du retour, qui n'arrivera jamais, de leurs parents.

C'est justement, à mes yeux, cette simplicité dans la manière de raconter une "tranche-de-vie" durant la période de la France occupée qui m'a plu et qui fait la plus grande force de ce roman. Ce point de vue très insolite pour moi qui me suis "gavée" de romans historiques et de témoignages couvrant cette période, simplifié à l'extrême, m'a énormément plu car il s'agit d'une réalité sans fard et sans prétentions, au même titre que les autres fictions relatant les événements bouleversants et cruels de cette période.

Ce que nous raconte Sophie Adriansen avec ses propres mots sous sa plume aurait tout à fait pu arriver, et est sûrement à l'image d'une réalité quotidienne pour beaucoup de Français, juifs ou non, de l'époque : la peur de dénonciation de la part des voisins, ceux qui, au contraire, nous hébergent comme si ils étaient notre propre famille, le repli à la campagne chez nos proches pour éviter le danger représenté par la ville, les foyers d'accueil pour les enfants après la guerre, ces petits instants volés de bonheur pour aller voir un film hollywoodien ou bien de chez nous au cinéma ou à la mer, croiser des officiers allemands dans la rue...

Tout cela était autant une réalité que celle atroce des camps et je trouve que ce livre nous permet parfaitement de nous identifier à l'ensemble des personnages, que ce soit aux enfants qui essayent de garder leur caractéristique joie de vivre et de comprendre tout à la fois ce qu'il se passe autour d'eux, que ce soit aux adolescents comme Lise, déjà forts d'une grande maturité et perspicacité mais qui ont encore cette fragilité à fleur de peau et ce sentiment d'injustice grandissant, ou aux adultes, figures de bienveillance réconfortante ou bien d'hostilité et d'égoïsme avide pour leur survie presque révoltante. Chacun s'y retrouve dans cet ouvrage, que je recommande chaudement à quiconque croise sa route via les airs. Prenez vous aussi votre envol, ce livre d'une grande justesse et beauté dans ses tournures les plus simples et vraies est là pour vous l'accorder.
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Lise est une jeune fille comme les autres, fan de couture elle adore également les hirondelles et la poésie. Comme les autres, pas tout à fait finalement, car elle vit en Europe, en 1942, sous l'occupation, et elle est juive. Son univers bascule, le jour où sa famille est arrêtée. Elle va faire tout ce qu'elle peut pour préserver ses deux petits frères, aidée en cela par des âmes sensibles et justes.

Le roman s'adresse aux adolescents. L'auteure tente de faire transparaître, à ces lecteurs très loin de l'atmosphère de la seconde guerre mondiale, cette période sombre de l'Histoire de France, au travers du parcours de Lise. Même en tant que lecteur connaissant le contexte historique de ces évènements, Sophie Adiransen arrive à tisser une histoire captivante.

Le portrait de la jeune héroïne est fort et plein d'espoir, sentiment qui ne la quitte pas et qui la guide face à tous les obstacles qu'elle va devoir affronter. le récit reste "léger" et adapté au lectorat. Il explique sans montrer l'horreur inutile. Même si la peur est très présente dans cette petite famille qui lutte comme elle peut, les enfants gardent jusqu'au bout l'espoir de revoir un jour leurs parents. La tension est bien présente et la menace nazie plane.

Cette histoire est prenante, et même si elle s'adresse à un jeune lectorat, elle aurait mériter certains développements, et même peut-être, en plus de la narration de Lise, celle d'un autre personnage pour étailler l'ensemble du ressenti. le lecteur aurait aimé avoir plus de détails lors de certains moments que traverse Lise, et peut-être un peu plus d'explications.
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