Le roman de Don Juan

Victor Manara rêve d'une vie de passion auprès de la belle Faustine. Hélas, celle-ci s'ennuie avec lui. Que manque-t-il à Victor pour être un vrai séducteur? le manuscrit de Grandolfi, peut-être, celui avec lequel il fait tomber les plus belles femmes dans ses bras?
Ce roman est composé de trois parties très différentes. Elles content trois histoires qui, à première vue, n'ont rien en commun. Mais la construction, très ingénieuse, va, bien évidemment, nous faire découvrir les similitudes des trois récits se terminant par trois épilogues.
Outre les aventures de Victor, on découvre celles d'une jeune éditrice qui se bat pour imposer le manuscrit qui l'a séduite, puis, un texte qui parodie les auteurs à l'eau de rose à la mode dont je tairai les noms, mais qu'on reconnaît aisément, et dans lequel les interventions de l'auteur commentant son propre ouvrage apportent une mise à distance ironique et très drôle.
On l'aura compris, le manuscrit est un élément important dans ce roman tout au long duquel une passionnée du Dom Juan de Molière comme moi découvre des allusions. Chez Molière, par exemple: « on goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le coeur d'une jeune beauté. (…) Enfin, il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne. » devient, sous la plume d'Antonio Albanese: « j'éprouve un plaisir intense (…) à réduire, par mille ruses, la distance qui me sépare de son coeur et triompher de ses résistances pour le posséder un instant et le rendre aussitôt. »
Finalement, donc, le roman m'a plu, alors que j'avais éprouvé quelques difficultés à entrer dans la première partie qui ne m'avait pas emballée.
Quand j'ai compris ce que voulait réellement faire l'auteur, j'ai été séduite. Mais est-ce étonnant lorsqu'il s'agit de Don Juan?