La petite fille du silence

Une histoire dure encore plus quand on sait qu'elle est véridique que l'auteur à réellement subi tout ce qu'elle décrit et parfois à coup de description difficilement soutenable.

Pourtant arrivé à la fin, j'ai un goût de trop peu.
Je suis là avec des questions sans réponse qui pourtant sont le début de son roman.

Comment s'est-elle reconstruire ?
Est-ce qu'elle est restée mariée à Bertrand ? Elle ne nomme jamais son mari et le père de ses enfants.
Sur la couverture on parle de nièce violée par le beau-père. Dans le livre, dans le prologue c'est son frère qui viole sa nièce.
Elle dit qu'elle va agir, mais le roman ne nous dit pas ce qu'elle a fait pour sa nièce.

L'alcool, la misère, l'inceste, tous les ingrédients sont réunis pour faire de l'enfance de l'auteure un enfer…et le mot n'est pas exagéré, car les faits sont aggravés par la complicité de la mère et le silence des voisins…
Tant d'années de silence, d'une âpre lutte solitaire qui sont enfin soulagées par la publication de cet ouvrage. Pour encourager d'autres victimes à parler, avant d'en arriver à la destruction de soi.

Je viens de lire d'une traite cet effroyable document. Il m'apparait impossible d'émettre une critique. Cela dit, un passage en particulier m'a fait penser à "Carrie", et par voie de conséquence à Stephen King que je vais résolument citer ici :"Tout au fond de nous, voyez-vous, ce n'est pas Homo Sapiens que l'on trouve. Mais la folie [...] Ce que Darwin a été trop poli pour dire, mes amis, c'est que nous sommes parvenus à régner sur la Terre non parce que nous étions les plus malins, ou les plus méchants, mais parce que nous avons toujours été les plus déments, les plus grands enfoirés meurtriers de toute la jungle."