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EAN : 9782336302478
302 pages
Editions L'Harmattan (09/12/2013)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Anna de Noailles (1876-1933) a été la poétesse la plus adulée de son temps. Entre 1903 et 1905, elle écrit trois romans. La Nouvelle Espérance, Le Visage émerveillé, La Domination : petite partie de sa production, ils forment une véritable trilogie sentimentale. Plus tard, le recueil Les innocents ou la Sagesse des femmes constituera un art d'aimer dédié aux amants. Pourquoi donc le poète se fait-il romancier ? Contrairement à ce qu'on a longtemps cru, Anna de Noai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans sa thèse consacrée à Anna de Noailles, Marie Allard se préoccupe de comprendre pourquoi la romancière, novelliste et poète convainquit moins son auditoire par ses romans que par ses poèmes, et pourquoi son oeuvre, pourtant prolifique et reconnue en son temps, perdit progressivement de sa popularité au fil des années. Quelle est la nature de ce charme suranné qui s'étend sur son oeuvre et qui en conditionne le succès au 19e siècle, puis le désintérêt aux 20e et 21e siècles ?


Marie Allard nous livre une étude littéraire passionnante qui prend en considération les aspects sociologique et biographique concourant à la compréhension des origines et des enjeux de l'écriture d'Anna de Noailles. Cette thèse peut se lire agréablement sans connaissance préalable de l'oeuvre et permettra de l'aborder ultérieurement avec plus de sensibilité.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
En effet, dans un premier temps, les écrivains comme Anna de Noailles, Lucie Delarue-Mardrus ou Marguerite Burnat-Provins n’ont pas été fustigées car leur poésie évoquait largement la nature. Mais ces sujets qui semblaient simples et inoffensifs ont évolué en une exaltation du désir et du corps qui devait scandaliser l’opinion publique de l’époque. […] Leur impudeur focalisait toutes les critiques et provoqua des réactions de plus en plus hostiles. La poésie d’Anna de Noailles, chaste en apparence, contient ce type d’allusions, propices à choquer y compris son entourage. Pourtant, son choix était clair, Noailles n’a jamais revendiqué ni milité pour la cause féministe. Anticonformiste et libertaire, elle voulait l’égalité et la liberté pour tous sans distinction de classe ou de sexe.
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[…] la nature a été un outil pour la femme-poète, qui lui a permis de sortir d’elle-même mais pour mieux y revenir. Peut-être […] cette démarche lui a-t-elle ouvert la voie de l’essence. Ainsi, cet abandon de soi, ce besoin de se défaire de son enveloppe charnelle et humaine, a établi un rapport fusionnel non seulement avec la nature mais aussi dans un mouvement réversif, avec l’homme, c’est-à-dire le poète lui-même. A l’écriture de la nature correspondait un mode de connaissance de soi, un miroir de son être. Ici c’est l’homme pensant qui est relayé pour n’être plus que « ressentant » : celui qui veut ressentir ce que sent un élément végétal ou animal ne peut le faire qu’en devenant l’un d’eux. Telle fut l’aspiration primordiale de Noailles. Mais bien sûr, cela relevait d’un phantasme et sortir de soi ne conduit qu’à soi. Finalement, hors de toute passivité, l’auteur ébloui par le spectacle de l’univers a contourné la difficulté de ne pouvoir faire partie d’un autre règne du monde vivant. Elle projeta ses propres qualités : ce don de soi ajoute au monde, devenant plus que soi-même et par-delà meilleur.
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La nature, c’était Amphion où s’élevait le chalet acheté par ses parents, après leur mariage, à un comte polonais fils naturel de Napoléon. Dans cette « demeure marquée par l’amour », Grégoire de Brancovan avait entrepris des travaux pharaoniques pour transformer l’inconfortable masure en un palais entouré de magnifiques jardins. A l’approche du printemps, toute la famille partait s’installer au bord du lac Léman, le plus souvent jusqu’en septembre. Pour Anna de Noailles, Amphion symbolisa dès lors le paradis sur terre : « Oui, ce fut là le paradis ». Durant toute sa vie, elle se partagea entre ces deux lieux à la fois réels et magiques : Amphion symbole du bonheur de l’enfance, de l’éden perdu, et Paris où elle connut l’amour et la gloire, délaissant pour un temps ses racines étrangères.
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[…] comment a-t-on pu oublier une telle œuvre portée de surcroît par un personnage si singulier ? Par quel étrange phénomène notre époque a-t-elle d’abord encensé l’auteur du Cœur innombrable pour mieux l’effacer de ses références culturelles et de ses goûts littéraires ?
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[…] dans un premier temps le poète chante les plaisirs et les beautés de l’univers mais, dans un deuxième temps, la mort affleure conjointement aux déceptions de l’amour, annihilant rétrospectivement et de manière rédhibitoire sa passion pour la nature. Ainsi la nature devait-elle incarner, à un autre stade de l’évolution spirituelle du poète, l’union concrète de l’amour, de la mort et de l’ivresse.
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