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4,18

sur 1970 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le défi Instagram "1 mois 1 pays en livres" m'aura définitivement permis de découvrir de fantastiques histoires, et "La Maison aux esprits" figure certainement parmi les meilleures ! Dès les premières pages, la superbe description d'une jeune femme, Rosa del Valle, m'a convaincue que je tenais un roman incroyable, et les mystérieux pouvoirs de sa soeur, Clara, ont renforcé ce sentiment ! Nous y suivons le destin de sa famille dans le Chili du début du XXe siècle dans un récit au charme poétique qui nous fait sans cesse franchir la barrière très fine entre rêve et réalité.

Les générations de del Valle se succèdent et se déploient autour de personnages fascinants comme l'aventureux oncle Marcos, l'ambitieux et irascible Esteban qui épousera la fantasque Clara, leur fille Blanca qui restera une éternelle amoureuse, les jumeaux Jaime et Nicolas que tout oppose… Ce livre brosse un saisissant portrait de l'époque de l'apparition de la radio et de l'automobile, des deux Guerres mondiales, de la lutte des suffragettes, des idées marxistes, du recul de la religion et de l'élargissement de la démocratie jusqu'au putsch militaire et à la dictature.

Je tiens également à souligner les touches d'humour foudroyantes qui émaillent le texte comme l'attaque de Clara contre l'Eglise lancée en pleine messe ou les amours tragiques du chien Barrabás. La plume est évocatrice et sensorielle, s'attardant sur des plats raffinés, des odeurs de violette et d'encens, des couleurs éclatantes… Dans cette histoire de fées, de fantômes et de passions, je retrouve quelque chose de Shakespeare et des grandes sagas à la "Downton Abbey" puisque la famille del Valle accompagne les évolutions politiques, économiques, sociétales de son temps.
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A travers les vies de quatre femmes d'une même famille, Isabel Allende retrace l'histoire d'un pays jamais nommé mais pourtant transparent à tout instant, le sien, le Chili. La Maison aux esprits est un extraordinaire roman-fleuve qui nous fait alternativement rire, trembler et pleurer. C'est une fantastique, époustouflante, inoubliable effervescence où se conjuguent amours, secrets et conflits, une grande aventure épique aux coups de théâtre rocambolesques. On ne s'ennuie jamais, on ne se perd pas non plus dans ce tourbillon empreint de réalisme magique mais aussi, ô combien tragiquement réel. Si la plume de l'auteur, très inventive, restitue la dure réalité, le style n'en n'est est pas moins fluide, léger et plein d'humour, une douce folie qui nous emporte très loin. Isabel Allende nous offre ici une fresque réjouissante que l'on quitte à regret.
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Voici un livre qui m'a laissé un excellent souvenir. Tout au long de la lecture, je me suis sentie comme une membre à part entière de la famille Trueba et j'ai suivi avec beaucoup d'enthousiasme l'histoire de ces quatre générations. C'est comme si pendant un temps j'étais là-bas avec eux tout en continuant mon train-train quotidien. Souvent je sortais du roman un peu hébété, comme si je m'éveillais d'un bon rêve et que je ne savais plus où j'étais.
Dans ce roman, vous rencontrerez des personnages attachants, sympathiques, drôles, pleins de fantaisies et de mystères. Il y a d'abord l'inimitable Clara, toujours un peu fantastique et dans la lune à cause de mon penchant pour l'au-delà mais autour de qui gravite de nombreux protagonistes comme ses enfants Blanca, Nicolas et Jaime ; ses parents Nivea et Severo del Valle, sa petite fille Alba sans compter les multiples personnages secondaires comme la belle-soeur Férula ; Pedro Garcia, le comte Jean de Satigny, les fermiers, les domestiques, les adeptes du spiritisme, la nourrice, le chien Barrabas etc. etc.
Je garde ici un paragraphe spécial pour Esteban Trueba : propriétaire terrain qui voue une obédience aveugle pour le parti conservateur, c'est un homme abusif envers les paysans qu'ils emploient ; et un mari autoritaire, tyrannique et emporté avec sa famille. Il n'en reste pas moins un personnage très abouti et complet que j'ai bien apprécié, et qui m'a fait rire aux éclats plusieurs fois.
L'auteur raconte aussi les évènements qui ont entraîné l'arrivée de la dictature dans un pays d'Amérique du sud ; politique qui a entraîné des innombrables tortures, poursuites et exactions de tout genre.
Le style d'écriture est léger, fluide, ponctué de belles descriptions. L'ambiance oscille entre le fantasque, la folie, l'humour et un brin de sentimentalité. C'est coloré, gai et passionnant ! On partage avec plaisir les joies et les peines de cette famille, et c'est avec tristesse que je les quitte (dommage qu'il n'y ait pas cinq cent pages en plus !).
Pour conclure, une pépite d'or dénichée dans ma pile de livres que je vous recommande à tout prix !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Une lecture qui remue !

Ce roman suit la trajectoire, sur plusieurs génération, de la famille Trueba.
D'un côté, les femmes aux prénoms lumineux, à la beauté fascinante, certaines habitées par la magie, toutes en quête éperdue de liberté et d'émancipation.
D'un autre côté, les hommes, ou plutôt l'homme, le patriarche de la famille, Esteban Trueba. Un homme colérique, violent, qui n'épargne pas son entourage, et qui m'a d'ailleurs occasionné pas mal de cauchemars !

J'ai beaucoup aimé la manière dont le récit évolue au fil du temps, avec les personnages et le contexte politique. Les premiers chapitres sont marqués par des personnages mystérieux voire fantasques, la magie et le fantastique. Quoi que l'on y perçoive déjà la violence des hommes et la manière dont elle imprègne la vie des femmes.
Petit à petit, le récit devient plus dur, plus réaliste aussi. La magie se fait oublier. Elle apparait encore ça et là par petites touches, comme de petites bouffées d'air au milieu de l'âpreté du quotidien des personnages.

D'ailleurs, les personnages sont extrêmement attachants, leur psychologie et leur évolution bien construites. Je ne m'attendais en revanche par à un récit si violent. Et je pense qu'il faut être dans le bon état d'esprit pour profiter pleinement de sa lecture.

C'est un ouvrage dont on ne ressort pas indemne.
Une première rencontre avec Isabel Allende, mais certainement pas la dernière !
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Isabel Allende ne le nomme pas, mais comment ne pas reconnaître l'histoire de son pays, le Chili, dans cette saga familiale.
Même si le personnage principal semble être Esteban Trueba propriétaire terrien colérique et intransigeant, il s'agit en fait de l'histoire des femmes de la famille del Vallee, Rosa fiancée d'Esteban prématurément décédée, Clara sa jeune soeur qui épousera finalement Esteban, Blanca leur fille et Alba la petite-fille passionnée qui paiera très cher son implication auprès des guérilleros qui combattront la junte militaire après le coup d'état.
Excellent livre qui mérite son succès.
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Un roman à la fois historique et fantastique, j'avoue que ça me laissait perplexe, et que j'ai commencé cette lecture intriguée, pas sûre d'aimer. Et bien j'ai été conquise! Ce mélange des genres couplé aux talents de conteuse de Isabel Allende nous embarque dans un pays d'Amérique du Sud (le Chili n'est jamais nommé) du début du XXe siècle à la dictature. de nombreux sujets sont abordés, les personnages sont très complexes, la magie est présente sans lourdeurs... Vraiment une lecture intéressante et agréable!
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Mon premier contact avec cette auteure ne devrait pas être le dernier. J'ai été happé par cette épopée aux multiples dimensions et cette écriture, exaltée et réservée à la fois. Dès le début j'ai songé à « Cent ans de solitude » par l'ampleur du projet et cette prose exquise, aussi habile dans les descriptions que dans les dialogues. L'utilisation très modérée du fantastique contribue également à l'air de parenté, de même que le contexte sud-américain, mais chaque oeuvre a sa personnalité propre, définie et réussie. Et le clin d'oeil qu'envoie Allende à Gracia Marquez lors du choix des prénoms est savoureux.

Bien que centré sur le personnage d'Esteban Trueba, qui constitue le fil conducteur, ce sont les personnages féminins qui font ce livre; fortes, déterminées, elles traversent et définissent à leur manière autant les histoires familiales que de couples. Même dans l'aspect politique, où on tente de les reléguer au second plan, elles réussissent à occuper la place centrale, parfois malgré elles mais quand même. Les personnages masculins n'ont pas les beaux rôles, à part peut-être Miguel et Jaime et encore... Quant à Esteban lui-même il incarne ici une réalité qui a malheureusement dû exister, espérant qu'elle n'existe plus, mais j'aimerais en être certain. J'avoue qu'à la longue viols de paysanne, violence envers femme et fille, tentative de meurtre sur Garcia III, refus de récompenser le délateur, colère perpétuelle etc. m'ont exaspéré à un point tel que j'avais hâte que le destin le remette à sa place.

Quant à la dimension politique, tout en filigrane au début, elle prend progressivement de plus en plus d'espace pour constituer le coeur du récit à la fin. On comprend très bien ce qui passe mais même dans l'épisode d'emprisonnement, l'auteure a gardé une certaine pudeur quant aux détails, ce qui ne nous empêche pas de souffrir avec Alba. Et quelle belle réflexion sur le cycle de la violence et de la haine dans les toutes dernières pages. Un oeuvre qui m'aura marqué autant par la forme que par le fond!
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une histoire forte que celle relaté dans ce roman: l'histoire des femmes de la famille del Valle, durant une période d'environ 70 ans: celle d'Estéban Trueba, fiancé de la première fille del Valle, puis mari de la dernière. l'histoire est écrite à trois voix: Alba, la petite fille d'Estéban Trueba écrit l'histoire de sa famille; d'abord en transcrivant les carnets de Clara, sa grand mère, puis après la mort de celle-ci en ajoutant sa propre histoire, le tout entrecoupé de la version d'Estéban Trueba, seules parties dont la narration se fait à la première personne.
La cohésion du récit tiens dans les relations entre les personnages et surtout dans celles qu'ils entretiennent tous avec Estéban, homme au caractère fort, amoureux éperdu de sa fiancée, puis de sa femme et dont la seule raison de vivre reste sa petite fille. pourtant ce sont bien les femmes les héroïnes de ce roman: Nivea,la première suffragette, Rosa, belle et éphémère, Clara, extralucide mais sans aucune disposition pour les choses terre à terre, Blanca, amoureuse depuis ses 4 ans du même homme, et Alba qui sera la somme de toutes ces femmes et qui subira le destin de sa famille.
Parce que c'est une histoire de destin, prédit pour la plupart des centaines de pages à l'avance, mais qui n'enlève rien au rythme du roman, à l'envie de savoir comment cette prédiction prendra forme.
La politique tiens également un rôle important dans cette saga: ce sera la malédiction de cette descendance, les conflits entre les propriétaires terriens, les classes aisées et les paysans, le conflit gauche/droite, la monté du communisme dans un pays franchement conservateur, Tout celà dans un contexte de guerre froide et quand la gauche prend enfin le pouvoir, le sabotage économique par les grands de pays soutenus par les américains, puis enfin le punch des militaire qui mettra en place une dictature sanglante, un chapitre 13 très bien placé d'ailleurs.
Un roman d'espoir enfin car malgré tout les revers, les malheurs, c'est toujours l'espoir qui porte les personnages de cette histoire. Malgré des scènes très crues, très dures, parsemées au fil des pages, on se prends à sourire des anecdotes familiales attendrissantes ou simplement amusantes.
bref un très bon moment, un très bon livre qui nous fait flirté avec le monde du paranormal tout en nous décrivant l'évolution économique et sociale d'un petit pays d'Amérique du sud au travers de gens particulièrement attachants.
le seul petit bémol serait des erreurs de traductions disséminées de ci, de là, comme ce passage "la relation du soldat" ou relation traduit "el relato" espagnol, l'histoire. Cela est bien dommage pour un grand roman comme celui.
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Des années que j'avais ce roman sans le lire, que j'ai eu tord! (Si j'arrêtais d'en acheter plus que je ne peux lire, mais on en est tous là je pense).
Gros coup de coeur, donc, pour La Maison aux esprits. C'est toujours risqué de lire un roman dont on a lu/entendu beaucoup de bien mais pour une fois, je n'ai pas été déçue. J'y suis entrée sans trop savoir à quoi m'attendre, par exemple en découvrant le personnage de Rosa je m'attendais à ce qu'elle soit un personnage important et qui a lu le roman verra pourquoi j'ai été dans le faux, et j'ai été surprise par les chemins pris, transportée, je me suis beaucoup attachée, surtout à Clara, j'ai couru régulièrement sur Wikipedia pour essayer de m'y retrouver quand les protagonistes de ce roman se trouvaient mêlés à la grande histoire, et pas seulement à leur histoire propre et que mes maigres connaissances sur le Chili se trouvaient en défaut, et je l'ai dévoré avec beaucoup de joie, et aussi en me demandant pourquoi j'avais attendu! C'est souvent cruel, la plupart des personnages mènent des vies dures, voire sont franchement peu recommandables, amusant par moment, jamais ennuyeux. C'est merveilleusement écrit, c'est sans doute pour cela que c'est dur à lâcher, j'ai trouvé les personnages vivants, même ceux qui semblent parfois foutraques, car que sommes nous, sinon des masses de contradiction, et il faudra que je cherche d'autres livres de cette autrice, quand j'aurais fait descendre un peu ma pile. C'est un roman très vivant, que je vais recommander à mon tour.
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Roman lu il y a très longtemps mais j'en garde un souvenir impérissable. Pour moi c'est la découverte du réalisme romantique, un genre que j'adore maintenant ainsi d'une auteure formidable, une de mes fétiches.

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