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4,18

sur 2001 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sur la jaquette du livre on peut lire : «Une contrée qui ressemble au Chili, du début de ce siècle à son actualité la plus brutale. La chronique de ce pays est retracée à travers une dynastie familiale. Il y a Esteban Truba (sic), parti de rien, propriétaire terrien et sénateur musclé, potentat familial ; Clara, son épouse, hypersensible et extralucide, confidente des esprits qui hante leur grande maison ; les enfants légitimes et naturels d'Esteban, les rejetons de ceux-ci et de ceux-là, dont les destins s'entrecroisent dans les jeux de l'amour et du hasard, les vestiges de la révolte et des passions clandestines. Entre les différentes générations, à tous les niveaux de l'échelle sociale, se nouent et se dénouent des relations marquées par l'absolu de l'amour, la familiarité de la mort, la folie douce ou bestiale des uns et des autres, qui reflètent les vicissitudes d'un pays passé des traditions rurales aux affrontements fratricides. Un roman qui, par son inspiration, son architecture, sa prose tantôt enchantée, tantôt mordante, est à inscrire parmi les révélations de la littérature latino-américaine d'aujourd'hui.» Texte qui correspond aux lois du genre, mais qui est bien tapé.
Quelques indications sur l'histoire. Esteban Trueba se propose d'épouser Rosa del Valle, Rosa la belle. Ils se fiancent et Esteban part deux ans travailler dans les mines où il finira par découvrir un bon filon. Il revient pour apprendre que Rosa est morte empoisonnée (c'était en fait le père del Valle, lancé en politique qui était visé). Esteban quitte alors sa soeur Férula qui s'occupe de leur mère gravement malade pour remettre sur pied un domaine, les Trois Maria, dont il devient le patron intransigeant. Il culbute d'ailleurs à qui mieux mieux tout ce qui porte jupon et engrosse la fille de son régisseur (Pedro Garcia) qui donnera naissance à un Esteban Garcia.
Esteban épousera Clara, la soeur de Rosa, de laquelle il aura les jumeaux Jaime et Nicolas et Blanca. Une passion inaltérable va unir dès leur enfance Blanca et Pedro III Garcia aux Trois Maria, passion à laquelle Trueba s'opposera toujours, finissant par marier sa fille alors enceinte d'Alba à un certain Jean de Satigny. Pedro III est un artiste, chanteur, qui prêche la révolution et finira ministre du Président. Il perdra par ailleurs trois doigts lors d'une rixe avec Esteban.
Esteban se lance dans la politique, il devient un sénateur conservateur des plus durs, adversaire implacable de tout communisme. La famille réside alors à la Maison du coin, délaissant les Trois Maria. Cette maison est peuplée d'une foule d'originaux adeptes des pratiques de spiritisme de Clara.
Nicolas vit une vie quelque peu désordonnée sans grands objectifs, tandis que son frère Jaime, médecin, se dévoue corps et âmes pour les plus démunis. Il deviendra un ami du Président et fréquente Miguel, frère d'Amanda -amie de Nicolas dont Jaime sera un moment platoniquement amoureux-, qui prône la révolution par la violence.
le coup d'état de septembre 73 surprend tous ses personnages et le livre se termine sur Alba, la narratrice qui a reconstitué l'histoire grâce notamment aux notes que sa grand-mère Clara prenait dans des cahiers.
Ceci constitue un résumé honteux de l'histoire, mais il à pour but de me permettre de ne pas oublier les grandes lignes. on pourrait aussi évoquer la pute Tránsito Soto qui traverse tout le récit et qui joue un rôle important dans la libération d'Alba à la fin.
Tout ceci pour dire que le livre est vraiment assurément génial. L'écriture est extraordinaire : mot juste, métaphore pétillante, construction syntaxique alléchante. Surtout, humour, gravité se côtoient donnant une crédibilité au récit qui lui-même n'a pas l'air d'en vouloir tellement certaines situations sont farfelues : comment croire aux inventions de l'oncle Marcos en début de récit ? Comment pouvoir croire aux salières qui se déplacent ? Néanmoins, on marche, et on marche peut-être pour cela : le texte se montrant explicitement comme fiction, permet de faire passer les idées sans peser.
Par ailleurs, rien n'est daté ; on ne cite pas le Chili. On dit le Président, alors qu'il s'agit d'Allende ; on parle du Poète pour Pablo Neruda.
Il s'agit aussi d'une fresque sociale qui permet de comprendre les positions en présence lorsqu'il s'agit de la démocratisation d'un pays. A ce propos, sont intéressantes les quelques interventions en «je» de Esteban Trueba qui par ailleurs est un personnage infâme et violent, mais dont l'expression du point de vue permet de comprendre une certaine classe ou une certaine forme de pensée. Par exemple, son obsession anti-marxiste le pousse à soutenir le coup d'état dans la mesure où il croit sincèrement que c'est un bien pour le pays, avant de se rendre compte que les militaires vont trop loin. de même, il est convaincu de l'incapacité et de l'ignorance des paysans et affirme avec force que s'il n'était pas là, il n'y aurait jamais rien eu pour eux, ce qui, si l'on s'accorde à sa logique peut s'avérer cohérent. On comprend comment une dérive de classe est facile. Bref, bref et rebref, génial. Fort. Un livre à avoir lu.
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Ce livre est un grand livre! une saga familiale passionnante, foisonnante d'histoires, d'émotions, de personnages.
Lien : http://ogressedeparis.canalb..
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une histoire forte que celle relaté dans ce roman: l'histoire des femmes de la famille del Valle, durant une période d'environ 70 ans: celle d'Estéban Trueba, fiancé de la première fille del Valle, puis mari de la dernière. l'histoire est écrite à trois voix: Alba, la petite fille d'Estéban Trueba écrit l'histoire de sa famille; d'abord en transcrivant les carnets de Clara, sa grand mère, puis après la mort de celle-ci en ajoutant sa propre histoire, le tout entrecoupé de la version d'Estéban Trueba, seules parties dont la narration se fait à la première personne.
La cohésion du récit tiens dans les relations entre les personnages et surtout dans celles qu'ils entretiennent tous avec Estéban, homme au caractère fort, amoureux éperdu de sa fiancée, puis de sa femme et dont la seule raison de vivre reste sa petite fille. pourtant ce sont bien les femmes les héroïnes de ce roman: Nivea,la première suffragette, Rosa, belle et éphémère, Clara, extralucide mais sans aucune disposition pour les choses terre à terre, Blanca, amoureuse depuis ses 4 ans du même homme, et Alba qui sera la somme de toutes ces femmes et qui subira le destin de sa famille.
Parce que c'est une histoire de destin, prédit pour la plupart des centaines de pages à l'avance, mais qui n'enlève rien au rythme du roman, à l'envie de savoir comment cette prédiction prendra forme.
La politique tiens également un rôle important dans cette saga: ce sera la malédiction de cette descendance, les conflits entre les propriétaires terriens, les classes aisées et les paysans, le conflit gauche/droite, la monté du communisme dans un pays franchement conservateur, Tout celà dans un contexte de guerre froide et quand la gauche prend enfin le pouvoir, le sabotage économique par les grands de pays soutenus par les américains, puis enfin le punch des militaire qui mettra en place une dictature sanglante, un chapitre 13 très bien placé d'ailleurs.
Un roman d'espoir enfin car malgré tout les revers, les malheurs, c'est toujours l'espoir qui porte les personnages de cette histoire. Malgré des scènes très crues, très dures, parsemées au fil des pages, on se prends à sourire des anecdotes familiales attendrissantes ou simplement amusantes.
bref un très bon moment, un très bon livre qui nous fait flirté avec le monde du paranormal tout en nous décrivant l'évolution économique et sociale d'un petit pays d'Amérique du sud au travers de gens particulièrement attachants.
le seul petit bémol serait des erreurs de traductions disséminées de ci, de là, comme ce passage "la relation du soldat" ou relation traduit "el relato" espagnol, l'histoire. Cela est bien dommage pour un grand roman comme celui.
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J'ai terminé ce matin dans le métro un roman absolument fabuleux dont je dois vous parler à tout prix! (Rien que ça)
J'en avais entendu pas mal de bien ces 2 dernières années, je l'avais acheté il y a 6 mois, et puis j'avais reporté sa lecture jusqu'à maintenant, faute de courage pour me lancer dans ce fleuve de pages (500 et quelques), et aussi un peu par manque d'attraction avec la littérature hispanophone...quelle erreur!

Comment vous dire...La maison aux esprits d'Isabel Allende est une passionnante et magnifique saga familiale qui se déroule dans un pays qui ressemble beaucoup au Chili sans être précisément nommé, et qui couvre la vie d'une grande famille sur plus de 3 générations. Isabel Allende nous brosse le portrait des femmes de cette famille, à la fois fortes, fantasques et pleines de caractère, mais les hommes ne sont pas en reste, rebelles, ambitieux, et parfois célèbres pour leurs flamboyantes colères.

Les histoires d'amour et les drames de la vie font l'ossature de ce roman fleuve, inattendus et et passionnants, dans un contexte historique et politique très proche de l'histoire du Chili avec le coup d'état de Pinochet et le régime dictatorial qui a suivi.

L'auteure à une manière d'écrire bien à elle et déroule son histoire de manière particulière car elle soumet ses personnages à une certaine fatalité en nous annonçant très souvent leur destinée dès leur première apparition, tout en entretenant le mystère sur ce qui les y mènera. L'effet est très réussi et ramène aux pouvoirs surnaturels de la femme centrale du roman, la lumineuse Clara dont les prémonitions se réalisent toujours.

La lecture de ce roman laisse une impression étrange de pouvoir contempler l'histoire d'une famille d'un seul regard et on ne peut cacher le fait qu'on est triste de quitter ces personnages une fois la dernière page tournée, et qu'on repartirai bien pour 3 ou 4 générations de plus!

En bref, je vous conseille vraiment de tout coeur de vous plonger dans cette histoire incroyable, magnifique et passionnante, vous ne le regretterez pas! Et en plus ça existe en poche à moins de 9€ donc pourquoi se priver?
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J'aime quand un auteur s'attarde sur la psychologie de ses personnages et on a là une belle galerie de personnages identifiables, des portraits très complets qui font qu'on éprouve soit de l'empathie, une antipathie mêlée de pitié, de l'admiration, enfin plein de sentiments différents. J'ai aimé ce roman surtout à cause de Clara. J'aime l'atmosphère troublante autour d'elle, le fait qu'elle soit peu apte à la vie domestique, son détachement par rapport aux choses matérielles, son excentricité, son coté éthéré, en font un personnage hors du commun. La 2ème partie m'a un petit peu moins intéressée, sans Clara la vie est moins belle ! Les évènements politiques qui interviennent dans leurs vies rendent le roman plus terre à terre, on a toujours des héroïnes attachantes et fortes mais plus "standards".

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Une saga familiale dans un pays d'Amérique du Sud qui n'est pas nommé, mais qui ressemble étrangement au Chili. Un pays, une famille sur trois générations, trois femmes formant le choeur de cette fresque historique à peine déguisée, mêlant la petite histoire et la grande.
Clara, qui perçoit le monde des esprits et épouse Esteban le richissime propriétaire terrien parti de rien ; leur fille Blanca qui vit une histoire d'amour avec Pedro III paysan insoumis de l'hacienda familiale ; et enfin Alba, qui grandit au milieu de ces deux femmes au fort caractère, et découvre l'amour en même temps qu'elle prend conscience de la dure réalité sociale de son pays. Autour d'eux, Isabel Allende nous livre un foisonnement de personnages aussi entiers les uns que les autres, les dépeignant tous avec beaucoup d'humanité, qu'elle décrive des actions condamnables ou au contraire admirables. Un livre extrêmement poétique dans lequel on sent la force du souffle historique, relaté avec un grand respect envers ceux qui l'ont vécu, mais aussi avec beaucoup d'humour. le lecteur rit, s'étonne, s'émerveille, apprend un peu l'histoire du Chili s'il ne la connaît pas, pleure, se révolte, est touché, par ces vies, ces histoire, cette Histoire triste et magnifique, à travers laquelle point, envers et contre tout, un bel espoir.
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Un des aliens de ma bibliothèque. Un auteur à part, et une oeuvre à part. Et à part entière. Isabel Allende nous fait rencontrer 4 générations d'une famille complètement dingue, mais dingue d'une folie douce et légère, qui s'insinue dans les pages et fait rêver. Sur fond d'histoire chilienne, ce roman emporte le lecteur en Amérique du Sud, dans les haciendas, au milieu des fantômes et des prémonitions, en compagnie de la douce Clara et de sa présence quasi réelle.
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Un des livres que j'ai lus plusieurs fois. Isabel Allende nous y fait découvrir une galerie de personnages tous plus colorés les uns que les autres.
Elle nous fait aller à la rencontre d'Esteban et de Clara. Si j'ai relu ce livre autant de fois je crois que c'est pour retrouver Clara. Si présente et si absente. Si clairvoyante, lumineuse mais si légère. Elle fait partie de ces personnages qu'on aimerait connaître dans la vraie vie.
Ce livre c'est aussi une découverte du Chili, des bouleversements sociaux et politiques qu'il a connus.
Ce livre c'est aussi un petit, un minuscule grain de folie. Est-ce de la folie ou de la fantaisise d'ailleurs? Ce dont je suis certaine c'est que c'est juste ce qu'il faut pour qu'on ne sache plus très bien si on est dans le rêve ou la réalité.

Je n'ai pas ce livre à la maison mais , rien que de vous en parler, j'ai envie folle de le relire.
Lien : http://touteseule.over-blog...
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La maison aux esprits, c'est une grande saga familiale, quatre générations étudiées à la loupe sur à peu près un siècle, chaque personnage étant tour à tour au centre du récit. Parmi les personnages, un homme, au caractère très fort, et pleins de femmes, qui n'hésitent pas à lui tenir tête, fortes, courageuses et généreuses. Une longue lignée féminine très unie.

Au début, le ton du récit est proche du conte ou d'une vieille légende pleine d'exagérations, parfois un peu loufoque. Puis la politique prend de plus en plus de place, L Histoire rattrape l'histoire pour arriver au putsch militaire de Pinochet (il n'est pas cité mais c'est assez évident). le livre s'achève à cette période mais finit quand même sur une note optimiste.
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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J'ai été franchement ravie de découvrir "La maison aux esprits" qui trainait dans ma PAL depuis quelques années maintenant.
Une histoire comme je les aime, avec des personnages sympathiques et d'autres beaucoup moins, tout cela surun fond historique qui m'intéresse beaucoup : l'urbanisation des campagnes, l'industrialisation, et la fin d'une autocratie après des années de pouvoir.
Je crois que ce qui m'a le plus enchantée dans ce roman, ce sont les personnages ! Tous avaient à la fois des qualités et des défauts. Personne n'était ni blanc ni noir. C'est ce qui gagnait en crédibilité (malgré les "fantaisies" de Clara)
Même Esteban, sous ses airs de rustre et de brute épaisse, porte un amour très fort à ses femmes : Alba, la dernière petite fille et descendante de la famille, mais aussi Bianca malgré les "torts" qu'elle lui a causés, et surtout Clara, la femme de sa vie.
J'ai par ailleurs beaucoup aimé sentir l'ombre de Clara planer sur ces différents personnages même après sa disparition, les protégeant de son ombre, les rassurant. Je crois que c'est vraiment le personnage que j'ai préféré sur toute la galerie. Un personnage fantasque (j'avais du mal à imaginer qu'elle puisse faire bouger les choses par la force de l'esprit), dans son monde à elle, et pourtant toujours prête à aider son prochain. J'ai aimé la relation très forte qu'elle a avec la soeur d'Esteban, Ferula, le soin qu'elles prennent l'une de l'autre.
Franchement, je me suis laissée trimballer, emporter tout au long du récit, et je remercie sincèrement les talents de conteuse d'Isabel Allende, qui avec son style si particulier m'a raconté une longue et merveilleuse histoire.
D'ailleurs, au contraire de plusieurs autres lectrices, j'ai aimé ces petites anecdotes qu'elle racontait sur le destin des personnages principaux. Je n'avais franchement pas l'impression qu'elle en dévoilait trop car c'était souvent 2 ou 3 phrases développées bien plus loin dans l'histoire.
Quant aux évènements politiques, j'ai trouvé qu'ils prenaient la part belle à la fin du récit, et qu'ils prenaient un peu le dessus de l'histoire, mais les premières pages m'ont tellement enchantée que j'en ai fait abstraction.
Bref, vous aurez compris, une grande lecture coup de que je ne pourrais que conseiler aux lecteurs qui aiment se faire raconter des histoires.
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