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EAN : 9781092616089
Post-Editions (23/05/2015)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Le philosophe italien Pierandrea Amato s’interroge sur le sens des tristement célèbres images de la prison d’Abou Ghraib, dix ans après que leur diffusion a mis en émoi l’opinion publique mondiale, et qu’elle a entraîné la condamnation des soldats responsables à dix ans de réclusion pour actes de torture.

« Je le dis sans détour : mon intention n’est pas de m’intéresser à ce genre de problème [juridique], en relation avec les événéments d’Abou Ghraib.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ces clichés portent et condensent l'image et le présent de notre catastrophe

La banalité de l'humiliation quotidienne que s'infligent les hommes entre eux s'accompagne désormais d'une indistinction inédite entre la production des images (qui en témoignent) et leur diffusion. Dans cet essai sur les « poses » des geôliers américains d'Abou Ghraib, semblables à celles de touristes visitant la tour de Pise, par exemple, le philosophe Pierandrea Amato s'interroge sur le statut contemporain de l'image, et sur le rapport qu'entretient la culture occidentale avec « l'Autre ».

Des images, une prison, des prisonniers, des geolier-e-s, des photos, des actes de tortures, la brutalité, l'humiliation, l'exposition satisfaite de l'autre face de la « démocratie »…

« la prison d'Abou Ghraib s'est transformée en un espace anomique, une sorte de zone où la physionomie juridique des habitudes des geôliers s'est résolue en une opacité de geste fatalement ambigus, littéralement placés sous nos yeux »

Pierandrea Amato interroge notre démocratie, ses franchissements de limites « quitte à renoncer à elle-même en son propre nom ».

Que peut-on en dire dix ans après ? « Il me paraît important mais aussi difficile, dix ans après, de chercher à identifier ce qui survit dans cette effroyable série d'images, qu'on était alors incapables de voir, et qui n'a pas été simplement enfoui dans le passé »

L'auteur parle des analyses de Walter Benjamin, de seuil, des prisonniers offerts à notre regard, de vérité invisible, de catastrophe, de cadrage, d'impression d'un ordre, de sens, de fonctionnement spectaculaire, de « goût rance de ce qui se répète », de scènes, de routine, de normalité et d'admissibilité, de séparation entre nous et eux…

Des photos, la vue, « regarde, il s'agit d'une situation comme une autre ; regarde, il n'y a rien à voir », des touristes, des musées, la prime à l'image, elles et ils « photographient les oeuvres des musées avant même de les regarder »,

Pierandrea Amato souligne une des dispositions de la photographie : « la capacité de mentir sans trahir son sujet pour autant ».

En contrepoint de photos reproduites, des dessins de Susan Crile, reproduction des clichés en masquage des geôliers. Nous et des autres construits comme autres…

Des images, la reproductibilité fulgurante, le numérique, « Enregistrer la scène constitue en ce sens un véritable acte d'hostilité », la mise au point, le décalque des chose, l'anonymat inquiétant…

Je regrette cependant la multiplication des « sur », « hyper », « post », inflation de vocabulaire qui n'ajoute rien. L'extraordinaire linguistique semble parfois dénier et troubler les analyses de cette « banalité » affichée et reproduite…

En postface, le traducteur, Jean-Pierre Cometti revient sur les effets de traduction, l'usage de la numérisation ; la production et la diffusion des images, la codification des contenus…

« quand on nous dit qu'il n'y a rien à voir, c'est qu'il convient d'y regarder à deux fois »
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
la prison d’Abou Ghraib s’est transformée en un espace anomique, une sorte de zone où la physionomie juridique des habitudes des geôliers s’est résolue en une opacité de geste fatalement ambigus, littéralement placés sous nos yeux
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Il me paraît important mais aussi difficile, dix ans après, de chercher à identifier ce qui survit dans cette effroyable série d’images, qu’on était alors incapables de voir, et qui n’a pas été simplement enfoui dans le passé
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quand on nous dit qu’il n’y a rien à voir, c’est qu’il convient d’y regarder à deux fois
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