La guerre civile en France, 1958-1962

Mai 1958 marque la fin de la IVe République et le retour du Général de Gaulle au pouvoir, à l'occasion d'une séquence insurrectionnelle largement refoulée, pourtant à l'origine de la Ve République que l'on situe de préférence dans le référendum de septembre, « le coup d'État devenant un sursaut démocratique ». L'historien américain Grey Anderson revient sur les quatre années de « guerre civile » et les mécanismes de leur occultation.
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Avec cet essai, Grey Anderson montre comment « le régime de la France actuel reste profondément marqué par les troubles de ses débuts. Une mécanique constitutionnelle antidémocratique, une présidence autoritaire et une politique étrangère militariste – flagrante dans le pré carré africain postcolonial – sont parmi les legs les plus évidents de la ”transition” de 1958 ». En ces temps où certains généraux se déclarent toujours enclins à la tentation putschiste, une lecture impérative tant la nature des mécanismes constitutionnels de la Ve République est inhérente à ses origines.

Article (très) complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 :
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Poser la question à votre entourage : de quand date le dernier coup d'Etat en France ? La plupart dirons certainement « il y a longtemps, la révolution peut-être. », les plus férues d'histoire diront 1852, quand le président Napoléon deviendra empereur. Peu savent que c'est 1958 et que c'était De Gaulle.

Ce livre, d'un historien américain (il le fallait certainement), raconte ce coup d'Etat et ce climat de guerre civile, peut être pas qu'un climat d'ailleurs, car les français se sont vraiment tirés dessus. Il raconte, comment l'armée française s'est auto-intoxiqué avec sa propre propagande psychologique. Elle a appliqué les doctrines insurrectionnelles pour faire de la contre-insurrection. Au point que la « guerre pacifique d'Algérie » (sic) a connu deux insurrections, une émancipatrice de la tutelle coloniale, l'autre pour s'émanciper de l'émancipation. ça serait comique si ce n'était pas tragique.

Au milieu, De Gaulle, roublard, où sur un malentendu tout est possible.

La guerre d'Algerie est un « trou noir » dans l'histoire française, un tabou. On en connaît quelques événements « je vous ai compris ! », le putsch d'un « quarteron de généraux à la retraite », la fusillade rue d'Isly, l'OAS. Mais on n'en connaît rarement les tenants et les aboutissants, et on a oublié plein d'évènements intermédiaires qui font sens. le récit chronologique de ce livre donne les clefs de cette guerre qui ressemble à une farce. La conclusion (de l'auteur) est assassine.