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EAN : 9782330079246
48 pages
Actes Sud (31/05/2017)
4.36/5   7 notes
Résumé :
C'est le port du Havre qui prend la parole dans ce somptueux texte rauque, enflammé et engagé, qui retrace cinq siècles de départs, de voyages, de morts, d'exploitation, de commerce, de travail, de luttes, d'adieux et d'espoirs. Ce poème-fleuve en vers libres est mis en voix et en musique par le rappeur et slameur D' de Kabal et ses complices du groupe Trio-Skyzo-Phony.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est un Ovni.
Une petite pause dans ce monde vitesse grand V.

Faut le lire tout haut, ou se le faire lire parce que l'écriture c'est du slam

ça peut sans doute dérouter certains.

Moi cela m'a complètement séduite.

Je vais le relire encore, souvent.

Je l'ai acheté à cause de la 4ème de couverture:
"C'est le port du Havre qui prend la parole dans ce somptueux texte rauque, enflammé et engagé, qui retrace cinq siècles de départs, de voyages, de morts, d'exploitation, de commerce, de travail, de luttes, d'adieux et d'espoirs. Ce poème-fleuve en vers libres est mis en voix et en musique par le rappeur et slameur D' de Kabal et ses complices du groupe Trio-Skyzo-Phony."

C'est tout vrai.

C'est tout petit je l'ai lu en 15 minutes.

Prenez ce temps, après, vous aurez-peut-être- comme moi, le sourire aux lèvres?

Merci Joseph Andras...

Je m'en vais de ce pas écouter le CD qui accompagne le livre.
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Joseph Andras propose ici avec ce petit livre (40 pages) un texte poétique racontant la vie du port du Havre, comme si celui-ci était un être vivant.
L'écriture et belle et le propos touchant.
Pourquoi, diable, seulement 40 pages?!
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La ville du Havre se racontant elle-même depuis sa fondation en 1517, en poésie, comme vous ne l'avez jamais entendue, par la magie de l'écriture et de la voix.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/04/27/note-de-lecture-sil-ne-restait-quun-chien-joseph-andras-d-de-kabal/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ce fut un drôle de spectre qui gâta le sommeil des importants : il ne se contenta plus de chuchoter dans mes racoins, il afficha ses mots aigus, en droiture et sans fard, des livres pressant les coutures de ses poches – tout farcis qu’ils étaient de lettres à rendre blêmes les bien lotis : socialisme, communisme, anarchisme… -, il recrutait parmi les miens et ceux-là se reconnurent bientôt entre mille, d’un nom d’un seul, camarade !, et je les observais distribuer leurs gazettes et s’entasser dans les arrière-cours et les cafés enfumés, camarades !, crachant contre l’Empire ou la République, c’est selon ou c’est tout comme, parlant d’un monde un peu moins laid qu’il ne l’était, les poings serrés et des drapeaux cousus à même la peau, des rouges et des noirs pour étouffer enfin les salauds, les tout souriants d’un blanc pourri, les c’est-ainsi et les repus, pour relever les prolétaires, les vilains ongles, les invisibles afin qu’ils n’aient plus à baisser les yeux.
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Ils m’ont préparé à la guerre, paré d’un pont-levis, fortifié encore et plus encore, ils m’ont vu plus grand que je ne l’aurais cru et appris qu’il est des humains et d’autres moins lorsque chasser écailles et cétacés parut les endormir : ils racontaient dans leurs journaux qu’ils vendaient des habits pour Nègres, pour quelques francs, sept ou huit ou neuf, je ne sais plus, que les hommes noirs étaient un bien meilleur commerce et que je serais bien aimable d’y contribuer
les messieurs de ces journaux portaient le cheveu blanc et la belle phrase
on les écouta donc
on écoute toujours les messieurs des journaux
et l’on chargea mes bateaux de pacotille
fusils / sabres
tissus / eau-de-vie
miroirs / parures
tabac / outils
métaux / porcelaine
coquillages / verroterie
et l’on envoya mes bateaux du côté des Antilles et de la Guinée.

Les humains sont voraces, vous dis-je.

Et ceux d’entre eux qui savent la poudre, les comptoirs et les banques bien davantage
ceux-là avaient faim de Nègres
ne me demandez pas le plaisir qu’ils avaient à les attacher nus aux bas-flancs des bateaux, à fermer les écoutilles par des cadenas, à boucher les hublots ; ne me demandez rien du fouet qui claquait à toute heure sur les joues et les reins, de ce noir sur leur peau qui leur donnait le droit de le creuser pour y chercher de l’or, de ce noir qu’ils labouraient pour ensemencer leur nation, de ce noir qu’ils ouvraient
à pleines mains / à pleins vaisseaux
à pleins flots / à pleins convois
à pleins mâts / à pleins crocs
à pleines côtes / à pleines voiles
– ils riaient pourtant de voir les dents des Nègres si blanches
comme la perruque des messieurs des journaux.
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je n’oublie pas mes quais des brumes
clignant des cils
ni ce poète d’une main à nord de mon paquebot
ni ces printemps imprévus
ni ces nuits sous l’écorce
ni ces aubes mutilées
ni ces soleils à la consigne
ni ces martyrs à la criée
ni ces rasoirs sans rouille
ni mes larmes mal apprises

je sais ce bruit chargé de ronces, de bagnes et de pogroms
ces îlots comme des trous dans ma poitrine
ces rêves garrottés par les rêveurs d’hier
ces solitudes dans le profond des foules
ces sœurs qu’il leur arrive encore d’attendre
et ces mots semés en parpaings et poussières.
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Je ne sais plus mon âge
je compte sur mes doigts mais ceux-ci se perdent dans le temps
mes doigts de pierre et de bois qui ne savent plus les chiffres
tant il y en eut à me passer dessus
des chiffres sonnants, trébuchants
des chiffres que vous diriez fous mais sitôt je vous arrête
tant je sais, oui je sais, à quel point ils furent pensés au fond de froids cerveaux
les calculs des humains les préservent de la folie
le nombre a ses lucidités qui me restent inconnues
des chiffres partout
sur la couenne, le corps, en dessous des os
sur la terre que j’ai tant avalée et les eaux qui sont
à ma vie ce qu’est l’air à leurs poumons
je ne sais plus mon âge
mais me souviens des siècles qui m’ont fait
je revois ce roi qui m’a voulu un jour
c’était un temps où l’on parlait déjà de trahisons, de trêves et de charité
où quelques sous rachetaient les péchés et le sourire de Dieu
où le fils d’un mineur de cuivre s’en alla pester contre le haut clergé.
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moi qui n'exige rien, tout ancré que je suis à ma terre,
serein et sans nuage en dépit de ceux qui passent sur ma tête
me contentant du vent, composant avec ses tempêtes et ses mouvements dans l'air
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Vidéo de Joseph Andras
Qui sont les représentants en librairie ? Ces hommes et ces femmes de l'ombre, qui sillonnent les routes de France dans des voitures chargées de livres pour faire le lien entre les maisons d'édition et les librairies ? Elisabeth Segard, journaliste à Livres Hebdo, est allée à leur rencontre pour brosser le portrait robot de l'une des professions les plus discrètes et les plus influentes de la chaîne du livre. Dans la deuxième partie de l'épisode, Lauren Malka nous emmène au coeur de la Goutte d'or, à Paris, pour y découvrir la Régulière, une librairie-café présentée par sa fondatrice Alice et par l'écrivaine Chloé Delaume, au micro de Lauren, comme “une véritable oasis de culture”.Enfin, la clique critique de Livres Hebdo se réunit pour vous parler non seulement de ses coups de coeur de février, mais aussi de ce que ces livres dessinent dans le paysage éditorial de ce début d'année. Entre essais, BD et romans, les genres sont variés : Histoire de Jérusalem, de Vincent Lemire et Christophe Gaultier, publié aux Arènes ; Littérature et révolution, de Joseph Andras et Kaoutar Harchi, publié aux éditions Divergences ; Insula, de Caroline Caugant, publié au Seuil ; Les yeux de Mona, de Thomas Schlesser, publié chez Albin Michel ; Rousse, de Denis Infante, publié chez Tistram ; Abrégé de littérature-molotov, de Macko Dràgàn, publié chez Terres de feu. Un podcast réalisé en partenariat avec les éditions DUNOD, l'éditeur de la transmission de tous les savoirs.Enregistrement : janvier 2024 Réalisation : Lauren Malka Musique originale : Ferdinand Bayard Voix des intertitres : Antoine KerninonProduction : Livres Hebdo
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