Ne Coupez Pas ! est un recueil de 8 nouvelles signées
Jean-Pierre Andrevon, entrecoupées d'une trentaines de dépêches AFP situées en 1999 (13 ans après la parution du bouquin, donc) nous plongeant en plein futur dystopique, tantôt incroyablement flippant, tantôt grotesque et hilarant, subissant de plein fouet les effets d'une crise économique et d'une épidémie bien virulente.
Ne Coupez Pas !
La nouvelle donnant son titre au recueil est un échange téléphonique entre Ben, un jeune au langage fleuri coincé dans son HLM suite à une explosion, et Colette, une prof de français à la retraite assez coincée et à cheval sur les traditions.
Laissant le lecteur deviner les réactions de Colette (on ne lira que les répliques de Ben),
Jean-Pierre Andrevon nous offre avec cette première nouvelle un texte assez amusant sous fond de lutte des classes à l'ambiance doucement apocalyptique.
Sympa !
Jusqu'à la victoire finale !
Encore un récit sentant bon l'apocalypse, cette fois-ci vécu par plusieurs habitants d'une petite île sur laquelle règne un général despotique.
Loin de l'humour qui caractérisait la première nouvelle, Jusqu'à la victoire finale ! est un texte étouffant et désespéré.
Brouillage Psi
Les implants connectant les gens au réseau commencent à déconner grave et tous se mettent à pénétrer les esprits des uns et des autres sans avoir demandé quoi que ce soit, et ce de manière totalement aléatoire.
On nage en plein Paprika, 19 ans avant, en gros.
Intérieur, nuit / Extérieur, jour
Un être humain difforme est enfermé dans une salle totalement scellée et imperméable. Régulièrement, on lui présente des cobayes, ceux-ci mourant généralement une minute ou deux après le premier contact...
La Muraille Occident
Des jeunes d'une petite quinzaine d'années, complètement ignares et formatés pour la guerre, sont envoyés sur le front, dans une muraille qu'ils doivent défendre en abattant les étrangers cherchant à en approcher...
Politiquement incorrect et baignant dans une ambiance crade, poisseuse et ultra-vulgaire, La Muraille Occident est un texte anti-militariste franchement malsain nous plongeant dans un futur absurde...
Le Grand Jour
Lors du Grand Jour, les habitants d'une ville située dans un futur indéterminé font leurs adieux à leurs proches et se déplacent, joyeux -la puce située dans leur nuque n'étant pas étrangère à leur béatitude-, vers La Roue du Grand Jour, but ultime de leur vie.
Encore un texte dystopique nous plongeant dans un monde faisant froid dans le dos...
Il avait failli se passer quelque chose
Cris vit entouré de sa petite famille dans un monde idyllique. Seulement, le temps d'un flash, il distingue la réalité de façon toute autre: crasseuse, rouillée, pleine de produits chimiques et autres détritus nocifs, peuplée de gens difformes et malades...
Lorgnant sur
Philip K. Dick, ce texte joue avec la notion de réalité tout en décrivant, encore une fois, un futur bien moche...
Pénurie
Une virée dans un monde post-crise économique à la bureaucratie totalement grotesque, peuplé de banques de tout et de rien et dans lequel les gens continuent à aller bosser à pied (y'a plus de moyens de transport) avec une seule chaussure (jour pair ou impair), dans des moitiés de bâtiments, à se partager une moitié de gomme dans un bureau auquel on accède grâce à une échelle de corde...