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2,67

sur 226 notes
L'inceste de Christine Angot est un livre compliqué mais magistral.

On ne tombe pas sur ce roman par hasard. Quand on l'ouvre c'est que la quatrième de couverture nous a intrigué, touché ou bien même perturbé. S'ensuit alors un questionnement lorsque l'on découvre l'écriture si particulière de l'écrivaine. Saccadée, coupée. Les phrases sont sectionnées à des endroits improbables, elles sont répétées deux fois, trois fois, parfois plus encore. Certains mots sont également multipliés sur tout une page. C'est dérangeant pour le lecteur, je le concède. Cependant c'est cela qui fait le charme de ce roman (entre autre). La forme est sans doute voulue. Elle marque. Elle soutient d'autant plus le propos et le sert.

Ce livre n'est, pour moi, pas un livre sur l'inceste. Il s'agit plutôt d'un roman sur les conséquences de l'inceste. L'auteure qui l'a vécu nous montre son traumatisme , la folie possible et les difficultés engendrées. C'est cela qui dérange et qui fait de cette écrivaine une personne souvent détestée. Beaucoup éprouvent une haine envers elle en raison de ce que ses romans évoquent. Oui elle parle de sujets qui dérangent, oui elle évoque des choses dont l'on ne voudrait pas entendre parler ni même imaginer possible. Cependant c'est la réalité !
La forme, les répétitions, les coupures, montrent d'autant plus le terrible choc de l'enfance qu'elle a vécue. Peut-être (inconsciemment ?) qu'il explique son comportement actuel et ses difficultés. Ses sautes d'humeur, ses émotions.

Son enfance a été un tournant dans sa vie car elle est supposée fondatrice de l'existence. Et bien que ce roman s'intitule L'inceste, ce n'en est que la raison pour qu'il existe. La folie dont l'auteure fait preuve, volontairement ou non, est le résultat, la conclusion de sa jeunesse.
La folie du texte est la folie de sa vie. La difficulté rencontrée lors de la lecture est la dureté de son existence. Oui c'est un effort mais lorsqu'il est fait, il supplante tout le reste. On s'habitue, comme elle a due le faire, se forcer à le faire. Et on finit par apprécier. On vit.

Révélateur de la vie, bouleversant au possible. Il est pour moi incontournable de l'avoir lu. Lorsqu'on le termine, on comprend. Certes pas tout mais une petite partie et c'est déjà ça.
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Roman-collage dont le style est parfaitement résumé par cette citation :

"Dans Sujet Angot, il y a un passage où Claude dit, il le dit comme un compliment : “ton écriture est tellement incroyable, intelligente, confuse, mais toujours lumineuse, accessible, directe, physique. On n'y comprend rien et on comprend tout. Elle est intime, personnelle, impudique, autobiographique, et universelle. Tu m'émeus sans les trucs, sans être émotive, tu fais réfléchir avec trois bouts de ficelle, un miracle de désorganisation logique. La liberté sans le chaos, l'ouverture sans la dérive”."

Écriture physique et érudite jusqu'à la nausée.
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Lu après Un amour impossible, peut-être pour aller voir de plus près ce que cette femme se vit infliger, adolescente, par un père absent puis retrouvé. Difficile de réfuter la dimension voyeuse de l'entreprise, je l'admets. Mais c'est encore l'écriture et ce qu'Angot en fait qui nous sauve du trivial. Par le temps qu'elle met à traiter du sujet annoncé, par l'interminable digression d'un autre amour impossible, où elle nous balade de façon lancinante, sans rien nous épargner de sa détresse, au risque de nous perdre en route (des fois qu'il y en ait qui s'épargnent et lui épargnent la pénible confession), par sa démonstration en temps réel de ce qu'écrire peut vouloir dire : dire, simplement pouvoir dire cette chose indicible qu'on appelle inceste, impossible et qui pourtant arrive tous les jours.
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Un livre difficile à lire mais on peut toutefois dire que l'auteur est très forte par son écriture chaotique, cassante, elle nous révèle le chaos du personnage principal , son hystérie, son rapport compliqué et difficile avec les autres. Cette histoire amoureuse qui se termine dans une souffrance excessive mais qui s'explique par le vécu de son enfance.
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Bon…je me retrouve à faire un article sur un tel livre. le titre de celui-ci m'avait absolument attiré, et l'édition était belle…je ne pouvais résister ! de plus, j'avais ouïe dire que Christine Angot était un des grands noms de la littérature contemporaine francophone. Ainsi, j'étais en joie de découvrir une nouvelle auteure, et qui plus est un nom que j'entendais un petit peu partout. J'ai déchanté rapidement et de façon drastiquement dramatique.

Je ne peux me résoudre à vous faire une mise en situation, car il s'avère qu'il n'y en a guère besoin : il n'y a PAS de situation. Ce livre est une sorte de suivi psychologique de l'auteure qui est, à priori, « devenue » lesbienne durant 3 mois, lors d'une histoire d'amour avec une femme du nom de Marie-Christine. Déjà… Je n'ai absolument pas aimé ce fait que durant une grosse partie du livre cette Angot radote qu'elle soit « devenue » lesbienne. Je ne compte pas faire un cours sur la sexualité, mais tout le monde sait qu'on ne devient pas ainsi du jour au lendemain ; pour moi, ce suivi psychologique autobiographique prouve qu'elle est restée dans le déni un bon bout de temps, ou bien que ce qu'elle éprouvait pour Marie-Christine était tout, sauf de l'amour. Enfin, je suis presque certain que ce qu'elle a essayé de dire dans ce livre, c'est qu'elle se pensait hétérosexuelle à 100%, mais elle fut choquée d'apprendre qu'elle ne l'était pas en fin de compte – même si la manière dont elle a fait passer le message n'était pas clair, j'ai su le déceler.

L'auteure dans ce livre nous révèle ce qu'elle ressent pour Marie-Christine pour cette époque, mais également ce qu'elle ressentait de sa découverte d'elle-même. Elle était profondément perturbée, mais aussi elle était vêtue d'un caractère troublant : un vrai trouble obsessionnel pour Marie-Christine ; cela saute aux yeux. MC ne la laissait pas indifférente, et elle en était absolument perturbée psychiquement. Cela me fut…troublant à lire, une expérience particulière et assez gênante.

Ce livre était malgré tout assez complexe à lire. Il n'avait absolument aucun fil conducteur, l'auteure s'égard et nous donne un récit fragmenté chronologiquement et textuellement parlant, mais extrêmement dense : la mise en page n'aide pas avec ses longs paragraphes et ses répétions à n'en plus finir. Cette lecture me fut éprouvante, je pense que le mot est approprié à la situation. A la moitié du récit, j'avais envie de m'en débarrasser le plus vite possible.

Mais voilà, je l'ai abandonné à partir de la moitié, et ce pour plusieurs raisons – qui ont plus ou moins un rapport avec le livre. Déjà, aux environs de la moitié du livre, j'ai décidé d'aller « enquêter » sur l'auteure, voir un petit peu sa biographie, ses passages dans des émissions – littéraires ou non -, etc. Et il s'avère que j'y ai découvert une femme qui ne m'a pas DU TOUT plu, de ce que j'ai vu ; j'ai eu vent des controverses qui l'entouraient, des propos qu'elle tenait ouvertement de façon assumée à la télévision ou la radio, et j'ai été sidéré. Cela m'aurait en quelque sorte dégouté de l'expérience littéraire que je vivais, et puisque je suis très attaché à mes codes moraux et mes principes, je m'éloigne automatiquement des personnes ne partageant pas ces codes que je juge de basiques. de plus, le livre ne me plaisant pas plus que cela, j'ai décidé ni plus ni moins d'abandonner cette lecture aussitôt. Ce n'est que mon avis et mon code moral personnel, mais je n'ai pas pu continuer cette lecture comme si de rien était, après avoir écouté ces propos.

En conclusion, j'ai abandonné cette lecture de base à cause de propos de l'auteure que je trouve intolérables, mais aussi parce que ce livre ne m'a absolument pas plu. Décousu, fragmenté et sans fil conducteur, ce livre autobiographique relate d'évènements de la vie de l'auteure, mais je les ai trouvé très mal exprimés, des mots sont employés alors qu'ils ne devraient pas. Aucun profit en cette lecture.
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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Christine a été homosexuelle pendant trois mois. Trois mois de sa vie qu'elle narre en alternance avec des mois de sa vie d'avant avec son père, père qu'elle n'a connu qu'à 14 ans quand, dit-il, elle devenait intéressante.
Elle n'a été présentée aux deux autres enfants de son père que lorsqu'ils ont eu leur BAC?
Christine cherche sa place, avec celle qu'elle aime et qui l'aime, avec les deux enfants de son père, avec son père. Elle est écorchée, à cran. Elle va vite dans l'écriture comme si elle était essoufflée de vivre. Comme si elle était dans une autotamponeuse dont elle n'aurait pas trop le contrôle.
C'est vif, urgent, trouble.
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Malgré les mauvaises critiques je souhaitais me faire mon opinion...
Et bien je suis d'accord avec les nombreux/euses qui ont trouvé ce ”truc” impossible à lire
Je ne peux pas appeler cela un roman, ni une biographie, ni rien d'autres car cela ne ressemble à rien, sinon une succession de mots répétés en désordre
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