Eau de suie

Qu'on se le dise ! Les Anglais ont leurs fameux Sherlock Holmes et docteur Watson, les Français auront l'inspecteur Anselme Koch et le docteur François Molins ! Et n'allez pas croire que les seconds sont de pâles copies des premiers. Si l'analogie saute aux yeux à la lecture de ce formidable récit historico-horrifique, elle ne se suffirait pas à caricaturer 'Eau de suie' tant la patte de l'autrice est prégnante dans ce récit. La plume d'Orezza, dévoile un pan de l'histoire de France méconnu de ce milieu du 19ème (sûrement la résultante de nombreuses heures de travail en amont). Cette même plume se fait légère lorsqu'il s'agit de décrire les chevauchées et trajets en berline sur les chemins de Bourgogne. Elle se fait précise lorsqu'elle décrit les détails des lieux, la couleur des sentiments qui habitent les personnages et les nuances de leurs traits. Mais là où l'autrice excelle, c'est bien dans l'infusion de l'occulte à travers les fils de la trame de son récit. L'intrigue est riche, les rebondissements nombreux, on pourrait être tenté de dire que c'est un conte moderne... et pourtant non (et c'est la force de cette histoire). Ce roman est puissamment ancré dans cette première moitié du 19ème. Comme si l'autrice avait voulu redonner leurs lettres de noblesse à cette partie de France oubliée par L Histoire avec un grand H. Il y a de la délicatesse dans la manière de détailler l'histoire d'amour naissante entre les deux héros, et une farouche volonté de renverser la table, signifiant qu'en matière de littérature fantastique aussi, les codes ont changé. Un peu comme une sculpteuse habitée, Orezza alterne minutie et puissance pour nous bâtir un conte personnel et inspirant, dont les finitions à coups de scalpels laissent suinter les dérives de l'obscurantisme des sociétés secrètes et du clergé de l'époque. Âmes sensibles s'abstenir... si vous vouliez tout de même lire cet été des romans d'enquête planplans se déroulant au 19ème siècle, vous pouvez toujours vous rabattre sur les aventures de Sherlock Holmes... en bibliothèque verte.

Un roman qui dans l'ensemble est intéressant malgré quelques longueurs. J'ai aussi eu du mal à rester immerger dans le récit et à tout comprendre. On est vraiment dans le fantastique gothique et horreur. L'histoire est riche avec des descriptions réalistes et des rebondissements. L'enquête est intrigante et complexe. J'aurai juste aimer qu'elle soit plus présente... La plume est fluide et dynamique. J'ai beaucoup aimé l'époque qu'a choisi l'autrice pour illustrer son récit. Époque qu'on connaît très peu. Fantômes, morts, esprits, rêves, complots, secrets, société secrète, religion.
Les personnages sont intéressants, bien travaillés et décrits. Les personnages principaux sont sympathiques, à part un seul, qui montre son vrai visage assez rapidement. Il ne fait rien pour aider dans ses morts et n'aide pas à trouver le meurtrier. Il est assez détestable.

J'ai beaucoup aimé ce premier tome malgré certaines longueurs. L'écriture était fluide, j'ai adoré cette plume que je découvre pour la première fois. Les descriptions sont réalistes qui facilite l'imagination.

J'aime beaucoup les histoires avec des complots avec beaucoup de secrets, j'ai étais happée par l'histoire de Koch. C'était une enquête fantastique que j'ai hâte de retrouver dans le tome 2 qui je l'espère sera aussi prometteur que ce premier tome.