Nous retrouvons nos héros en mer quelques mois après la fin du premier tome. La guerre se profile à l'horizon entre les Ondins, Taren et Ian retrouvent la mémoire de leur précédente incarnation et Vurin, le chef des Ondins continentaux les envoie en quête de la pierre runique, qui devrait sauver les Ondins …
D'emblée nous nous trouvons face à une bataille navale, le ton est donné, action maritime et romance homosexuelle dans un cadre fantasy où métamorphes et magie se dévoilent. Au fil des pages les mystères et espèces métamorphes s'accumulent sous un voile de magie …
Un roman léger, l'écriture est fluide et la lecture aisée, l'action est prégnante au dépens de la profondeur, un roman de délassement qui devrait combler les amateurs de fantasy pas compliquée et ceux qui recherchent de la romance m/m exotique.
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Vurin tendit les mains devant lui, ferma les yeux et murmura des mots dans une langue que Taren ne comprit pas. Il cligna des yeux alors que deux petites sphères de lumière bleue apparaissaient dans chacune des paumes de Vurin. Elles flottèrent vers le plafond, illuminant la caverne.
— Mais qu’est-ce… ? commença Taren, abasourdi.
— C’est notre passé, dit Vurin alors que Taren découvrait les sculptures complexes sur les murs de la grotte.
Partout où il regardait, il voyait des représentations d’Ea nageant à travers des structures sous-marines qui semblaient être construites à partir de pierres et de coraux. Des enfants Ea nageaient aux côtés de leurs parents ; des hommes et des femmes amenaient des offrandes à un temple sous l’eau ; et d’autres encore nageaient, entrant et sortant d’un bâtiment orné qui ressemblait beaucoup aux dessins des châteaux que Taren se souvenait avoir vus dans les livres d’images que Borstan lui lisait quand il était enfant.
La surface de l’eau ondula, bien que cette fois ce ne soit pas à cause des navires qui combattaient. Le vent. La Déesse avait-elle entendu sa prière ? Il ferma les yeux et imagina la main de la Déesse amadouer le vent pour qu’il change en faveur d’Ian et de son équipage. Il sentit le vent caresser ses joues, sentit ses doigts agiter l’eau. Il imagina les voiles du Fantôme se remplir et la sensation de la barre tandis qu’elle tirait pour manœuvrer le gouvernail.
Taren sentit l’énergie de la magie caresser sa peau – une sensation familière qu’il essaya de replacer –, mais son attention fut attirée vers le haut, par le bruit d’une explosion. Il leva les yeux à temps pour voir quelque chose de sombre foncer vers lui : une autre salve de canons. Il fléchit sa queue et plongea vers les profondeurs. Le boulet de canon le manqua de quelques centimètres.
Il mordilla le cou d’Ian, lui arrachant un grondement sourd qu’il put sentir au creux de son ventre plus qu’il ne l’entendit. Taren s’émerveillait toujours de pouvoir entendre tant de choses sous l’eau sous sa forme Ea. Il avait un jour demandé à Ian pourquoi les Ea ne choisissaient pas de passer leur vie sous cette forme, tant il était pris par les joies de son corps Ea et la beauté de la mer. Ian avait simplement haussé les épaules en lui expliquant que les Ea considéraient leur capacité à se transformer comme un cadeau de la Déesse qui les distinguait des humains, mais qu’ils croyaient qu’ils étaient destinés à vivre sur terre.
— Tu ne souhaites simplement pas accepter la vérité, Ian. Tu as peur de le perdre.
Évidemment que j’ai peur de le perdre ! cria Ian. Je l’aime. Plus que ma vie. Je l’ai déjà déçu une fois. Je dois vivre avec ça chaque jour, sachant combien il a souffert parce que je ne suis pas intervenu. Je ne laisserai pas cela se reproduire.
— Tu ne peux pas le garder otage de ta peur, mon ami, dit doucement Renda. Tu ne peux pas arrêter les événements. Aucun de nous ne le peut. Si tu essaies de le brider, tu n’arriveras qu’à le perdre, au final.
Je sais.
Ian soupira.