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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai lu Sans elle un peu par hasard. Complètement par hasard, même, vu qu'il m'a été proposé suite à un abonnement sur une plateforme d'ebooks.
Les émotions qu'il a déclenchées m'ont amenée á lire Avec Elle dès sa fermeture, avec la petite appréhension d'être déçue. Il m'était impératif de savoir ce qui se serait passé si l'une des jumelles n'avait pas disparu ce jour-là.
Mais mon appréhension était sans objet. J'irais même jusqu'à dire qu'Avec elle est encore plus puissant émotionnellement que le premier.
Commentaire concernant les deux livres, donc : on s'accroche, on s'attache, on souffre, on pleure au rythme des mots et des émotions. Deux livres qu'on "vit" et dont on ne ressort pas tout á fait indemne. Lectures qui nous bouleversent. Il en existe peu.
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Il y a quelques mois sortait Avec elle jumelé avec Sans Elle aux Editions Michel Lafon. Un chouette objet construit de façon intelligente et originale. Tout comme les deux auteurs qui se sont lancés dans un défi fou de nous raconter deux trames de vie avec le même point de départ.

L'histoire avec :

C'est une gentille famille, un couple et deux enfants. Deux petites filles absolument identiques (à quelques infimes détails prêts). C'est un mois de juillet, le 14 exactement. Une bêtise, une réprimande, et l'une des filles est punie. Interdiction d'aller au feu d'artifice. Cela aurait pu être un instant banal comme dans tant de famille, mais celui-ci donne le top départ à une cassure entre les deux fillettes. Plus rien ne sera comme avant.

Pourquoi le malheur s'imprime-t-il davantage que les instants de félicité ? Pourquoi ne garde-t-on que ce qui fait mal ?

L'histoire sans :

C'est une gentille famille, un couple et deux enfants. Deux petites filles absolument identiques (à quelques infimes détails prêts). C'est un mois de juillet, le 14 exactement. Une bêtise, une réprimande, et l'une des filles est punie. Interdiction d'aller au feu d'artifice. Cela aurait pu être un instant banal comme dans tant de famille, mais celui-ci donne le top départ à un drame colossal. L'une des fillettes disparaît. Commence alors une longue attente. Deuil pour certains, désespoir pour d'autres.

Pourtant, la terre ne peut pas être peuplée que de monstres tapis dans l'ombre pour s'emparer de la moindre petite fille se retrouvant seule quelques minutes, si?

Deux histoires donc, avec les mêmes personnages. J'ai commencé ma lecture par celui d'Amélie Antoine qui m'avait crevé le coeur avec son livre les silences. J'étais très impatiente de retrouver sa plume. Je dois vous avouer qu'une fois encore elle a réussi à me faire pleurer. Ce désespoir chez cette mère, j'en avais le souffle coupé. Et puis il y a un autre passage qui m'a retourné les tripes, lorsqu'on se rend compte que le flic ne vit plus depuis cette disparition également. Un livre difficile, choc, qui m'a prise et que je n'ai pas réussi à lâcher.

Je retourne mon livre, et j'ai poursuivi ma lecture avec la version de Solène Bakowski. Alors pour cet auteur, c'était ma première fois 😏. Un très bon auteur également, mais il est vrai que vu les sentiments ressentis par le 1er livre, j'ai pour le coup eu moins les larmes aux yeux. J'ai malgré tout éprouvé des sentiments différents comme l'agacement, l'énervement contre l'une des jumelles. Certains passages m'ont paru un peu gros, mais quand il y a une histoire de domination, la lucidité est toujours mise à mal.

Une très belle expérience lecture que ces deux livres. Vous pouvez les trouver séparément ou comme ici en un seul livre (attention, il pèse un peu dans le sac du coup !) . J'ai une nouvelle fois été charmé par Amélie Antoine qui m'étreint le coeur pour la deuxième fois et je vais un peu plus attention à la prochaine sortie de Solène Bakowski.

Allez bonne lecture 😊
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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Je me contente assez souvent de survoler les résumés, me fiant à la couverture. Celle de ces 2 petites filles et quelques commentaires élogieux sur des pages FB titillaient ma curiosité. C'est donc avec grand plaisir que j'ai tenté ma chance sur un concours proposé sur Insta par les auteures, plaisir encore plus grand quand le livre est arrivé. Un format peu commun, une édition recto-verso des 2 versions de l'histoire concoctés par Amélie Antoine et Solène Bakowski. Un défi de taille que se sont lancés ces 2 auteures. Un idée on ne peut plus originale qui me fait penser à celui de U4, mais une série en 4 tomes qui, elle, est vue à travers chaque personnage et narrée par un auteur différent.

J'ai débuté l'aventure par l'approche de Solène Bakowski tant il me semblait logique de commencer par Avec Elle.
Dans ce tome, on se laisse transporter dans les relations complexes, ambivalentes évoluant entre " je t'aime, moi non plus" que vivent les jumelles. le contexte est très réaliste, prend ses sources dans la vie quotidienne, celle de Thierry et Patricia qui se délite au fil du temps, la complexité de la vie de couple, l'usure du quotidien que les enfants compliquent, parfois, innocemment.
Patricia éprouve des sentiments communs à beaucoup de mères, il suffit de tendre l'oreille, à droite à gauche, de près ou de loin, des Patricia ont en a toutes une dans notre entourage, quant on a pas, soi-même eu quelques fois, ressenti ce sentiment d'étouffement lié à ce quotidien répétitif. N 'explique-t-il pas, parfois, l'adultère, les séparations ? Dans cette ambiance délétère, les enfants saisissent des bribes de conversation, enregistrent, assimilent, interprètent. Tout est là en ces 2 mots, ressenti, interprétation. Face une même situation, chacun le vit à sa manière et quand les non-dits prennent toute la place, eh bien... personne ne sait ce que l'autre éprouve réellement.
J'ai été happée par la curiosité une grande part du récit, vibrant d'impatience de découvrir les effets et aboutissants d'une telle relation "toxique" toute en ambiguïté entre les 2 soeurs. Mais l'issue est longue à se mettre en place ,et j'avoue m'être un peu ennuyée, les passages devenant redondants. de plus cette connectivité propre à la relation entre les filles, je ne l'ai pas trouvée spécifique à des jumelles. Elle sert juste à l'intrigue, car l'on peut voir tout aussi bien de tels liens entre soeurs.
Cependant, l'auteure joue avec nos émotions. Elle sait s'y prendre pour nous faire prendre parti pour l'une des jumelles, celle qui sera responsable du drame qui se trame. Jessica/Coline physiquement semblables, aux personnalités contrastées et si dissonantes. Et quand la mère ne reste pas impartiale dans certaines situations forcement, on s'en agace.
La plume de l'auteure est fluide et plaisante. Elle sait planter les décors, brosser des portraits vibrants de réalisme, attiser l'intérêt du lecteur et le surprendre par son dénouement. L'approche psychologique choisie par l'auteure est intéressante, prend le pas sur côté thriller et suspens. Peut-être est-ce l'explication au fait que j'ai trouvé, certains passages répétitifs et momentanément ennuyeux ?

L'approche d'Amélie Antoine dans Sans elle, est toute aussi psychologique, avec le coté thriller en plus. Les auteures suivent une trame commune et les protagonistes prennent des chemins proches et parfois totalement différents. On y retrouve des personnages assez importants de la version de Solène Bakowski avec des variantes plutôt étonnantes.
Dans cet opus, Amélie Antoine s'attache à traiter les répercussions de la disparition de Jessica sur la famille et développe les sentiments de chaque protagoniste principal. La psychologie de chacun y ait brossée avec justesse, réalisme. Tout comme dans Avec elle, cette soirée du 14 juillet va ébranler les fondations de cette famille unie. Les liens qui les unissent s'y délitent, et ici encore les non-dits auront des conséquences néfastes sur tout un chacun. Cette fois les raisons sont à mille lieux de la précédente version.
Les thèmes abordés sont, au vue de cette approche de l'histoire, sensiblement différents, du tome de Solène Bakowski. Ici la culpabilité y règne pour la plus grande part, avec des multiples raisons. Chaque personnage ayant les siennes.
Coline, reste un des protagonistes les plus attachants, mon préféré comme dans le roman précédent. Sa souffrance, sa position dans la famille, la culpabilité du survivant, le sentiment de désamour, nous touche en plein coeur. On aspire à la voir heureuse, faire le deuil de sa soeur disparue, sans pour autant l'oublier, afin de pouvoir se reconstruire. On espère, on y croit .
Le roman est particulièrement bien construit, évoluant tout au long des diverses étapes : après le choc, l'espoir que personne ne veut abandonner, et surtout pas Patricia, mais aussi les incertitudes quotidiennes, le mal être que provoque le fait de ne pas savoir. Puis devrait venir la résignation, le besoin d'avancer, mais certains protagonistes n'y parviennent pas, se refusant à cette alternative. Chaque partie de cette histoire suit le cheminement du deuil, selon Elisabeth Kruler-Ross. L'auteure nous y plonge de manière magistrale, au gré de sa belle plume et nous entraîne dans des montagnes russes d'émotions. le style est addictif, et l'on s'interroge sur la finalité de cette intrigue. Découvrirons nous la vérité sur ce drame familial ?
Le dénouement va me clouer sur place. J'envisageais tout et rien, m'interrogeant au fil des chapitres : serait-elle similaire à celle de Solène Bakowski, tant la trame de base semble être suivie, ou différera-t-elle comme parfois en conservant ce tronc commun ?
Car les auteures ont abordé, chacune, des pistes différentes tout en glissant toutes 2 les mêmes protagonistes secondaires. On retrouve donc : Enis, l'instituteur, Valentin, Loîc qui croisent Patricia et Coline.

Dans cette duologie,un véritable challenge littéraire, chacune des auteures nous offre une vie parallèle faite de tous ces ET Si, que nous même envisageons parfois. Un ET SI qui pourrait dans une version comme dans l'autre changer le tragique des l'histoires. Car drame il y a. Mais pas forcement celui auquel on s'attend. L'intrigue même n'évolue pas dans ce sens là, certains questions resteront sans réponses dans l'abord d' Amélie Antoine. Ce pourrait être frustrant, mais ne pas les avoir reste logique, car tout est réaliste et que le thème le plus important n'est pas de résoudre le mystère de la disparition de Jessica mais les effets secondaires sur toute la vie d'une famille, de parents suspectés et les effets néfastes à long terme.

Je conclurais en remerciant Amélie Antoine et Solène Bakwoski pour ce concours sur Instagram qui m'a permis de découvrir leur plume et donner envie de lire leurs romans.
Je rajouterai que j'ai eu une petite préférence pour le texte d'Amélie Antoine.

Pour infos, je ne pense pas qu'il y ait un ordre de lecture dans ce livre recto-verso.


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C'est l'histoire d'un projet un peu fou : 2 auteurs, Amélie Antoine et Solène Bakowski décident d'écrire chacune un livre en partant d'un même point de départ : un lacet.
Coline et Jessica, jumelles doivent se rendre au feu d'artifice du 14 juillet mais l'une a fait une bêtise et en sera privée. La mère, Patricia, n'emmènera que Jessica.
Près de l'étang où les festivités ont lieu, Patricia constate qu'un lacet de chaussure de sa fille est défait.
C'est le point de départ de deux histoires racontées très différemment :
Chez Amélie, le lacet sera refait,
Chez Solène, il ne le sera pas,
Et de ce tout petit détail vont naitre deux scénarios radicalement différents.

"En un claquement de doigts, tout peut chavirer, irréversiblement"

Dans une interview d'Amélie Antoine faite par Nicolas Elie, elle répondait à cette question :
Q : Qu'est ce que tu en penses de l'académisme ? Des auteurs qui finissent par écrire le même livre à chaque fois ? Mettre les mots dans une cage ?
R : Je pense qu'on vit dans une société où il faut à tout prix coller des étiquettes aux artistes, pour pouvoir ensuite les ranger bien sagement dans une boîte. Tout est fait pour qu'un artiste fasse toujours la même chose, pour qu'il devienne une marque, quelque chose de sécurisant, de rassurant, tiens je vais acheter le dernier roman d'Untel, parce que je sais à l'avance ce qu'il y aura à l'intérieur.
Tout est fait pour ça.
Je crois qu'il faut tout faire pour lutter contre.(...)
Il faut se battre pour lutter contre, sans se soucier d'entrer dans un moule (...), écrire ce dont on a envie ou besoin et pas ce que d'autres attendent.

Tout est dit ! Amélie n'est jamais où on l'attend, c'est à mon sens ce qui fait sa force. Elle ne s'embarrasse pas non plus de savoir si un éditeur va la publier, elle écrit, et elle trouve ensuite une solution pour combler son lectorat.
A la lecture de ce livre, j'ai cogité "mais où veut-elle en venir Amélie ? Quand va donc arriver le
"twist" que j'attends (celui auquel je suis habituée, celui qui rentre dans la case "Amélie" ?)".
Et ça m'a justement fait penser à cette réponse qu'elle avait faite à Nicolas :
"Je ne suis pas là où on m'attend "
J'attendais.
Elle n'y était pas.
Et pourtant ! Quel bouquin !!!
Tout d'abord, j'ai été séduite par la profondeur psychologique des personnages principaux :
La mère, Patricia, dure, froide, difficile à attendrir et pourtant terriblement humaine quand le sort s'acharne sur elle.
Le père, Thierry, démissionnaire, silencieux, presque déficient, soumis à l'autorité de sa femme.
Les Jumelles :
Jessica, la meneuse, tenace et énergique, celle qui suscite l'admiration et l'attention.
Coline, la résignée, celle qui trinque, qui subit, qui souffre en silence, qui passe à côté de sa vie en vivant par procuration
Puis, j'ai vraiment aimé la construction du roman.
La première partie évoque la déflagration liée au choc d'un événement qui vous tombe dessus inopinément : basculer, paniquer, comprendre, chercher, s'acharner, soupçonner, ruminer, tenir.
La seconde partie rappelle les grandes étapes du deuil : se souvenir, se détruire, stagner, oublier, jalouser, détester, surmonter, accepter, en finir.
Plusieurs thèmes sont également décortiqués en profondeur, dont certains brillamment: la gémellité bien sûr, mais aussi le naufrage du couple, l'éclatement familial, la préférence filiale, la toxicité maternelle.
En 396 pages, Amélie décortique les émotions humaines.
C'est un exercice périlleux, redoutable, de haute voltige dont peu possèdent la dextérité.
Ce livre est une plongée au royaume des émotions : chaque chapitre provoque un frisson différent et renvoie à des émotions que nous avons tous vécues.
Amélie n'est pas l'écrivain d'un "genre littéraire"
On ne peut pas la mettre dans une case.
Amélie va où son coeur la porte et sa plume nous emmène dans les tréfonds de sa créativité littéraire.
Elle sait tout dire, tout écrire et le fait magistralement.


Je ne connaissais pas Solène, et la lecture de ce livre me procure une joie intense à l'idée qu'il me reste encore des auteurs stupéfiants à découvrir !
J'ai commencé par "Sans Elle", parce qu'Amélie je la suis depuis le début et que j'aime sa façon d'écrire, sa façon de raconter, sa façon de vous emporter dans son univers, monde dans lequel le temps n'existe pas.
Je me disais aussi : c'est elle qui va raconter l'histoire où l'une des jumelles disparait, le choc, la panique, l'espoir, la destruction et la résignation. C'est elle qui rédige la partie de l'action, la partie "noire", celle qui fait trembler le lecteur.
Naïvement, je pensais que la partie rédigée par Solène serait plus commode, plus douce, plus positive, puisque c'est celle dans laquelle il n'y a pas de drame, l'histoire dans laquelle au final il ne doit pas se passer grand chose puisqu'il n'y a pas de séparation.
Je me demandais ce qu'elle allait bien pouvoir nous raconter dans ce roman, quand le lacet n'est pas refait et que la petite fille ne disparait pas.
Je dois dire que ma stupeur a été totale, et mon admiration grande de cette faculté qu'elle possède, elle aussi, de si justement décortiquer les émotions en 376 pages. Il faut en avoir des trucs à décortiquer pour noircir 376 pages !
376 pages d'une relation disséquée, parfaitement analysée :
De soeurs qui s'aiment puis se détestent,
De l'une qui prend l'ascendant sur l'autre,
"Cette soeur qui brille même dans son éclipse"
De l'une qui veut à tout prix exister et pour ce faire est prête à tout.
De l'autre qui subit, ramasse les miettes, efface les ardoises de sa jumelle, et semble n'exister que pour l'empêcher de déraper.
"Quand sa soeur n'est pas là, le manque est faramineux. Quand elle est à ses côtés, elle la hait autant qu'elle l'aime."
Et puis, il y a ce secret de gosse, terrible, qui va dramatiquement changer l'avenir de leur relation.
Ce secret qui va les empêcher d'avoir un vrai lien, basé sur la confiance et l'honnêteté.
Ce secret qui installe des rapports faussés de dominante/dominée et empêche Coline de se rebeller, de dire stop, de s'éloigner.
Elle le dit plusieurs fois " ça va mal finir ".
Oui ça va mal finir, on le sait, on le sent, et à chaque page on se demande où Solène veut nous entrainer, vers quelle noirceur, quel horrible évènement qui pourrait expliquer comment elles vont en arriver là.
On attend que le secret soit révélé, et il ne l'est pas. Ca, c'est diablement intelligent !
Solène n'a pas cédé à la facilité, ni au désir impérieux du lecteur qui veut savoir ce que cette révélation va changer dans leur relation, comment Coline va réagir, et si elle va pardonner l'impardonnable.
Ce roman m'a amené à réfléchir sur les relations toxiques que nous vivons parfois avec une personne de notre entourage : on sait qu'elles sont néfastes mais on les maintient quand même, on garde les liens, on trouve des circonstances atténuantes, des excuses pour pardonner, mais au fond de soi, on sait qu'on devrait s'éloigner, couper les ponts, arrêter, parce que sinon on risque d'en crever...
Cette analyse là est brillante.
Sa façon d'écrire prenante.
Elle possède une connaissance des sentiments humains bluffante.
Je suis admirative de ce ton si juste qui donne à ce roman la pertinence, la justesse, la puissance des mots qui fait naitre les émotions.

Ce projet un peu fou était une sacré bonne surprise, un pari, et un pari sacrément réussi.
Le duo Amélie Antoine/ Solène Bakowski fonctionne à merveille et j'espère qu'il perdurera !

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On ne peut pas le lâcher.
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C'est un pari fou que Solène Bakowski et Amélie Antoine ont tenté. Un Pari qui aurait pu ne pas voir le jour si ces deux là n'était pas complices et amies dans la vie.
Ecrire deux romans distincts à partir d'une histoire commune. Une histoire quasi similaire juste un petit détail fait que ce point de départ diffère un peu.
Avec elle, de Solène BAKOWSKI et Sans elle, d'Amélie ANTOINE, deux romans pour un projet commun.
Un point de départ identique pour deux histoires distinctes qui peuvent se lire indépendamment l'une de l'autre.
Une même famille, une même situation initiale, mais un événement qui vient tout bouleverser.
Pour tous ceux qui se sont un jour demandé : Et si un seul détail de ma vie avait changé, est-ce que tout aurait été radicalement différent ?
Pour tous ceux qui aiment voir les deux faces d'une même pièce.
Coline et Jessica, soeurs jumelles âgées de 6 ans, grandissent dans une famille heureuse et unie installée au Quesnoy. Avec elle raconte comment elles finissent par se jalouser et se détester tandis que Sans elle relate combien la disparition mystérieuse de l'une des deux joue sur le destin de sa soeur.
J'avais dans un premier temps décidé de faire deux chroniques de ce bouquin. Je dis bien ce bouquin car l'autre pari totalement fou que nos deux auteures ont pris, c'est aussi de faire éditer ces deux romans dans un seul livre. Et oui vous achetez un livre et vous avez 2 couv., deux romans. Un de chaque coté du livre. Non ce n'est pas une erreur de l'imprimeur. Les deux histoire sont montées tête bêche. Oui, oui une présentation tête-bêche, il fallait oser !
J'ai lu ces deux romans pour un double tête à tête que je devais mener avec Jean Paul et Solène et Amélie lors du salon Rosny soit qui mal y pense. Je n'avais jamais lu Amélie. C'est donc par son Sans elle que j'ai commencé.
J'ai débuté l'histoire, tranquillement puis petit à petit les mots d'Amélie m'ont happée. Je me suis retrouvée en apnée au milieu du livre. L'écriture linéaire d'Amélie m'a plongé dans le noir total ! Elle écrit son roman de façon chronologique, cette famille parfaite qui se disloque après la disparition d'une des jumelles. Et l'autre jumelles qui se sent de trop. La culpabilité des membres de la famille. le deuil, impossible à faire pour certain. Comment vous dire, c'est tellement bien décrit que j'en étouffais moi même.
Le roman d'Amélie est sans concession, c'est d'un sombre plombant ! Noir c'est noir, pas un brin de lumière dans cette histoire. Vous est vous aussi pris dans la nasse, et vous vous laissez couler. C'est vraiment réussi. J'en suis sortie lessivée.
Puis j'ai laissé passer une journée, et je me suis lancée dans la lecture d'Avec Elle de Solène Bakowski. J'avoue que j'étais un peu frileuse avec l'expérience que je venais de faire avec son opposé.
Mais non, j'ai retrouvé l'écriture solaire de Solène. Sa façon d'amené tranquillement les chose. Deux soeurs totalement dépendantes l'une de l'autre. Deux jumelles en miroir. Un lien invisible reliant celle-ci.
Si dans le roman d'Amélie c'est la disparition le sujet centrale, chez Solème c'est la gémellité qui en occupe l'espace. Cette gémellité complice mais parfois toxique quand l'une des soeurs prend la pas sur l'autre. Quand l'une attire plus l'attention que l'autre.
Car forcément, et Solène nous le démontre avec brio, chez les jumeaux aussi il existe une relation dominant, dominé. Aussi par petite touche, dans ce qui semble être une fratrie parfaite, Solène peint ça et là des tâches d'ombre. Des distensions, des jalousie, les petites contrariés quand l'une réussie et pas l'autre. La convoitise, la rancoeur, les rivalité.
Tout ici va crescendo, tout est amené à point nommé. de plus l'écriture est vive, le rythme est soutenu. Tout cela participe à l'envie qui nous pousse à dévoré ce livre, à vouloir comprendre quelle sont les tenant et les aboutissants de cette histoire. Solène dresse un portrait psychologique parfait de chacune de ses personnages. Elle nous offre là un pur et absolu roman psychologique.
Alors merci mesdames pour cette expérience de lecture unique.
Merci car chacune dans votre style vous m'avez offert deux moments de lecture inoubliables.
Chacune m'ayant apporté son lot d'émotions. Me faisant passer d'un extrême à un autre. Deux lecture incomparable et pourtant indissociable.
Bravo Mesdames, bravo pour ce culot, pour ce défi et ce pari fou.
Et comme pour moi votre pari est réussi et ma lecture accomplie, je ne vous dévoilerai pas lequel j'ai préféré. Je vous laisse vous débrouiller entre vous !

Lien : https://collectifpolar.com/
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Sans Elle d'Amélie Antoine et Avec Elle de Solène Bakowski est un projet original et pertinent !

le principe est simple.

Deux livres en un. Ami lecteur, tu en as vraiment pour ton argent !

Un même point de départ : deux jumelles de 6 ans. le soir du 14 juillet, l'une des jumelles est punie et reste à la maison.

Dans Sans Elle, la deuxième jumelle disparaît lors de la soirée du 14 juillet.

Dans l'autre intrigue, Avec Elle, elle rentre à la maison.
J'ai d'abord lu Sans Elle d'Amélie Antoine.

Ne commence pas ce livre un soir, parce qu'il te sera impossible de dormir sans savoir si cette fillette sera enfin retrouvée ou non. Et autant vous dire qu'Amelie Antoine m'a fait passer une nuit courte...

L'auteure nous fait tout traverser : la peur, les recherches, les suspicions, la terreur, la descente aux enfers de la famille, l'éclatement de l'unité familiale...

Au fil des pages on pense à tous ces faits divers terrifiants qui ont émaillés nos vies : la petite Estelle Mouzin disparue depuis plus de 15 ans sans que l'on ait la moindre idée de ce qu'elle est advenue, Natasha Kampush et j'en passe.

C'est la terreur ultime de perdre ainsi son enfant. Ne pas savoir ce qu'il s'est passé. L'espoir toujours vivant, tant qu'aucun corps ne vient confirmer ce que le peu de raison qui nous reste nous susurre. L'impossible deuil.

On est aussi obsédé que la famille par la recherche de cette gamine. Et alors que tu crois que l'apaisement est enfin là, un semblant de vie retrouvé...L'auteur te fait exploser en pleine tête une fin, mes amis…Mais alors…Je parlais toute seule à mon livre : " Naaaannn mais ce n'est pas vrai ! Non, pas ça..."

Mention sans faute. Coup de coeur...

Bref, autant te dire que j'ai entamé la deuxième partie pleine d'enthousiasme. Et je suis heureuse de retrouver la jumelle dans cette histoire-là, même si évidemment, avec Solène Bakowski, je ne m'attendais pas à du feel good !

Dans cette partie, la jumelle qui a eu droit d'assister à la soirée du 14 juillet est rentrée chez elle. Mais cette soirée de séparation va être vécue comme une injustice par l'autre jumelle. Une forme de jalousie et de compétition va naître de cette soirée et la tension grandissante entre les jumelles va engendrer une cascade de conséquences. Dans cette partie, la tension sous-jacente entre les jumelles est assez glaçante. L'une des deux exerce un ascendant sur l'autre, plus ou moins consciemment et les conséquences seront dévastatrices. Difficile d'en dire plus pour ne pas gâcher le plaisir.

J'ai vraiment trouvé cette expérience littéraire très intéressante et tellement originale, que ce genre de format devrait vraiment être développé plus souvent !

En effet, le nombre de fois où, à la lecture d'un roman, ou d'un fait divers dans le journal, je me suis demandé : et si, au lieu d'aller à cette soirée, la victime avait été malade et était restée chez elle, que ce serait-il passé ?

C'est la fameuse question du destin finalement : est-ce nos actions qui déterminent notre futur ou celui-ci est-il déjà écrit et quoi qu'on fasse, nous sommes destinés à quelque chose de précis ?

C'est un peu cela ce roman et vraiment, j'ai beaucoup aimé. de plus, les auteurs ont l'intelligence de faire chacune une histoire différente, mais avec des écritures un peu similaires et cela nous permet de ne pas avoir le sentiment d'être dans deux univers totalement différents. On reste dans la même veine, la même atmosphère et c'est vraiment très bien fait.

Toutefois, j'ai trouvé plus de force et de drame à une des deux histoires et je vous conseille vraiment de commencer par Avec Elle avant de lire Sans Elle.

Et toi, elle te tente cette expérience littéraire ? Parce que je te le dis, c'est vraiment très bien !
Lien : https://www.lespetiteslectur..
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Bonjour,
Je me lance dans un exercice un peu difficile… mais j'aime prendre des risques et faire de nouvelles expériences…
Je vais vous parler d'un livre, non de deux livres… en fait, c'est un double livre. COMBO diraient mes fils…
Il s'agit de Avec elle de Solène BAKOWSKI et de Sans elle d'Amélie ANTOINE.
Un livre qui est double. Recto/Verso… Donc retour un peu plus long que d'habitude.
A la base c'est l'histoire de deux auteures, Solène et Amélie qui se rencontrent lors d'un salon (quand on avait encore la chance de pouvoir se croiser auteurs et lecteurs). Ces deux auteures deviennent amies et se lancent un chalenge fou, écrire une histoire non pas à quatre mains (comme on peut en voir, je pense notamment à une nouvelle écrite à quatre mains par Céline SERVAT et Guillaume COQUERY dans le recueil Au-delà de nos oripeaux), mais une histoire qui débuterait de la même façon, on plante le décor, les acteurs sont présents, mais à cause, ou grâce à un élément semble-t-il insignifiant (un lacet défait en l'occurrence) les histoires prendraient des tangentes carrément divergentes… Pari fou me direz-vous ? Oui, totalement… Dans une des versions une fillette disparait, dans l'autre non… Sans elle… ou… Avec elle… ? Amélie ou Solène.

Je connaissais un peu la plume de Solène, j'ai rédigé des retours sur deux de ses livres : Un sac (totalement bouleversant, poignant) et Une bonne intention (gros uppercut : trop d'empathie tue l'empathie). J'ai pu échanger avec Solène lors de lives proposés durant le premier confinement, puis en privé. Une personne adorable et sensible… mais à la plume incisive. J'ai donc commencé avec sa version. Avec elle.

Les deux livres commencent donc d façon identique :
Une famille dite normale avec papa (Thierry), maman (Patricia) et deux enfants, deux adorables jumelles (Coline et Jessica). Elles ont 6 ans. On est le 14 juillet 2004. Suite à un petit incident la maman punie l'une des jumelles, Coline, et s'en va au feu d'artifice avec Jessica. Première fois de leur vie que les jumelles seront séparées plus de 10 mn… Jessica veut un collier phosphorescent pour elle et un pour sa jumelle. Elle lâche la main de sa maman qui parle avec l'institutrice durant quelques minutes. Jessica a un lacet défait…
Voilà pour le décor, l'ambiance est posée…
Dans l'opus de Solène BAKOWSKI :
** Patricia ne le renoue pas, et la fillette chute. Devant un beau jeune homme… Eni. de là s'en suit une histoire où les personnages principaux ne seront pas forcément les mêmes que dans l'autre version.
Dans cette variante, Solène, l'auteure aborde le sujet délicat de la gémellité. Mais pas de la même façon que celles que l'on peut avoir découvert dans différent livres dont je tairai ici le titre pour ne pas les spoiler.
Toutes ces idées reçues que l'un des deux jumeaux « ressent » l'autre en souffrance… que les jumeaux ont des « flash » quand son alter égo « vit » ou « traverse » quelque chose… Non ici il sera question de rivalité. Une des jumelles est leader, limite tyran, tandis que la seconde sera toujours dans l'ombre. le tout à la sauce du « je t'aime moi non plus ».
Dans l'opus de Amélie ANNTOINE :
** Patricia renoue le lacet de sa fille. Et cette dernière va chercher son collier phosphorescent, et un autre pour sa soeur. Mais elle ne reviendra pas. Ce soir du 14 juillet 2004 Jessica disparait. S'en suit une quête inlassable de recherches de la fillette, années après années.
On pourrait croire que la version d'Amélie serait plus versée dans le polar, la quête incessante de la recherche de la jumelle. Non pas vraiment. Il y est plus question effectivement de style policier puisqu'il y a une disparition, mais pas que. L'auteure joue sur le fil de la psychologie de savoir comment chacun des protagonistes ressent l'histoire.
On retrouve le même début d'histoire : la punition, Coline qui reste à la maison, avec son papa. Jessica et sa maman au feu d'artifice. le lacet défait… Enis sera présent là aussi. L'institutrice, le flic… Mais les personnages secondaires de la version de Solène seront plus présents dans l'opus d'Amélie.
Par un tour de magie dont ces deux auteures sont capables, nous assistons à un début de livre identique, et après avoir pris des tournures bien différentes, les deux histoires se concluent par les mêmes phrases…
Je n'ai pas eu de préférence particulière pour l'une ou l'autre des versions, mais j'ai été bluffée par l'originalité de ce projet.
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❤️❤️❤️❤️❤️

Deux livres, deux auteurs, deux points de départ identiques, un seul détail différent le soir du 14 juillet, un instant de décalage qui va tout changer dans le destin de cette famille. J'ai adoré le concept car je me demande souvent ce que serait ma vie si je n'avais pas fait tel ou tel choix, si j'avais pris tel ou tel chemin….vous aussi?

L'ordre importe peu et j'ai choisi de commencer par celui d'Amelie Antoine qui une fois de plus a réussi à me captiver par son approche psychologique des personnages, les émotions qu'elle nous fait ressentir, le tout rythmé par le suspense qui entoure l'histoire de la disparition, le choc émotionnel, l'espoir, la résignation. Cette auteure a vraiment une plume d'une justesse incroyable.
Concernant celui de Solène Bakowski (que je n'avais encore jamais lue), il y a la disparition (et donc le suspense) en moins, mais elle parvient aussi à nous captiver en disséquant la relation toxique entre ces soeurs jumelles, l'évolution dramatique qui en découle et, comme Amelie Antoine, la justesse de son récit et son analyse brillante des émotions sont bouleversantes.
Entre désespoir et noirceur, ces deux lectures m'ont totalement conquises, le pari est totalement réussi pour ce duo féminin talentueux qui nous offre un pile ou face passionnant.
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Amélie Antoine et Solène Bakoswki nous livre un concept inédit et très sympathique.
Le livre en soi est original, c'est un véritable livre-objet.
Et ces deux histoires, qui ont le même point de départ que chacune des auteures nous narrent en leur donnant chacune un tour différent, c'est vraiment bluffant.
NB : pas d'ordre de lecture :)
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