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sur 417 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Depuis le jour où il a laissé sa place dans un manège à un jeune garçon et qu'un terrible accident lui aura coûté la vie, Benjamin se sent au plus mal. Presque coupable d'être en vie. Pitoyable de ne pas avoir réussi à réconforter son neveu de 10 ans avec qui il était au parc d'attraction. C'est en anonyme, loin de la famille du jeune garçon, qu'il assiste à son enterrement. Dans ce cimetière maintenant quasi-désert, il aperçoit une jeune femme, agenouillée devant une pierre tombale. C'est alors qu'il remarque qu'elle est en train d'enlever les feuilles mortes sur plusieurs d'entre elles. Un simple bonjour et elle quitte le cimetière... lorsque, quelques jours plus tard, ses pas le guident de nouveau vers le cimetière, il se met à espérer la croiser à nouveau...
Rebecca a fui son passé, son lieu d'habitation pour s'installer en région parisienne et ses parents. Rester anonyme aux yeux de tous. C'est donc avec étonnement qu'elle se surprend à discuter avec Benjamin et même à lui donner son numéro...

Deux âmes cabossées qui se rencontrent dans un cimetière. La première peine à avancer dans la vie, emplie de remords, la seconde, portant un poids bien trop lourd pour ses frêles épaules, veut écrire une nouvelle page de sa vie. Depuis « le jour où », déroulant le fil du temps, Amélie Antoine nous entraine peu à peu dans le passé de Rebecca, dévoilant petitement le drame qui s'est joué. Si l'intrigue n'est pas des plus recherchées et si certaines situations font preuve de facilité , ce roman se veut avant tout l'histoire d'une rencontre, de deux blessés qui vont s'entraider pour avancer, de la vie dans ce qu'elle a de plus tragique parfois mais aussi de beau. Amélie Antoine rend plus que jamais attachants ces personnages tant elle y accorde beaucoup d'attention, de tendresse, d'humanité et que ses mots sonnent juste. Ce roman sensible, riche en émotions, se révèle tout à la fois sombre et lumineux...
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Amélie Antoine a une finesse psychologique tout à fait hors du commun. Une qualité découverte dans Raisons obscures qui m'avait séduite et même ébranlée chez cette jeune et talentueuse auteure. Pourtant si j'ai retrouvé dans le jour où ce même sens aigu des rapports humains, une sensibilité à fleur de peau, une construction intelligente du récit, j'ai quelques réserves sur cette histoire d'amour entre deux êtres fracassés par des événements antérieurs à leur rencontre. Ainsi les phrases un peu clichées et autres banalités interminables sur les émouvants moments révolus avec l'enfant disparu. Trop c'est trop, trop nuit à l'émotion suscitée chez le lecteur. Bon, ce n'est pas rédhibitoire. Et même si je trouve qu'Amélie Antoine devrait se méfier de cette tendance au pathos, j'ai néanmoins apprécié le jour où. Au point de le lire d'une traite, impatiente de connaître l'épilogue d'un amour lié à une résilience presque impossible.
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Avant, les gens se rencontraient en boîte, ou pendant leurs études.
Et puis il y a eu l'avènement d'internet et des sites de rencontre.
Désormais, pour trouver l'âme soeur, rien de tel que de se promener dans les allées d'un cimetière.
Les lecteurs de Katarina Mazetti se souviennent probablement de la rencontre de Désirée et Benny dans le mec de la tombe d'à côté.
Les lecteurs d'Amélie Antoine se souviendront quant à eux de celle de Benjamin et Rebecca dans les allées d'un cimetière de la région parisienne.
Elle y nettoie des tombes laissées à l'abandon, lui assiste avec culpabilité à l'enterrement d'un homme dont il a involontairement provoqué la mort.
La couverture renvoie d'ailleurs à cet accident ayant eu lieu dans un prologue inoubliable.
Il sera fasciné, irrésistiblement attiré par cette inconnue, obsédé par la simple idée de la revoir.
Dans cet espoir, il reviendra s'installer parmi les pierres tombales, tentant de lire Mr Mercedes sans parvenir à s'y plonger tout à fait.
Ce qui fera de ce roman de Stephen King - auteur également ( mais est-ce un hasard ? ) de Simetierre - leur premier sujet de conversation.
Puis ils feront l'amour passionnément sur les sépultures, dans les caveaux et les catacombes.
Ils se marieront et auront beaucoup de petits vampires.

Excusez-moi, il semblerait que je me sois un peu égaré.
Aucun suceur de sang ni succube ni créature démoniaque dans le jour où. Amélie Antoine ne s'est pour l'instant pas encore reconvertie dans la fantasy urbaine.
Par ailleurs, aucun passage drôle non plus. Si vous souhaitez vous esclaffer toutes les deux pages comme avec le plus connu des romans de Katarina Mazetti, mieux vaut passer votre chemin.
Le jour où s'inscrit parfaitement dans la bibliographie de la Lilloise.
Même si tant par besoin personnel que pour répondre à la demande de son éditeur ( le roman paraîtra chez XO en septembre ) le jour où est un roman plus lumineux que ne l'étaient Raisons obscures ou Sans Elle, il ne s'agit pas pour autant d'une simple histoire d'amour. Il n'y a pas de feux d'artifice à chaque page. Amélie Antoine n'a pas vendu son âme à la collection Harlequin pour quelques euros.
Vous avez besoin d'un peu de baume au coeur ? Vous trouverez tout ce qu'il vous faut au rayon feel-good de votre librairie préférée.
La lumière dont on parle ici n'est qu'un mince trait au milieu des ténèbres.
Un halo doré nécessaire pour que l'histoire ne devienne pas irrespirable.
J'ai eu la gorge serrée, les tripes nouées et les yeux quelque peu embués par moments.
Et croyez le ou non, ça n'est pas de lire l'histoire de deux être blessés se rapprochant peu à peu qui m'a procuré ces émotions douloureuses.

Je vais d'abord parler du sujet qui fâche, et qui est justement cette histoire d'amour.
Jamais je ne l'avouerais, même sous la torture, mais il m'est arrivé par le passé de lire quelques romans de Danielle Steel, orfèvre en littérature sentimentale.
Jusqu'à me rendre compte que l'intrigue était toujours la même.
Malgré la plume toujours aussi aérienne et envoûtante d'Amélie Antoine, j'ai quand même mis du temps à m'intéresser à l'histoire proprement dite.
Je me suis même demandé qui avait kidnappé mon auteure de prédilection, qui jamais n'aurait été se perdre dans cette littérature préfabriquée à l'eau de rose.
Deux êtres séparés de leurs conjoints respectifs, abîmés, torturés, qui se cherchent en tâtonnant, qui éprouvent des sentiments, mais non c'est trop compliqué, tu ne peux pas comprendre, mais moi je t'aime...
"Il avait l'impression d'être un vulgaire déchet, de ne plus avoir de valeur en tant qu'être humain. Un sentiment indescriptible."
On ne passe pas non plus à côté de tous les poncifs du genre. Les personnages eux-mêmes s'en rendent compte en utilisant les termes "mièvre" ou "téléfilms sirupeux" face à la réalité de ce qu'ils ressentent. L'amour peut avoir bien des visages mais pour le décrire c'est difficile de faire dans l'originalité.
"Avec elle, tout est intense, éclatant. le bonheur est irrepressible."
"L'amour peut tout, s'est-il répété."
Mais ce mauvais départ n'en n'était pas vraiment un comme j'ai pu m'en rendre compte par la suite.
Je n'apprécie pas le sentimentalisme gratuit. Les intrigues de coeur sans aucun lien avec le reste du contenu ou le sujet abordé.
Ca n'est absolument pas le cas ici.
Loin de là.
C'est une histoire de résilience.
Et c'est une histoire qui, à l'instar de Raisons obscures, vous emmène là où vous ne l'auriez pas soupçonné.
L'un de ces encarts "faits divers" que l'on peut retrouver dans les journaux.
C'est vraiment horrible, se dit-on avant de tourner la page pour regarder les résultats sportifs et d'oublier aussitôt la tragédie qui ne peut arriver de toute façon que dans les autres foyers.
Oui, et horrible est un mot encore bien trop faible quand le roman nous le fait vivre de l'intérieur.

Ne comptez évidemment pas sur moi pour vous dire quel est réellement le sujet abordé dans le roman.
Quel fait divers va vous donner des envies de meurtre, va vous laisser pantelant au point de ne pas oser lire le paragraphe suivant.
Entre larmes, incompréhension et colère.
Par contre, je peux vous dire quand :
Le jour où.
Etrangement, cette date m'a d'autant plus interpelé que c'est aussi le jour où mon père aurait eu soixante-et-onze ans s'il avait vécu assez longtemps.
Tous les amateurs d'Amélie Antoine savent à quel point ses romans sont intelligemment construits. Je pense bien sûr aux Secrets qui commence par la fin et remonte dans le temps au fur et à mesure des chapitres. Au défi qu'elle s'était lancé avec Solène Bakowski d'écrire un roman avec un même début, une même fin, de mêmes personnages, et une minuscule variable au début de leurs histoires respectives qui en feront des oeuvres uniques.
Cette fois, l'ensemble du roman est relié autour d'un axe : Le jour où.
Il y a une alternance passé / présent, chronologique dans les deux cas à de rares exceptions près.
Le passé nous emmène inexorablement vers ce jour où. Et vous vous doutez bien que ce jour-là n'est pas celui où Rebecca a mangé de la viande de kangourou pour la première fois mais qu'il sera bien plus déterminant et qu'il marquera à jamais un avant et un après.
Le présent quant à lui nous en éloigne progressivement, pour autant l'ombre du jour où plane encore, menaçante.
Ainsi les chapitres s'intitulent "Dimanche 07 avril 2019 - 315 jours après le-jour-où" ou "Vendredi 30 mars 2018 - 58 jours avant le-jour-où"
La date exacte ne nous est donc pas du tout cachée.
En réalité, le roman parle de la place et du poids du passé, de la difficulté voire de l'impossibilité de se reconstruire sur un champ de ruines.
"Je n'existe plus."

J'ignore quel drame exactement a vécu personnellement Amélie Antoine mais il n'est pas sorcier de deviner qu'elle a mis beaucoup d'elle-même dans le personnage de Rebecca.
Cette dernière, auteure pour la jeunesse, parle ainsi du livre qu'elle est actuellement en train de rédiger, comme une mise en abîme :
"Par contre, un roman qui permet de te transcender et d'exorciser la réalité, ça j'en suis capable."
Et ce livre, c'est bel et bien le jour où.
Qu'il s'agisse de Rebecca ou d'Amélie Antoine.
Livre dans lequel transparaît tant sa douleur que son long chemin vers un nouvel équilibre.
En outre l'auteure qualifie elle-même ce roman de très personnel.
Il a du agir comme une catharsis, un exutoire, un pas supplémentaire vers un avenir meilleur.
Que je lui souhaite de tout coeur.

Sinon tout ce que je peux dire encore c'est qu'à part le personnage d'Alice - la soeur de Benjamin - qui ne m'a pas convaincu par ses dons de voyance et m'a semblé un peu artificiel, tous les autres protagonistes m'ont paru plus vrais que nature. Quelques comportements suffisent à nous dire qui ils sont, quelle est leur personnalité.
Au point que je me sois moi-même reconnu dans les maladresses et les hésitations de Benjamin.
"Benjamin est toujours dans la retenue, dans la peur du jugement, ce qui l'empêche d'être naturel."
Oui, c'est exactement moi et le manque de confiance que j'éprouve trop souvent.
Quand l'auteure le décrit réfléchissant une demi-heure au contenu d'un simple sms, je me suis aussi vu à l'oeuvre à hésiter, rectifier, corriger, jusqu'à trouver exactement les bons mots dans un texto ou un courriel, des mots qui ne seront pourtant pas du tout analysés par mon interlocuteur.
Rebecca l'encourage à ne plus se dénigrer, mais elle est aussi capable de se métamorphoser après un geste ou une parole innocente comme s'il devait surveiller la portée de la moindre de ses paroles.
Si les personnages, leurs pensées, leurs réactions, semblent aussi justes, c'est parce que l'auteure lilloise a une maîtrise parfaite de la psychologie humaine et de la façon de les retranscrire.
Même la noirceur d'une Karine Giébel ne rivalise pas avec les émotions qu'arrive à nous faire partager Amélie Antoine. On vit et on éprouve les mêmes souffrances que ses personnages écorchés vifs. Et ce qui permet cela, c'est à mon avis la sensibilité même de l'auteure, à fleur de peau, et son empathie.
Pour l'anecdote, les deux écrivains ( Karine Giébel et Amélie Antoine ) seront au sommaire d'un recueil de nouvelles intitulé Regarder le noir ( à paraître en mai ) en compagnie notamment de Claire Favan, Barbara Abel, Olivier Norek et bien d'autres noms encore de la littérature noire.
Non, Amélie Antoine n'est pas une auteure de polars, en tout cas pas à proprement parler.
Et pourtant elle est peut-être la plus douée d'entre tous pour plonger dans les abysses de l'âme humaine et en extraire ce qu'il y a de meilleur.
Et de pire.

* * *

Depuis ma lecture j'erre dans les cimetières, certain d'y trouver enfin mon âme soeur.
J'ai demandé à une veuve en larmes sur la tombe de son époux décédé quelques jours plus tôt si elle voulait bien m'accompagner au cinéma, je me suis discrètement mêlé à la foule de personnes présentes autour du cerceuil que les fossoyeurs descendaient en terre, proposant aux plus jolies femmes d'aller prendre un verre avec moi une fois les funérailles achevées.
J'ai aussi dragué une croque-morette, totalement fasciné par son absence de sourire et une gardienne de cimetière en lisant Changer l'eau des fleurs de Valérie Perrin face à sa loge. Elle n'a jamais compris le message.
Je dois avouer que pour l'instant je n'ai pas rencontré énormément de succès.
Peut-être dois-je encore parfaire mes tentatives de séduction ?
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j'ai terminé ce livre il y a déjà une dizaine de jours, mais voilà, on procrastine, et on se retrouve à la veille de devoir absolument le rapporter à la médiathèque sous peine de voir débarquer sur mon paillasson la dizaine de personnes qui l'ont réservé, la bave aux lèvres, écumant de rage parce que je fais de la rétention, prêts à renverser ma bibliothèque pour le trouver plus vite et ...stooooppp ! je m'égare, pardon, c'est lundi soir et le journée fut longue.
Soyons efficace, et venons-en à mon ressenti sur ce quatrième opus d'Amélie Antoine à mon actif.

Comme beaucoup d'autres lecteurs, j'avais eu un gros coup de coeur pour "Raisons obscures", roman par lequel j'ai découvert l'auteure. Difficile ensuite de retrouver le même enthousiasme même si pour l'instant je n'ai été déçue par aucun des suivants. Par contre, j'avais lu "Raisons obscures " presque d'une traite, alors qu'ici malheureusement ma lecture fût hachée en multiples fragments avant de m'endormir, ce qui arrivait parfois au bout de 10 pages tant je suis crevée en ce moment. Vous conviendrez que ce ne sont pas des conditions idéales pour apprécier un livre, si bon et passionnant soit-il. Et "Le jour où" est sans conteste un bon roman, avec des personnages attachants, même si parfois un peu attachiants !

je vous les présente : d'abord on rencontre Benjamin qui est au parc d'attraction avec son neveu d'une dizaine d'années. Il s'apprête à monter dans le grand huit, mais derrière lui, Tiago, 20 ans, lui lance un regard désespéré, il ne reste qu'une navette pour ce tour, et le jeune homme voudrait tant faire monter dans le manège avec cette petite nana là devant, il a eu un coup de foudre pour elle pendant la longue attente...comme Benjamin est un mec plutôt sympa, il lui cède la nacelle, quitte à attendre encore un peu.
Et une semaine plus tard, on retrouve Benjamin dans un cimetière, complètement déglingué par la culpabilité, regardant de loin une famille qui enterre l'un des siens. C'est là que son chemin va croiser celui d'une jeune femme tout aussi démolie que lui, Rebecca, dont le hobby est de nettoyer des tombes un peu négligées. Ces deux êtres dévastés par des évènements très différents vont bien sûr faire connaissance,et vous vous doutez un peu de la tournure que ça va prendre...

Petit à petit, grâce à des retours en arrière dans la vie de Rebecca, on va comprendre ce qui la mine et lui ôte le goût de la vie, ce fameux "jour où". Et parallèlement on suit l'évolution de la relation entre ces deux écopés, au fil des jours "d'après". D'une situation somme toute basique, Amélie Antoine a su tirer une histoire qui ne peut vous laisser indifférent, grâce à son talent pour développer la psychologie des personnages (à ce propos, le mari de Rebecca, Louis, est une vraie réussite, mais je n'en dirai pas plus !). Franchement, si j'avais été un peu plus en forme, je n'en aurais fait qu'une bouchée, de ce roman, tellement il est prenant ! le seul petit point qui m'a un peu chiffonnée, c'est la valse-hésitation de Rebecca vis-à-vis de Benjamin, j'y rentre ou pas, dans cette relation ? Mais on comprend finalement la raison de ses réticences.

N'attendez pas un roman avec de l'action à cent à l'heure, des rebondissements toutes les dix lignes, non, là on est sur un rythme assez lent, posé, mais non sans surprises, il y en a quand même quelques-unes de gratinées. Ce n'est pas non plus un filgoude comme dit ma pote Nicola, même si on pourrait s'y tromper de prime abord. Au contraire, les situations vécues par les deux héros sont très dures, surtout pour Rebecca, certaines pages pourront peut-être vous faire monter la larmichette. Mais il y a beaucoup d'humanité chez Amélie Antoine, on le ressent fortement dans ses romans. Et ce qui est certain, c'est que je continuerai à découvrir les écrits de cette romancière talentueuse.
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Comme l'annonce la couverture, oui la vie c'est un manège. ♪♫
Un manège parfois violent, type montagnes russes, avec des jours heureux, des jours affreux. Et il semble impossible de remonter après certaines dégringolades.
Et comme le montre le début (dans une fête foraine), la vie est aussi une loterie.

Amélie Antoine aborde dans ce dernier roman des sujets terribles, je n'en dévoilerai qu'un : couple en crise. Comme pour tous les problèmes conjugaux - de fiction ou IRL - on s'interroge, ici : l'homme est-il vraiment en-dessous de tout ou est-ce la femme qui est trop exigeante, capricieuse, parano, enfant gâtée, etc. (question transposable à des couples homosexuels, je suppose).

Facile à lire, riche en rebondissements, ce thriller psychologique se dévore, même s'il met de plus en plus mal à l'aise.
Si j'avais écrit ce billet à chaud, j'aurais été plus positive.
Là je retiens le drôle de mélange de guimauve et d'horreur, et l'inconsistance des personnages, des deux hommes en particulier, trop manichéens.

La construction est impeccable : même s'il est fréquent d'alterner entre présent et passé dans ce genre de littérature, l'originalité consiste ici à articuler l'intrigue autour de deux journées intenses dans la vie de Rebecca - la femme au centre de l'histoire.
J'ai aimé les paroles de la psy, trop sages sans doute pour être crédibles, mais qu'importe.

Question d'ordre de lecture, probablement : j'aurais été moins déçue par ce roman, si je ne l'avais pas lu juste après 'Vaste comme la nuit' (Elena Piacentini), plus fouillé, moins simpliste.

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♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=dlRilsVFJhA
(la vie de Rebecca est moins sautillante que cette chanson)
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Benjamin qui a été témoin d'un accident mortel, vient assister à un enterrement. Il croise une jeune femme qui attire son attention, Rebecca, qui fleurit des tombes. Il va tenter de l'approcher mais elle est réservée et fuyante et chaque fois qu'il croit se rapprocher d'elle, elle revient en arrière. Elle lui révèle peu à peu qu'elle a vécu un drame épouvantable il y a quelque temps. Petit à petit, avec beaucoup d'efforts, Benjamin réussit à se rapprocher d'elle mais un jour, il fait une terrible découverte à propose de Rebecca, mettant en péril leur relation.

J'ai découvert un peu par hasard ce roman et ma curiosité ayant été éveillée par les avis enthousiastes de lecteurs qui l'avaient lu, j'ai ouvert ce livre.
Celui-ci ne laisse pas indifférent, il crée beaucoup de sentiments et d'émotions quand on le lit, notamment vers la moitié du livre quand on découvre le drame vécu par Rebecca et qui explique son attitude. J'ai frémi à ce passage très fort, cela m'a bouleversée. Comment une chose pareille est-elle possible ?
En même temps, je me suis attachée aux deux personnages principaux, j'ai trouvé Benjamin très touchant et sa tendresse m'a émue. Son amour pour Rebecca alors que la situation est vraiment compliquée et que beaucoup auraient pris leurs jambes à leur cou, est remarquable.
L'écriture d'Amélie Antoine est facile à lire et on ne voit pas passer les pages en lisant ce roman, je me suis d'ailleurs "forcée" à mettre quelques jours pour ne pas le finir tout de suite.
Je ne m'attendais pas à une telle histoire avec ce roman qui est à couper le souffle et j'aimerais beaucoup découvrir d'autres livres de cette jeune auteur.
Une question pour finir : quelle est la part autobiographique dans ce livre ? Certains indices me laissent à penser que ce roman a pour base un drame personnel comme les poèmes présents dans le livre et les remerciements à la fin. Je ne sais pas si je trouverai la réponse à cette question mais si c'est le cas, je suis d'autant plus admirative du travail fait par Amélie Antoine. Merci pour ce beau et fort roman...
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Après la bombe de Raisons Obscures, je crois qu'on était nombreux à attendre et craindre le nouveau roman d'Amélie Antoine. L'envie de retrouver un roman intense et la crainte d'être déçu.
De nouveau, je n'ai pas voulu lire la 4è de couv' pour me laisser surprendre.
Sans trop en dire, Benjamin se rend sur une tombe et croise Rebecca dans le cimetierre. Tout de suite, qqch l'attire vers cette jeune femme. Quel est leur lien ? Quel événement a eu lieu "le jour où? "
Une écriture fluide, avec l'installation progressive de l'intrigue. On se questionne, on devine un peu les événéments, on les redoute... Et malgré tout, j'ai ressenti une véritable bouffée d'angoisse lorsque cela devient "explosif". On suffoque, on est en apnée... Va-t-on reprendre sa respiration ?
Bravo ! Ce fut intense ! (même si mon petit coeur continue de vibrer pour Raisons Obscures, celui-ci est une réussite)
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Amélie Antoine confronte sa noirceur avec la lumière.

C'est presque inédit, tant sa manière habituelle de raconter des histoires a la double caractéristique d'être au plus près du réel et de plonger dans les profondeurs de l'âme humaine. Elle reste pourtant totalement fidèle à sa manière de faire, d'être, et à ses obsessions.

N'allez pas croire que le jour où est un roman totalement feelgood. le panel des émotions est plus large, l'auteure en arrive donc à un vrai exercice d'équilibriste (ou de grand écart). Parce que pour faire jaillir le bon, elle s'appuie sur le mal. le mal profond, celui qu'on peut ressentir quand on est cabossé par la vie ; chienne de vie qui ne vous donne plus envie de vous y promener.

On le sent, l'écrivaine a puisé encore plus profondément en elle pour raconter les destins de ses deux personnages clés. Chez elle, rien n'est gratuit, c'est ce qui rend ses romans si meurtrissants.

Ne vous attendez donc pas à une balade de santé. Pour parler de positif, Amélie Antoine a écrit certains de ses passages les plus durs humainement. La grande différence en est le recul, narratif et émotionnel. L'alternance passé / présent rend cette histoire aussi douloureuse que touchante.

Le bonheur a un prix, injustement plus élevé pour certains que pour d'autres. A chacun de comprendre que la part de bonheur est aussi à chercher et à construire en soi. La résilience n'est pas qu'un concept abstrait.

Amélie Antoine a une patte bien à elle, tout en sensibilité, même lorsqu'elle raconte l'innommable. Elle sait trouver les mots qui touchent.

C'est sans doute la seule auteure qui me laisse à ce point sur le carreau et sans voix au moment d'écrire mes chroniques. La seule pour qui écrire un avis est une épreuve. Ses histoires se vivent, semblent tellement vraies que la notion de fiction en prend un coup.

Il n'y a rien de surprenant en soi dans ce nouveau roman. Les thèmes chers à l'écrivaine sont toujours omni(présents), les relations familiales entre adultes et enfants, le doute… Elle tisse des histoires autour de ces fils parfois ténus et si fragiles.

Chamboulés, personnages comme lecteurs, il ne peut en être autrement si on est sensible.

Hasard ou destin, c'est une autre question lancinante, cette fois-ci. Mais la réponse n'est pas l'essentiel, le plus important est ce que l'on fait des événements. Merci pour la leçon, simple mais salutaire.

Le jour où, point de départ ou d'arrivée de décisions et d'émotions. le joli roman d'Amélie Antoine en est une illustration, pleine de sincérité et de réalisme. La lumière est à ce prix aussi.
Lien : https://gruznamur.com/2020/0..
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Amélie Antoine, c'est une plume percutante. Elle joue avec les mots comme avec l'émotion de son lecteur et embarque ce dernier à chaque fois. Ce que j'apprécie chez elle, c'est que ses romans se suivent et ne se ressemblent pas. On passe de l'obscur à la lumière au fil de ses livres .
"Le jour où " se veut un roman plus lumineux que le précédent. Il l'est, incontestablement. Toutefois, lors de sa lecture, vous ne serez pas exempté de quelques touches de tristesse voire de désespoir. "Le jour où ", c'est un condensé d'émotions. C'est la vie aussi, dans tout ce qu'elle peut avoir de merveilleux mais de cruel . C'est également une rencontre. Entre deux êtres mais aussi entre le lecteur et l'auteur. Il me semble qu'il y a une part d'intime dans ce livre.
Mais comme pour tous les romans d'Amélie Antoine, je ne vous tracerai pas son histoire car elle mérite d'être découverte au fil des pages. Les romans d'Amélie Antoine ne se racontent pas, ils se lisent.
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Le jour où, le drame a eu lieu, la vie de Rebecca a basculé, depuis elle survit. Elle a tout quitté préférant la solitude et la foule pour se sentir anonyme. Elle survit comme elle peut surtout grâce à un projet qu'elle souhaite mener à bien, elle se confie à sa psy mais le gouffre qui l'habite est immense. Rebecca avait tout pour être heureuse, ce jour elle n'aurait pu l'imaginer. Et pourtant le jour où tout a basculé, a eu lieu, il y aura eu un avant et un après. Elle ne peut se relever. Benjamin lui est victime du syndrome du survivant depuis le drame dont il a été témoin et se sent responsable, il se morfond. Ces deux âmes écorchées vont pourtant se rencontrer, se rapprocher, s'aider mutuellement et avancer ensemble. Benjamin va devoir faire preuve de patience, Rebecca va l'aider à oublier son drame, lui pourra-t-il l'aider à surmonter le jour où... 

Encore une fois Amélie Antoine se démarque par la construction de son roman, alternance présent soit après le jour où et passé pour découvrir et appréhender ce qui s'est jouer le jour où... Elle met le doigt une nouvelle fois sur la complexité du couple, sur la difficulté à comprendre l'autre car nous avons tous notre jardin secret qui peut être plus ou moins sombre. Derrière les sourires de façade, on ne peut imaginer parfois ce qui se joue dans l'intimité. Amélie Antoine, elle, nous le raconte et comme Benjamin l'incompréhension, la colère, la tristesse nous gagnent. Ce roman se construit pierre par pierre, petit pas par petit pas tout comme l'histoire de Rebecca et Benjamin. En découvrant le passé de Rebecca qui ne cesse de nous étonner et nous révulser on ne peut que s'attacher à elle et mieux la comprendre aujourd'hui. L'histoire d'une reconstruction, d'une construction! 

Un roman intense, douloureux et qui se termine par une touche lumineuse car le jour d'après sera celui d'une renaissance. Amélie Antoine m'a une nouvelle fois séduite mais me laisse avec une interrogation, où peut-on faire des châteaux de sable à Fécamp ( j'avoue ayant habité la ville, j'ai été perturbée par ce détail car c'est une plage de galets...)?

Le roman est sorti hier et si ce n'est déjà fait foncez en librairie!
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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