Les naufragés d'Ythaq - Intégrale, tome 5

Je suis revenue de notre dernière visite familiale mensuelle au magasin de BD avec le tout dernier coffret des « Naufragés d'Ythaq » pour compléter ma collection. Et avec cette idée en tête : je terminerai mon année 2019 en lisant un bonne BD de science fiction. Sauf que… j'ai ressenti un grand vide tout à coup : à part quelques bribes nébuleuses, impossible de me souvenir suffisamment de l'histoire pour me lancer directement dans la lecture du tome 13 ! Il fallait donc que je me replonge dans les 12 premiers volumes, lire les 3 nouveaux et tout ça avant le 31, soit au total… 15 BD en 5 jours ?! « Easy ! » m'a soufflé mon cher et tendre, comme un défi. Qu'à cela ne tienne : c'est parti pour une plongée intégrale dans le monde fantastique d'Ythak !

Résumer la saga des « Naufragés d'Ythak », de manière claire et sans spoiler, cela relève du défi (que je ne relèverai pas cette fois…) Mais tout de même, quelques précisions pour les novices qui souhaiteraient découvrir cette série déclinée en deux cycles.

Au début du premier cycle (Tome 1), le Brume de Comète, un vaisseau de croisière luxueux, s'écrase sur une planète qui n'apparaît sur aucune carte. Trois survivants, Granite Welgoat, une jeune lieutenante intrépide, Narvarth Bodyssey, un technicien de maintenance poète, et Callista DeSargamore, une riche croqueuse de diamants, partent à la recherche des morceaux de l'épave du vaisseau et d'éventuels survivants. Bien vite, leur route croise celle de peuples indigènes, ils sont rejoints par Krurgor le Banfoo et Tao le Feng et, de rebondissements en péripéties, la petite troupe doit échapper à des méchants vraiment méchants tout en découvrant les secrets merveilleux que recèle Ytaqh. A la fin de ce premier cycle (Tome 9), nos naufragés quittent Ythaq à bord d'un vaisseau militaire de la Fédération armé par Starflight. Narvarth détient à présent à lui seul les clés qui permettent de retourner dans la galaxie parallèle d'Ythak. Comment les a-t-il obtenues ? Il faudra lire le premier cycle pour le savoir (j'avais dit que je n'allais pas tout spoiler)…

Au début du deuxième cycle (Tome 10), nos héros se trouvent à Nehorf, au coeur de la Fédération. Leur retour suscite de nombreuses convoitises, tant au sein de la Fédération que chez les indépendantistes. Narvarth et Granite, aidés de Danaëlle, une Cyb' chargée de leur protection, vont tenter de protéger Ythaq des enjeux politiques qui se jouent et d'une menace beaucoup plus grande ramenée d'Ythaq, l'horrible Sarkun'hr Magremort ("C'est qui celui-là?" Lisez le 9 premiers tomes…). Quand commence le tome 13, ils se retrouvent (je ne vous dirai pas comment ni pourquoi) à nouveau dans la galaxie parallèle, cette fois sur la planète Glèbe.

Vous l'aurez compris, « Les Naufragés d'Ythaq », c'est une véritable Odyssée qui mêle à la fois science-fiction et heroic fantasy. D'un côté des naufragés venant de l'espace maniant des technologies avancées, de l'autre un monde nouveau presque moyenâgeux, peuplés de créatures fantastiques attachantes ou angoissantes, où la magie et les superstitions sont de mise. Les deux mondes entrent en collision mais s'équilibrent parfaitement. L'intrigue est très bien ficelée avec de nombreux rebondissements, du suspense très bien entretenu par des changements de focalisation, des flashbacks et tout se tient, sans donner l'impression de trainer en longueur. Même si, à partir du tome 10, l'intrigue devient plus plus politique faisant ainsi évoluer la saga vers est un « Space Opera » où les convoitises, les manipulations, la conquête d'un monde nouveau prennent plus de place, il est difficile de ne pas se laisser happer par l'histoire. L'intrigue est vraisemblable dans ce qu'elle a d'invraisemblable.

A tout cela vient s'ajouter la petite touche d'humour propre à Arleston, celle qu'on aime avec ses allusions à peine déguisées, ses jeux de mots et ses personnages stéréotypés à souhait : la blonde pulpeuse qui se retrouve souvent en petite culotte blanche, la brune fatale tout aussi court vêtue et légèrement casse-pieds, le beau gosse un peu naïf au milieu... Les dessins sont colorés, vivants, réalistes dans ce qu'ils ont d'imaginaire. C'est un véritable monde fantastique et merveilleux qui prend vie sous nos yeux. (« Tu n'as pas comme l'impression de décrire « Trolls de Troy », là… ? » Eh bien oui : ce n'est pas le même dessinateur mais c'est le même esprit... c'est pour ça qu'on aime Arleston et ses amis bédéistes...)

Bref… Défi lecture BD improvisé réussi ! Il n'y a plus qu'à attendre la fin du cycle, avec impatience ! Et j'avais bien besoin de ce moment bédévore ! Il y avait trop longtemps que, trop occupée à la lecture de romans, j'avais délaissé les grandes saga BD que j'apprécie. L'année 2019 se termine bien !